
Ii8 S U P P L E M E N T DE L 'A N T. E X P L IQ . L iv . V I . I même pieee, dont la face oppofée I eft plemed’HierogLyphes femblables „
'à ceux q u ^ tQ if fur ies obelifques. Ces caraéteres Hiéroglyphiques dont «
on ignore la.lignification, marquent toujours qu on a reprelente ici des «
ncrlbnnages de conféquence. Je croirois volontiers que les deux hommes «
font des Prêtresï & Les trois femmes des Prêcrcffes. Au Temple de Bubaite , «
.qui eft la mê.me qu'on appelle en Grec Artémis l c'eft Diane.; B E a v o ir un «
Veftibule1Jplein de ftatuëscoloffales de fix coudeesdehaut, c eft a peu près «
la-rail le des trois: premières ftatuës dont nous venons de parler J ai une lame <.
"decuivreud font marquées par le célébré mathématicien M. Caflmi, plu- «
fieurs fortes defliefures. Lacoudée des Hebreux s y trouve ; elle a un palme «
& dix onces. La palme fe divife en douze onces,& félon cette lupputanon , ..
fixcpudéës'feroient 131. onces , qui font onze palmes Romains : & c eft julte- «
nient la mefiire-de nos ftatuës, en otant la baie. “ , _
’y . Ce que Mgr. Bianchini dit touchant le lieu ou 1 on a trouve cesltatues,
.mérité d’être rapporté ici. ' ,
J'ajouterai iciune conjedure fur ce qui regarde le tranfport de ces cinq «
ftatuës de l'Egypte,; au lieu où on les a trouvées ; c’eft. à-dire, au Cirque de »
.Sallufte ; c’eft à côté de ce Cirque qu’on les a déterrées. Elles ont apparem- «
ment lervi d’ornement ou à ce Cirque, ou aux jardins de Sallufte, ou a la «
maiiôn de campagne , fituée au même endroit. C’eft lui qui enrichit d un «
.grand nombre d'ornemens toute cette colline, la .maifon, le Cirque , les <•
jardins, & le marché, qui étoit à l’autre côté du Cirque, ou eft aujourdhui«
l’Èglife de Sainte Sufanne ; c’eft de quoi conviennent tous les Antiquaires...
.Ces mêmes Antiquaires, c’eft-à-dire, Fulvio Orfini, le Marlien le Nardi- «
ni , Onufrio, &tous ceux quiontfaitladelcriptionde Rome,oblervent aul- ••
fi que Sallufte Crifpe, ce célébré hiftorien de la guerre de Catilina, aflifte «
deJulesCéfar-, obtint le Gouvernement de laNumidie. llabufa du pouvoir«
que lui donnoit fa nouvelle magiftrature ; il pilla toute cette Province, & la «
réduifit en un tel état, que Dion n'a pû s’empêcher de faire cette vive dei- «
cription de fes violences. « Céfar, dit-il, fubjugua auffi les Numides: il leur «
donna pour Gouverneur, Sallufte, non pour gouverner la Province comme <■
le nom de fa charge portoit ; mais pour la piller. En effet, il fut accule d a- «
pnlpvé exroraué de uroffes fortunes de la Numidie, & cela tourna a «
facies hieroglyph:! plena eft, iis ftmilibus , qua in obc-
lifcis vifuntur. CharaOeres ill's hieroglyphici , quorum
ftonificatio ignoratur, dénotant tamen hic perfonas ex
fe fpeciabilés fuiffi rcprtfentatas. Libentcr crederem
viras duos facerdotes , trefque mulieresfacerdotijfas eft.
In iemplo Bubaftis, inquit Herodotus l. 1 . a 57. qua
eadem ipfit eft, quam Grtci Artemidem, nos Dianam
vocamus , veftibulum erat plénum ftatuis coloftis, fex
cubitorum altitudinis. Hac proprie ftatura eft trsum
priorum ftatuarum de quibus paulo ante loquebamur.
