
Pl.
X X V I .
C H A P I T R E VI L
I . Sacrifice tir é d 'u n Monument de Brejfe. 1 1 . A u tre f a i t p eu t-e tre a SMars.
I I I . A u tre fa c n fic e fingttlier.
I. N voit fur un marbre de Breffe en Italie un autre facrifice d’un belier.
I l 1 La flamme eft fur l’autel, le Prêtre verfe fa patere fur le feu, la libation
le faifoit donc avant qu’on immolât la viétime, je ne voudrois pourtant
[ pas établir cela pour réglé fûre. Deux vicrimaircs derrière le Prêtre, con-
duifent le belier : ils tiennent chacun une branche de laurier, & font couronnez
de la même plante. Cequïl y a de fort particulier eft que fur leur
tunique ils portent une-efpece de manteau, ou une chlamyde, au lieu que
dans prefque tous les facrifïces que nous avons donnez, les viétimaires font
ou nuds de la ceinture en haut, ou portent feulement une tunique. Le Prêtre
au contraire n’a que là tunique, relevée par une ceinture, fes cheveux font
liez d’une efpece de bandelette en forme de diadème : devant 1 autel de 1 autre
côté eft un jeune homme couronné de laurier, revêtu de fa tunique & dune
chlamyde qui la couvre. Il tient de la main droite un inftrument fort particulier
, qui fait un triangle équilatere, dans la bafe duquel font paffez plufieurs
anneaux : voilà bien des fingularitez dans un feul facrifice ; mais combien y
doit-il avoir eu dans ce vafte payis de la gentilité de pratiques particulières,
dont les Auteurs n’ont jamais fait mention, dont il eft impoflible de rendre
raifon. Cet inftrument triangulaire marque peut-être quelque métier, & ce
facrifice fe fera fait pour tout le corps du métier. Rien de plus fréquent dans
les monumens antiques , que les facrifïces & les voeux faits par des corps de
métier. Le corps des Boulangers Cotpus Pifiorum de Rome fit eriger une
ftatuë à Vefta, dont nous avons donné l’image à la pl. x x v 1 1 . du premier
tome de l’Antiquité.
11. Le facrifice 1 qui vient enfûite a été auffi donné dans les Memorie B r e f
1 c ia n e, tiré d’un bronze antique ; l’autel rond eft entoure dé feftons a 1 ordi-
C A P U T V I I .
I . Sdcrificium in monumento Brixiano. 1 1 ,
y l liud Marti forte oblatum. I I I . u4liud
facrificium fingulare.
I. T N marmore 1 Brixiano anaglyphum habetur
1. facrificium reprsfentans, cujus vidima iterum
eft aries. Ara flammas emitcit, Sacerdos pateram
in ignem efifundit. Libatio igitur vidimae mada-
tionem prascedebat, id quod tarnen nollem tan-
quam ritum certum invariabilemque habere. Pone
Sacerdotem vidimarii duo arierem ducunt: ambo
autem iauri ramum tenent, lauroque coronantur:
quodque iingularius eft, tunica, & fupra tunicam
chlamyde induuntur, cum tarnen in facrificiis pene
omnibus quae hadenus protülimus, vidimarii aut
azonafupernenudi fint, aut tunicam tantum gef-
tent. Sacerdos contra, folam habet tunicam prae-
cindam : ejus coma fafeia quadam circumligatur
in modum diadematis. Ante aram ex alcero latere
juvenis eft lauro coronatus , tunica amidus 8C
chlamyde. Manu dextera tenet inftrumentum fin-
gulare, in formam trianguli acquis lateribus , in
.cuius bafi inferti funt aliquot annuli. En multa
ulus infoliti in uno facrifi'cio. Sed in illis adeo
Vaftis gentilitatis regionibus, quot fuerunt ritus,
ulus confuetudinefquea feriptoribus nufquam me-
moratze , 8c quorum caufam originemque depre-
hendere nunquam valeas. Inftrumentum porro il-
lud in trianguli formam concinnatum,mechanicain
aliquam forte artem fignificat. Sacrificiumque il-
lud pro artificum cjuldem generis corpore oblatum
fuerit. Nihil frequentius in monumentis 8c
inferiptionibus quam facrificia 8c vota ab artificum
corpore emilla. Sic corpus pißorum ftacuam Veite
ex voto pofuit, ut vidimus in Tab, xxvu.prinii
Antiquitatis ex plan arse tomi.
