( 16 centimètres) de diamètre ; mais il n’y a pas un
centième des individus qui parvienne à ces dimensions;
de sorte qu’on pourrait, avec raison, le considérer
plutôt comme un très-grand arbrisseau que
comme un arbre : et si j ’en donne la description,
c’est parce qu’il est tellement multiplié, qu’il se présente
à chaque pas qu’on fait dans les forêts. '
Les feuilles du Carpinus americana, longues d’un
à deux pouces (3 à 6 centimètres) , sont ovales-acu-
minées et bordées de dents nombreuses et aiguës.
Ses fleurs sont unisexuelles, mais placées sur le même
pied ; elles sont attachées sur un filet commun, et
disposées en chaton lâches, pendans et écailleux.
Les écailles qui entourent!les fleurs femelles, sont
d’un vert pâle, et elles augmentent de grandeur, à
mesure que les graines avancent vers leur maturité.
A cette époque, elles sont assez grandes, évasées et
échancrées dans leur pourtour. Chacune d’elles
cache,à sa base, une petite graine de forme ovale et
très-dure. La fructification de cet arbre est toujours
abondante, et ses chatons restent long-temps suspendus
aux branches après que ses feuilles sont tombées.
Le tronc du Carpinus americana, comme celui de
son analogue, le Carpinus vulgaris d’Europe, est fréquemment
sillonné dans toute sa longueur, et toujours
obliquement et d’une manière très-irrégulière.
Cette disposition qui est très-apparente, et la couleur
de son écorce qui est très-unie et parsemée de
taches blanches, suffisent pour le faire reconnoitre
au premier aspect, même lorsqu’il a perdu ses
feuilles. •
Le bois de cette espèce ressemble entièrement à
celui du Charme d’Europe : il présente la même
blancheur , et le grain en est aussi très-serré et très-
fin : mais, comme il ne parvient qu’à un très-petit
diamètre, on n’en fait aucun usage , pas . même
comme combustible. J’ai cependant remarqué que
dans le District de Maine, on s’en servoit quelquefois
pour cercles à barriques, mais ce n’est toujours
qu’au défaut des autres bois qu’on lui préfère
quand on peut se les procurer.
D’après la description que je viens de donner du
Charme de l’Amérique-Septentrionale , on jugera
facilement que l’espèce qui croît dans l’ancien continent
lui est très-supérieure , et que les Européens
n’ont aucun intérêt à le propager comme arbre forestier.
En effet, le Charme d’Europe s’élève à 4o et 45
pieds { i 3 à i 5 mètres), sur i 5 à 18 pouces ( 4o à.
48 centimètres ) de diamètre, et son bois qui est
doué de beaucoup de force et de solidité , est utilement
employé dans plusieurs arts mécaniques, et
il fournit un très-bon combustible. Le seul avantage
que peut être l’espèce américaine pourrait
offrir sur celle d’Europe, serait pour en faire des
charmilles ; car, comme cet arbre s’élève peu, et
qu’il est très-rameux, on restreindrait plus facilement
sa végétation , et il offrirait de même un
feuillage touffu et très-serré. Mais, sous tout autre
rapport, je ne doute pas que lea forestiers Améri