le voisinage. Ils croyent que ce duvet très-fin. et
qui voltige dans l’air , produit une irritation des
poumons, qui peut disposer à la pulmonie ; opinion
que je considère comme un peu populaire; car le
moindre zéphir suffit pour emporter au loin et disséminer
dans le vague des airs, ce duvet si fin et si léger.
Les sexes sont séparés dans le Platane; les fleurs
mâles et les fleurs femelles ne sont pas placées* sur
des branches différentes, mais attachées sur le même
pédicule. Ces fleurs ont la forme de petites boules,
qui, dans les fleurs femelles grossissent, et acquièrent
i pouce (3 centimètres) de diamètre, et sont soutenues
par des pédicules de 2 à 3 pouces ( 6 à 9 cent. )
A l’automne et dans le cours de l’hiver, ces boules
tombent, se divisent naturellement, et les graines
dont elles étoient formées, sont emportées au loin
dans les*airs, au moyen d’une aigrette plumeuse ;
dont elles sont surmontées.
Le tronc et les branches du Platane sont couverts
d’une écorce unie, d’un vert pâle, dont l’épiderme se
détache tous les ans, par partie ; ce qui est un indice
suffisant pour le faire reCônnoître au premier abord,
lorsqu’il a perdu ses feuilles en hiver. Ses racines,
sorties fraîchemen t de terre, sont d’une belle couleur
rouge; teinte, qui, néanmoins disparoît entièrement
si 1 après avoir été fendues, elles sont exposées à la
lumière, dans un endroit sec. On remarque encore
que dans les racines, les couches concentriques et
les éruptions transversales sont beaucoup plus apparentes
qu’elles ne le seroient dans un morceau tiré
du corps de l’arbre. Dans les défrichemens, c’est
quelquefois avec peine qu'on parvient à faire périr
entièrement le Platane; les souches donnent longtemps
de nouveaux rejetons: mais une fois mort, il
pourrit promptement.
Le bois de Platane en se desséchant, devient d’un
rouge terne; le grain en est fin , serré, et il est susceptible
de prendre un beau poli ffplus que celui de
Hêtre, avec lequel il a quelque ressemblance. Ses
couches concentriques, sont coupées par des éruptions
transversales, qui se portent de la eirconfé-
rence au centre ; elles sont très-nombreusès et très-
minces. Lorsque le bois est fendu parallèlement à
leur direction, les éruptions paroisSent plus larges ;
elles sont, au contraire, moins apparentes lorsque
la coupe .se fait parallèlement aux couchés Concentriques.
ii sembleroit donc que cette division devroit
se faire dans une direction intermédiaire, afin que
les mouchetures ne fussent ni trop petites, ni trop
grandes , et qu’elles fussent également éloignées les
unes des autres, afin de donner aux meubles une
apparence agréable. A Philadelphie, les Ébenistes
ne font que rarement usage du bois de Platane pour
meubles; il a, suivant eux, le désavantage de trop
se tourmenter; le Cerisier de Virginie et le Noyer
noir, n’ontpas ce défaut; et comme ils sont plus durs,
leur poli est plus durable et ne se ternit pas aussi
promptement, ce qui fait que le Platane n estpresque
employé que pour des montans de bois de lit, auxquels
on conserve la couleur naturelle du bois, et
qu’on se contente de vernir.