Penes me eft lamina anea, ubi a H. Cajftno Mathe-
matico celeberrimo milita menfurarum genera funt
annotata. Ibi cubitus Hebraorum comparet palmum
decemque uncias habens. In duodecim uncias palmus
divid’tur. Secundum hancvero computationem, fex cubits
tjz , uncias comptèrent, quaunaecim palmos Romanos
cffwhmt, Hac porro menfura ftatuarum eft , demta
baft, ’ , ■
y . Hic opportune referemus ea quæ laudatus
vit D. Bianchini us circa locum ubi repertæ ftatuæ
funt édifierait.
„ Hic conjedtutam addam circa tranfveta ex
Ægypto in locum , ubi repertæ funt, ftatuas, in “
circum videlicet Salluftii : nam ad hujus circilatus “
effbfiæ illce fuerqnt at que in -ornatum adhibitæcc
fuerant, ut ctedete eft, vel circi, vel hortotum . “
vel ipfius villæ Salluftii Crifpi , quæ villa juxta"
hortos fi ta érat. Nam is ipfe Salluftius çollem •'
totum magnificis decoravit ornatibus ; ædes “
nempe ipfas, circum, ubi eft hodie ecclefia fanftæ "
Sufannæ, qua de te inter Anti quan os convenir. “
Iidem porro ipfi Antiquarii, ni mirum Fulvius "
Utfinus, Marlianus , Nardinus, Onuphrius, & “
quotquot Romæ deferiptionem funt aggre(G,ob- “
fervant , Salluftium Crifpum J Catilinarii belli “
celeberrimum feriptorem a Julio Cæfare Numi- ^
diæ Præturam confequutum elte, quo munere per “
fas & nefas fundtus Provinciam iftam expilavit,“
atque ita rapinis oppreiïïc \ ut Dio Cailius tantam ‘
violentiam to0«t ita deferipferit. “ Cefar Nu*
m:das quoque iff fuam poteftatem & ditionem accepit,
illifqitc Salluftium , verbo qitidcm regenda ; re notais
ipfa diripienda Provincies caufa prafecit. h nimvero
Salluftius Cr munera exegit & Provinciam compilait :
ion
fou infamie avec d’autantpIusde'raifon,qu’aprèsavoircenfuréfivivement «
dans fes ouvrages, ceux qui dans les Provinces s’enrichiffoient aux dépens «
du peuple , il avoit fourni des armes à ceux qui voudraient le eenfurer à «
leur tour. Il fut pourtant abfous par Céfar, mais lès propres écrits rendront «
toûjoursfon crime deteftable à lapofterité. Du fruitdetous ces pillages faits «
dans cette partie de l’Afrique , il enrichit cette colline,de Rome de toute «
forte d’ornemens, peut.être pour diminuer par ces dépenfes faites pour em- «
bellir tout ce quartier, la haine que fes pilleries lui avoient attirée. Volfius «
parle de;lui en mêmes termes que les Antiquaires ci-devànt nommez. Il «
fut dit-il, fi enrichi des dépouilles des Numides,qu’il acheta fur le Mont «
Quirinal le marché qu’on appelle aujourd’hui de Sallufte , où eft à prefent »
rEglifë dé Sainte Sufanne-, & les jardins qu’on appelloit Salluftiens. Le Nar- »
dini ôbferve encore que dans les A6!es de,Saint Cy riaque il eft parlé des Ther- «
mes de Sallufte. Il parle auffi des conduits foùterrains des eaux&des vou-.
