
c h a p i t r e V.
ƒ. Vceu p o u r cinq p o u r d ix , { ïj p o u r 'vin g t u n s , fé j u u .d e lu . 11. V ille s d Ajte
G re q u e s , u<vec des murs f u r lu te te .
J. T L fe trouve auffi des voeux faits, exprimez dans les infcriptions avant
qu’on eût obtenu la chofe demandée. Tels étoient ceux qu'on faifoit
pour la longue vie.des Empereurs, & d’autres fcmblables qu on trouve for
z les monumens. Le marbre Romain 1 dont nous voions ici 1 image, nous
■ reprélente des voeux faits pour la fanté & la prolperite des Empereurs , tels
les voions-nous fouvent fur les médaillés de Conftantin le Grund, & autres.
Ce font des voeux pour dix ans, & pour vingt ans.
11. Originairement ces voeux étoient pour la République Romaine , on
faifoit des voeux pour elle, pour fa confervation, pour fa délivrance quand
elle fo trouvoit dans un état périlleux , après quelque bataille perdue, dans
des tems fâcheux & difficiles, quand les ennemis fo trouvoient en armes dans
les payis foûmis à la République, & que l’on craignoit les foites de la guerre.
Ces voeux fo faifoient pour cinq ans , pour dix, pour quinze, pour vingt, félon
les occurrences, & par rapport à la neceffité préfonte. On fît des voeux après
la bataille du Thrafiméne , pour que la République fe trouvât a la fin de la
guerre au même état qu elle étoit au commencement. La coutume etoit,
dit Suetone, de faire des voeux pour un luftre, ou pour 1 elpace de cinq années.
On en faifoit auffi pour dix ans. Caius Attilius Seranus Prêteur , dit
Tite-Live Decad. 3. 1. 1. reçût ordre de faire des voeux, qui fo dévoient accomplir
fi là République rcftoit dix ans dans le même état : ce qui marquoit
la grandeur du péril où elle étoit. Si la République fo trouvant dans le même
état au bout de dix ans , étoit engagée à acquitter fon voeu, elle l’étoit bien
davantage, fi elle fe trouvoit dans une beaucoup meilleure fituation, comme
effeâivement elle s’y trouva. Du tems des Empereurs on faifoit des voeux
pour la confervation de celui qui regnoit actuellement. Ces voeux étoient
pour cinq ans , ou pour dix , ou pour vingt, quelquefois pour trente , &
C A P U T v .
J . Vota, pro decem , p ro v ig in t i & plurihus
ann is. I l .U r k e s À fies Groeçoe mûris & tur-
ribus coronatoe.
ï. T J Ota etiam aliquando occurrunt fufcepta
V tantum & nondum foluta, ut érant ilia
quæ fufcipiebantur pro diuturna Imperatorum vita,
& alia hujufmodi, qùæ recenfere non ita difficile
effet. Marmor Romanum a cujus hic expreflum
fchema videmus, vota fufcepta pro falute Imperatorum
tune rem moderantium , efFert, ut qui-
de belli exitu follicita refpublica erat. Hæc vota
pro quinque annis fufcipiebantur, pro decem,
quindecim, viginti, ut rerum conditio fuadebat.
Hujufmodi fufcepta funt vota poft cladem ad
Thrafymenum acceptam telle Livio Decad. 3. 1. 1.
ut refpublica eodem flatu in fine belli effet, quo
initio belli fuerat. In more erat, inquit Suetonius
in Augufto, vota fufeipere ad luftrum five quinque
dem arbitror , qualia fæpe videmus in nummis
Conftantini aliorumque. Hæc vota decennaiia vi-
cennaliaque fiint.
