alors on n’aperçoit plus que les sommités de ses
branches, qui, par leur végétation, excèdent toujours
de quelques pouees la couche sablonneuse, ce.
qui fait paroître ces sommités comme autant de jeunes
arbres qui auroient été plantés à cet endroit. Partout,
au contraire, où les sables n’ont point d’accès,
comme dans le milieu des îles et sur les bords des
lagoons , qui sont autant des bras de mer entr’elles,.
et la terre-ferme, débarrassé de toute entrave, il s’élève
en liberté et il parvient jusqu’à la hauteur de
4o à 45pieds ( i 4 à i 5 mètres.) sur 12 à i 3 pouces
( 3a à 34 centimètres) de diamètre. Mais > à dire
vrai, on auroit de la peine à trouver actuellement
des individus dépareilles dimensions dans les anciennes
limites des Etats-Unis , c’est-à-dire au Nord-
Est de la rivière Sainte-Marie ; ce qui offre cependant
un espace de plus de 4oo lieues ( 2,000 kilom. )
de côtes.
Le feuillage du Cèdre rouge , toujours vert ettrès-
ramifié, se Compose d’un grand nombre de petites
écailles piquantes et engaînées les unes dans les autres
: froissé , il répand une odeur résino-aromatique
assez forte; desséché et réduit en poudre, il a la même
propriété que celui du Genevrier commun, pour
animer les vésicatoires et produire une exsudation
plus abondante. Ses fleurs mâles et ses fleurs femelles
sont petites et peu apparentes; elles se trouvent
placées sur le même arbre ou distribuées sur
des pieds différens, de manière qu’il n’y a que les
arbres qui portent des fleurs femelles, qui donnent
des graines ; les autres n’en ont jamais. Ces graines
sont de petites baies-ovoïdes, bleuâtres à leur maturité.,
et qui ensuite se couvrent d’une efflorescence
blanchâtre et comme pulvérulente. Elles mû*
rissent vers le commencement de l’automne ; et si
elles sont semées immédiatement, la plus grande
partie lève au printemps suivant, mais seulement
à la deuxième année , si elles sont gardées plusieurs
mois. Quelques personnes, à ce qu’on m’a dit, s’occupent
à New-York d’en faire de l’esprit de genièvre
; mais cette fabrication est peu considérable ,
comparativement à ce qui s’en importe de la Hollande.
Le nom de Cèdre rouge, donné à cet arbre dans
tous les Etats-Unis, n’est exact que par rapporta son
bois qui offre cette couleur d’une manière bien tranchée^
tandis que son aubier est au contraire très-
blanc ; car c’est, comme je l’ai dit au commencement
de cet article, un véritable Genevrier, qui, après
l’espèce qui croît aux îles Bermudes, est le plus
grand qu’on connoisse.
Le Cèdre rouge, sous le rapport de sa végétation ,
offre cela de particulier, que ses branches, qui sont
très-nombreuses et très - rapprochées les unes des
autres, naissent constamment très-près de terre,
qu’elles affectent une direction fort horizontale , et
que , pendant bien des année!:; les plus inférieures
sont aussi longues que la tige principale. On remarque
aussi que sa grosseur diminue rapidement de
la basé au sommet, ce qui est cause que les pièces