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généralement un tiers, et beaucoup le double de
grosseur des autres, et on trouveroit que leur tronc,
libre d’aubier dans presque toute leur épaisseur,
auroit un asSez fort volume pour être employé à des
usages très-variés, auxquels les bonnes qualités de
son bois le rendent convenable; tandis que dans les
autres espèces d’arbres, outre qu’à cet âge ils ne
seroient pas assez forts pour qu’on pût en tirer utilement
parti, ils n’auroient guère plus de la moitié, de
leur diamètre en coeur ou vrai bois. C’est assurément
une considération fort importante; car on sait que
pour tous les ouvrages qui exigent de la solidité et surtout
une longue durée, on doit dépouiller entièrement
les bois de leur aubier, cette partie ligneuse
étant sujette à la vermoulure, lorsqu’on l'employé à
l’intérieur, et se pourrissant très-promptement à l’air,
lorsqu’on s’en sert au-dehôrs.
Mais si l’Acacia présente des avantages marqués, il
a aussi des défauts qui les balancent et auxquels il
paroit difficile de remédier. Ainsi, lorsqu’il est isolé,
ses branches cèdent facilement aux efforts des vents et
se brisent ou s’éclatent. Abandonné à lui-même,
quand il a acquis une certaine élévation, son tronc se
conserve rarement droit et ses principales branches,
étant mal placées et de grosseur inégale, Jsoiit trèsr
divergentes, ce qui donne à sa cime un aspect irrégulier
et peu agréable. Son feuillage mobile ettransr
paren tprodu it aussipeu d’ombrage. Ces inconvéniens
le rendent peu propre à former des allées et des avenues
dans les jardins d’une grande étendue et à border
les grandes routes: et à cet égard, l'Orme à petites
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feuilles lui est infiniment supérieur et devra toujours
lui êtrç préféré. Car, outre qu’on le dirige plus facilement
par la taille, son feuillage touffu et plus
tassé, donne un ombrage plus épais ; son bois est aussi
d’une utilité plus générale pour le charronage.
On remarque de*plus que, parmi les Acacias dont
la belle verdure annonce une végétation vigoureuse,
il s’en trouve qui languissent, et dont le feuillage
jaunit. C’est encore un inconvénient attaché à cet
arbre, et dont il est difficile d’assigner la cause»
Il paroit que, depuis plusieurs années,, dans le
département de la Gironde et autres environnans,
on a su profiter de la croissance, rapide de l’Acacia
cultivé en taillis; on le coupe., dit-on, dès la quatrième
année, et on en tire des brins assez forts pour
|tre fendus ;en deux; o n en. fait des„ échalas qui
durent plus, de vingt ans. De vieux Acacias sont
aussi étêtés, tous les-trois ans , pour le même objet:1
'cette végétation vigoureuse est certainement due-à
un plus grand degré de chaleur.
On reproche avec raison à l’Acacia, lorsqu’il est
planté ou semé pour..former des taillis, d’être en-
©ore^à l’époque où il doit être coupé, chargé d’épines
fortes, et meurtrières , qui rendent son exploitation
plus difficile et plus dispendieuse que celle
de toute autre èssenee ; désavantage qui.,'cependant,
semble devoir être compensé par un produit deux
fois plus considérable , et obtenu en moitié moins-
de temps.; ‘
C’est ici le cas d’indiquer une nouvelle variété
de l’Acacia Robinia pseudo-acacia*, s f e ç t a b i l i s ,