geâtre, est peu odorant, fort léger, et le grain en est
fin et tres-tendre. C’est de tous les bois que produisent
les parties les plus septentrionales du Canada et
des,Etats-Unis le plus apprécié, comme résistant le
mieux à la pourriture; car, exposé aux alternatives
delà sécheresse et de l’humidité, il dure très-longtemps
; cependant, comme le décroissement de son
tronc est très-accéléré, il est difficile d’en obtenir
des pièces d’une grande longueur, qui aient lé même
diamètre: aussi, quoique ce soit un excellent bois
de charpente, on ne l'employe presque jamais à cet
usage dans le District de Maine, et encore plus rarement
en fait-on des planches et des essentes pour
couvrir les maisons. Il a aussi l’inconvénient, comme
le Pinus strobus, et peut-être encore plus que lu i,
parce qu’il est plus tendre , de tenir mal les clous ;
ce qui fait que les Canadiens l’employent avec d’autres
bois, qui n’ont pas ce désavantage. Sous le
rapport de sa longue durée, voici un fait, extrait des
notes de mon Père, qui tend àTa confirmer. « Lors
de mon voyage à la baye d’Hudson, j’arrivai dit-il,
au mois d’août 1792, près du lac Ghicoutonné,
situé près le 48e degré, et j’y trouvai encdre le presbytère
de l'Église, . établie en 1728, f ainsi que
l’indiquoit la date de l’année placée au-dessus de
la porte principale) par les Pères Jésuites, pour y
rassembler les Sauvages des environs. Ce bâtiment,
construit en poutres équarries de Thuya occidenta-
lis , élevées les unes au-dessus des autres, étoitencore
en bon état; et quoique ces poutres n’eussent jamais
thuya o c c i d e n t a l i s . 35
été couvertes, ni en-dedans, ni en-dehors, je les
trouvai tellement intactes qu’elles n’avoient pas été
altérées de l’épaisseur d’une demi-ligne ( 1 millimètre),
depuis plus de soixante ans «.
Mais, au Canada , 'ainsi que dans l’Utat de Ver-
mont et dans le District de Maiiie, l’emploi le plus
habituel du bois de cet arbre, et pour lequel
il est considéré comme infiniment précieux, est
pour en faire des pieux et des barres qui servent à
former les clôtures des champs ; et tant que cette
méthode de clore les terres cultivées , subsistera
dans les pays où cet arbre est très-abondant, on
devra l’économiser autant que possible , en exploitant
suivant le principe applicable aux arbres résineux,
lès marais qui en sont couverts; car l’expérience
a appris que lesfcôtures faites de ce bois,
peuvent durer, savoir, les pieux 35 à 40 ans, et les
barres-trausversales 60 ans , sans avoir besoin d’être
renouvelées, c’est-à-dire, trois ou quatre fois plus
que celles qui sont faites de tout autre bois; on a
observé que les pieux de Thuya occidentalis durent
moitié moins de temps dans un terrein sablonneux
que dans ceux ou 1 argile domine. Le bois de cet
arbre, fendu sur une petite-épaisseur, est préféré
en Canada, pour en faire les courbes légères qui
qui forment la carcasse des canots d’écorce. De ses
rameaux garnis de feuilles, on fait dans le même
pays, les balais, qui, gardés dansleamaisons, exhalent
une légère odeur aromatique assez agréable.
Kalm rapporte que de ses feuilles pilées et bien