tes trouvées en la même vigne de M. Ferrante Verofpi, où.l’on a deterré «
les ftatuës dont nous parlons, qui avoient apparemment été placées là par «
Salufte Crifpe , avec les autres dépoüillesportées de l’Afrique, & acquifes «
dans les Provinces voifines defon Gouvernement dans la Libye & dans l’E_»
gypee, &c. « ' ' - ■ - (
Monfignor Bianchini ajoute à toln ce qu’il a dit de ce s ftatuës deterrées,plu-
fieurs réflexions favantes fur le Piromis d’Herodote , fur les habits des Prêtres,
& fur plufieurs autres chofes qui ne font pas. de nôtre fujet. Il ne dit que
comme une fimple conjecture que les cinq ftatuës reprefentent des Prêtres
& des Prêtreffes -, ainfi il nous laiffe la liberté d’adopter fur cela le fentiment
qui nous paraîtrale.plusplaufible. Hérodote ne dit pas que les ftatuës de fix
coudées, qu’on voïoir au veftibule du temple de Bubaftis, fuffent de Prêtres
il y à plus d’apparence que c'étoient des divinitez. La conformité de.la taille,
quand elle ferait la même, ce qui n’eftpasfûr, ne prouve rien. Le veftibule,
dit Hérodote, eft de dix orgyiesou de dix.toifes de haut, orné de. belles ftatuës
de fix coudées, qui font neuf pieds de haut, fans dire que ce font des figures
de Prêtres; je croirois plutôt que ce lont ou de dieux , ou peut-être de
Rois. La femme à la grande perruque eft fi femblable à l’Ifis fuivante, de la
qitapropter accufatus , infarniam furnmam reporravit ,
quod poftquam in feript is fuis 3 eos qui ex Provin eu s
qiujhm facerent, multis acerbifque verbis notajfet 5
feriptis contraria omnino gefta edidijfet. Ita que etfi a
C&fare abfolutus fu it, tamen fuis ipfius verbis proprium
crimen abunde quafi in tabula prop0(îtunidivulgavit.
„ Expilata ergo hac Africa: parce > expræda tanta
„ collem ilium Romanum omni o mam en to rum
j, généré decoravit, ut forcalfe cantis impenfis ad
j, collis hujus ornatum profulîs, direpeæ Provin cia:,
j, odium minuerec. Yolïius eadem ferme ipla, quæ
„Romani illi Antiquarii, de Salluftio loquitur : E x
bac autern prada Numidie a , inquit, ita ditatus fuit 3
ut in Quirinali monte forum emerit, quod Salluftii vo-
catur, ubinunc ades faniïoe Su farms : item hortos , qui
& Salluftiani nominantur. ,, Obfervac quoque Nar-
„dinus in Aófcis fandi Cyriaci Salluftianas Ther-
mas commemorari. Loquitur eciam Nardinus
„ dé aquarum duâribus canalibufque fubcerraneis
„deque fornicibus in vinea D. Ferrantii Verofpi
„ deteôtis -, ubi hæ ftatuæ, de quibus agimus, erutæ
» funt : quæ ftatuæ , ibi ut credere eft, locatæ fue-
Tome IL
rant a Salluftio Crifpo , cum esereris fpöliis exec
Africa edudis & exportatis,atque acquilitis in ec
Provinciis prreturje fua vicinis , in Libya nempe ,,
& in Aigyptö, &ck „
His.multa alia adjicit vireruditiflimus in Piromiii
ilium Herodoti ^ in facerdocum veftes, & in alia
malta, quse ad inftitutum non pertinent noftrum*'
Ex conjedura vero tantum dicit ftatuas illas quin-
que Sacerdotes exhibere ütriufque fexus : atque
libertatem nobis haud dubic concedit , nt quam
veriftmiliorem ea de re putabimus eile fententiam
adoptemusv Non dicit autem Herodotus illas fex
cubitorum ftatuas , qu$ in veftibulo templi Bubaftis
vifebantur , facerdotes reprrefentavüfe. Vero
fimilius eft hrec numina fuilfe» Statur^ jequaliuas,
etli eadem finite liquidum eitet, quod tamen non
certum putOjiiihil probaret. VeftibulLim,inquit Herodotus
, eft decem orgyiarum altitudine, ornatum
eximiis ftatuis fex cubitorum ; nee dicit eile limu-
lacrafacerdotum : crederem potius elfe deorum5vel
forte regum. Illamulier qua* tantum capillitii ap-
paracum habet ita limilis eft Ilidi fequentis Tabulas i