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au printemps , époque de la crue des eaux. Dans ces
marais, il est réuni aux Cupressus disticha, Njs-
sa grandidentata , Acer rubrum, Ouercus Ijrata ,
Planera, Juglans aquatica, etc. 11 est également très-
probable que cette espèce de Gleditsia se trouve
dans les marais qui accompagnent ou bordent les
rives du Mississipi, dans la Basse-Louisiane, et qu’il
concourt avec les mêmes arbres que je viens de
nommer, et d’autres encore, à former aussi les forêts
impénétrables qui les couvrent.
Le Gleditsia monosperma s’élève de 5o à 60 pieds
( 18 à 20 mètres J , sur 1 à 2 pieds (32 à 64 centim.)
de diamètre. L’écorce qui revêt le tronc, surtout
dans les jeunes arbres, est très-unie et dans les
plus vieux, elle se fendille, mais peu profondément
et toujours beaucoup moins sensiblement que celle
des Chênes et des Noyers. Ses branches, comme celles
du Gleditsia triacanthos, se chargent d’épines, avec
cette différence cependant, que ces épines sont moins
nombreuses, moins fortes, plus aiguës, et que. souvent
elles sont simples, ou accompagnées vers leur
base d’une seule épine secondaire.
Les feuilles sont moins grandes que celles du
Gleditsia triacanthos, et les folioles qui sont atta-|
chees aux pétioles secondaires, sont aussi plus petites
et d’une forme ovale plus acuminée à leur sommet.
Les fleurs peu apparentes et de couleur herbacée,
sont sans odeur. Les gousses qui les remplacent
sont au nombre de 3 , 4 et 5 réunies ensemble; leur
couleur est rougeâtre, elles ont environ un pouce
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( 3 centimètres J de diamètre, et chacune né contient
qu’une seule graine qui n’est point entourée de
substance pulpeuse. Elles sont à maturité au premier
novembre.
Le bois du Gleditsia monosperma ressemble, par
sa texture qui est très-ouverte, et par sa couleur qui
est jaunâtre, à celui du Gleditsia triacanthos ; et
comme il ne vient qu’aux lieux très-humides, il doit
être d’une qualité inférieure. Dans la Caroline et la
Géorgie, il n’est employé à aucun usage.
Cette espèce de Gleditsia est assez multipliée
depuis les voyages de mon Père et les miens
aux États-Unis, d’où nous en avons envoyé les graines;
mais comme elle est susceptible quelquefois
d’être attaquéepar les gelées qu’on éprouve en hiver,
aux environs de Paris ; sa végétation est moins accélérée
que celle du Gleditsia triacanthos, ce qui fait
qu’elle y fructifie difficilement. J’ai remarqué que,
planté dans des terreins qui n’étoient pas humides,
cette arbre y végétoit également très-bien.
Obs. Je présume qu’il existe encore dans les États
de l’Ouest, une autre espèce de Gleditsia, dont les
gousses ont seulement 4 pouces (.12 centimètres) de
longueur, et qui sont assez étroites. Mais je ne la con-
nois pas assez bien pour me permettre de la décrire.
PLANCHE XI.
Rameau avec les feuilles et une épine de grandeur naturelle.
Fig. 1 gousse de grandeur naturelle. Fig. 2, graines.
III.