I I . Quod deinde confpiciendum1 ofFertur facrificium
, inter monumenta item Brixiana comparet
ex anaglypho aeneo expreffum. Ara rotundafertis
pro more coronatur, fupra aram focus eft flammas
L E S AUTELS DES GRECS, gj
naîre : il y a au dcfïus un brafier qui jette feu & flamme. Le Prêtre a fur la
tete un bonnet de facrifîcateur qu’on appelloit Apex, il reffemble à une calotte,
& a au fommetune pointe qui lui a fait donner le nom i'Apex ■ quelques
uns prétendent que les bonnets de cette forme, font ce qu’on appel'oit
Albogalerus. Nous en avons déjà parlé au fécond tome de l'Antiquité • c’eft
apparemment un bonnet des Saliens, tels qu’on le voit à la pl. v. du fécond
tome de 1 Antiquité. Les Saliens étoient des Prêtres de Mars ; & cela fait croire
que ce facrifice eft fait à ce dieu, ce bonnet a une anfe du côté de l’oreille : il
y en avoit apparemment autant de l’autre côté, pour le mieux affiner. C’étoic
un mauvais préfage de laiffier tomber ce bonnet, quand il étoit une fois fur
la tete: apres un pareil accident on objigcoit les Prêtres d’abdiquer le facer-
doce. Ce Prêtre porte une tunique relevée d’une ceinture, & par deffus un
manteau. Il tient de la main droite une branche de laurier ,, & appuie fa g a u che
fur un grand vafe a deux anfes, qui contenoit apparemment des’ liqueurs
pour le lacrifice. On appelloit ces vafes à deux anfes diotes, & l’on s’en fervoit
poumy tenir du vin: diotafîgmfîe qui a deux oreilles ou deux anfes. Derrière
le Prêtre eft un vidimaire couronné de laurier qui mene la victime : c’eft un
taureau couronne auffi de laurier, de fes cornes pendent des-grains ronds
paüez fans doute a un fil ou à un ruban, ce qui a toute la forme de nos Chapelets.
Je crois que c’eft par accident qu’apres cinq ou fïx grains il s’y trouve
des efpeces de croix comme ànos Chapelets, il n’y a nulle apparence qu’on
y ait voulu faire des croix. Le taureau porte outre cela fur.le milieu du corps
un grand fefton de fleurs & de feiiilles qui lui pend des deux cotez. On im- ’m°c C 1*11 Ütaureau : cela pourrait encore faire conje&urer que ce fa-
cnface eft fait a Mars ; mais cette conjefture eft foible, parce qUe le taureau
etoit la viétime de la plupart des dieux: il vaur mieux s’en tenir à la première
prife de l’Apex , ou du bonnet facerdotal du Salien.
n L .Unautre ^acrifice '-'de Breffe a plufieurs fingularitez. Une PrêtrefTe
revêtue d une tunique qui delcend jufquà terre, enfuite d’une autre qui vient
au deflous du genou, & pardeflus tout cela d’un grand voile qui lui couvre la
cmittens. Sacerdos apicem geftat pileo fîmilem, a
fummo vertice virgulam emitrencem, ex qua api-
cis nome-n confequutus eft. Non- défunt qui pu-
tent pileos hujufcemodi albogaleros vocari : qua
de re jam adum eft in fecundo Antiquitatis ex-
planatæ tomo Tab. v.Eftque,ut videtur, apex ille
Saliorum, qui in eadem Tabula fpedandus ofFer-
tur. Salii Marris Sacerdoces erant ; unde conjici-
mus hoc facrificium ofFerri Marti. Apex autem
an film ex parte auricula: habet, 8c ex oppofito anfa
haud dubie fimilis habebatur, quam hic non conf-
picimus j ut fie tutius capiti apex hæreret. Nefas
duccbatur fi apex ille, femel capiti impofitus-,
cafu quopiam dilaberetur. Id fi fortafïe accideret,
Sacerdotium Salius abdicare cogebatur. Sacerdos
hic tunicam geftat cingulo ftri&am 8c redudam
luperne , & fupra tunicam pallio amicitur. Manu
dextera lauri ramum tenet, finiftramque imponit
perarnplo vafi utrinque anfato, in quo haud dubie
liquores continentur in facrificio efFundendi :
hæc porro vafa utrinque anfata diotæ appellaban-
tur > & vino fervando ufu veniebant. Diota enim
vas duabus auriculis, five duabus anfîs inftrudum
%iiificàt ; pone Sacerdotem yidimarius eft lauro
coronatus, qui vidimam ducit, nempe taurum
lauro itidem coronatum 5 ex cujus cornibus dependent
globuli rotundi, inferto vel filo vel fafeia
detenti, qui rofarianoftra hodierna referunr. Cafu
accidille puto ut poft quinque fexve grana, quæ-
dam ceu cruces occurrant, perinde atque in rofa-
riis noftris, neque èxiftimo, eos qui hujufniodi vie—
timarum ornamentaexcogitarunt, cruces in mente
habuilfe. In medio qnoque corpore gettac taurus
magnum lertum ex floribus foliilque concinnatum,
ex utraque parte dependêns. Marti taurus mada-
batur : unde fortafïïs alia conjedura duci poflTet,
qua Marti facrificium adferiberetur. Verum hæc
conjedura admodum levis effet : quia taurus vidi-
ma erat omnium ferme deorunù Priori potius
conjeduræ hærendum eft, defumtæ ex apice,
qui Sacerdoti Martis Salio proprium erat. ’
I I I . Brixianum aliud»' facrificium plurima offert
non folita vixque alibi obfervata. Sacerdo-
tilfa quæpiam talari induta tunica, infuperquealia
tunica, infra genua defluente, demum amplillimo
vélo, quod caput, humeros 8c brachia ad cubi-
tum ufque operit ; hæc Sacerdoti (Ta inquam libat
8c facriheat, pateram efFundens in flammam aræ