qui est entièrement dépourvue d’épines dans sa jeunesse.
Cette précieuse variété se distingue par ses
feuilles qui sont plus grandes , et surtout par sa végétation
qui est encore plus accélérée. Si les graines ,
que cette variété a déjà rapportées, ont redonné des
sujets épineux, il est probable que celles , qui seront
successivement récoltées sur des arbres qui en proviendront,
finiront par en produire sans épines. En
attendant , si on se procure quelques individus
francs de pied, on pourra là multiplier en la marcottant
, ou plutôt en faisant de petites tranchées
autour de l’arbre ; les racines ainsi attaquées donneront
un nombre considérable de rejetions. On
conçoit combien cette variété de l’Acacia est à préférer
pour des taillis, puisque n’étant point armée
des épines redoutables dont le Robinier est garni
dans sa jeunesse, l ’exploitation de ces taillis s’opérera
à moins de frais et sans aucuns dangers pour ceux qui
en seront chargés. Les branchages garnis de feuilles
pourront aussi être donnés, sans aucun risque , aux
bestiaux, q u i, en Europe comme en Amérique, en
en sont très-friands. On est redevable de cette précieuse
variété d’Acacia, qui double la valeur de
cet arbre pour ceux qui le cultiveront de la sorte,
surtout dans le Midi de la France, à M.Descemet,
Cultivateur distingué par ses connoissaqces théoriques
et pratiques en agriculture.
On a écrit que la manière la plus profitable de
tirer parti des mauvais terreins, tels que ceux où les
Chênes et autres bois durs mèiirent en cime, et refusent,
par leur épuisement, de produire davantage
ces essences, étoit d’y établir des taillis d’Acacias.
Dans les environs de Paris et plus au ¡Nord,' ces
essais n’ont pas toujours été heureux. Il est vrai que,
pendant les trois à quatre premières années, l’Acacia
dépasse de beaucoup le Bouleau planté à la même
époque, et fait concevoir les plus heureuses espérances
; mais, à la septième ou huitième année , les
racines voraces de l’Acacia paroissent épuiser toute
la substance du sol qui lui est propre; les branches,
dans, la moitié de la hauteur des jeunes arbres périssent,
et leurs pousses de l’année, courtes et chétives,
annoncent qu’ils sont dans un état de dépérissement;
tandis que la végétation desBouleaux est, au contraire,
belle et vigoureuse, etquedéjà plusieursont atteintla
hauteur des Acacias. Peut-être aussi ceux-ci devront-
ils être reeépés à la troisième ou quatrième année.
Tels sont les résultats des renseignemens que j’ai
recueillis en Amérique, sur l’Acacia, et des observations
que sa culture m’a suggérées- en Europe. Des
avantages @t des inconvéniens sont attachés à sa propagation;
je crois néanmoins que les premiers l’emportent
sur les seconds, cl que, comme arbre d’ornement
et comme arbre utile, il mérite, notamment
la variété sans épines, une place dans nos jardins
d’agrément et dans nos plantations en grand, surtout
dans les parties méridionales de l’Empire.
P LAN CH E I".
Rameau avec une grappe de fleur. Fig. i , gousse qui contient les
graines. Fig. 2 , graine.
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