I I . Ab initio hæc vota fiebant pro republica
Romana: pro confcrvatione videlicet illius , pro
liberatione, cum in periculis verfabatur, port: cla-
dem acceptam, afflidfcis labantibufque rébus, five
cum hoftium exercitus imperii fines inyaferat, 8c
annorum fpatium. Aliquando etiam decennaiia
vota erant. Caius Attilius Seranus Prætor,
inquit Livius Decad. 3 . 1. 1. julTus eft vota emit-
tere, quæ folvenda erant fi refpublica eodem in
ftatu per decem annos perfeveraflet : hineque peri
culum ingens fignificabatur. Si porro refpublica
eodem in ftatu permanejns vota folvere tenebatur,
longe magis id obfequii præftafe debebat, ft me-
lion in ftatu foret, ut tunc accidit. Imperatorum
tempore vota fufcipiebantur pro Imperatore turn
régnante j quæ vota quinquennalia erant decen-
naliave, aut vicennalia, imo 8c tricennalia, atque
etiam ad annos ufque quadraginta , lit fæpe in
jufqu a quarante, comme on le voit allez fouvent exprimé dans les médaillés
du bas empire, où les voeux font quelquefois pour dix , & pour vingt ans,
comme on les voit for ce marbre , 'votis decem 'vigm ti
III. Ce bas relief paroit d un trop bon goût pour aà'oir été fait du tems de la
République, où les bons maîtres feulpteurs n’étoient pas encore venus à
Rome;il aete mis apparemment du tems des Empereurs. On voit for un piedef-
tail une médaillé for laquelle une Femmeécrit V O T I S X. & X X . ce font des
voeux pour dix & pour vingt ans ; une autre femme qui a des tours for la tête
comme Cybele, fléchit le genou devant lafemme qui écrit, lui tend les
mains, & lui prefente un rouleau; c’eft peut-être un placet. De l’autre côté
du marbre eft un jeune homme armé d’une demi pique , dont le fer eft cloué
au bois avec trois clous : dans un plus grand éloignement efl: la ville de Rome
qui tient un figne militaire, au bout duquel efl: l’aigle qui a la foudre entre
les ferres. Elle porte une efpece de bottes ou Ü Ocres qui ne montent qu’au
gras de la jambe. Elles couvrent tout, & ne laiffent pas voir la chair par in-
rervales , comme on remarque en plufieurs autres chauflures militaires. U
y a grande apparence que la femme qui a les tours for la tête efl: quelque
Ville d Afie qui vient faire des voeux a Rome , pour la confervation de l’Empereur.
C’eft tout ce qu’on peut dire de plus vrai-femblàble for un monument
ou rien ne guide pour lavoir precifement le delfoin de celui qui l’a
pofe. Nous voions dans les monumens Romains d’autres femmes, avec des
tours for la tete qui marquent des Villes. On en voit trois de même à la première
planche du premier tome de ce Supplément. On en trouve auffi à la
planche c x vm . du troifieme rome de 1 Antiquité. Tous ces monumens font
faits a Rome, ou dans 1 Italie, ou 1 ulàgç dé repréfenter les Villes avec ces
tours n etoit pas bien établi ; mais quand il s’agiffoit des Villes de l’Orient, ils
les exprimoient comme dans le payis même. Rien de plus commun dans’ les
médaillés grecques, que des Villes repréfentées par des femmes couronnées
de tours & de murs.
nummis Imperator um. inferioris am reperimus,
ubi vota funt pro decem, aut pro viginti quando-
que annis, ut in hoc marmore.
Hoc anaglyphum florentis statis artem redolet,
quapropter -non reipublica: Romanze tempore factum
arbitror ; qüo prarclari illi Grsci artifices
nondum Romam venerant; fedfub Imperatoribus.
Stylobate nixus circulus in numifmatis' formam
concinnatus eft : in nummi area feribit mulier
.VOTIS X . E T X X . Vota funt pro decem 8c pro
viginti annis. Ante midierem feribentem mulier
altera genu fledtit, manufque tendit, 8c volumen
ipfi offert; fortaflifque libellus fupplex eft. In alio
marmoris latere eft juvenis hafta armatus, cujus
ferrum tribus clavis hafta: ligno affiixum eft; 8c
ad cujus latus, Roma qua: fignum militare tenet,
cujus culmen eft, aquila fulmen tenens unguibus.
Ocreas illa geftat ab imo ad mediam ufque tibiam
perringentes. Ocreac autem totam cutem operiunt,
neque per incervalla monftrant, ut in ceteris militaribus
calceamentis paftim obfervatur. Verifi-
mile certe eft mulierem illam turritam, elfe ali-
quam Afia: urbem , qua: Romam per Legatos ve-
nit, ut vota pro Imperatore fufeiperet. Ha:c pro-
babiliter dici pofle videntur de monumento, nihil
pra: fe ferente, quod aliam circa audlorem ejufque
confilium parere notitiam poffit. In monumentis
Romanis , mulieres etiam alias nonnunquam
confpicimus turritas, 8c muralem coronam capite
geftantes, queis fignificantur urbes. Tres hujuf.
cemodi cernuncur in prima tabula primi Antiqui-
tatis explanat^ tomi. Alias videre eft in Tabula
c x v i i i . tertii ejufdem tomi. Ha:c porrö monu-
menta Rom® 8c in Italia fadta funt, ubi tarnen
ufus turritarum mulierum pro urbibus fignifican-
dis non fuifte videtur. Verum Orientales illi ur-.
bes, fecundum ritum Orientalem repr®fentabanc.
Nihil in nummis Greeds frequentius illis mulieri-
bus turritis muralefque coronas geftantibus, ur-
befque fignificantibus,