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,S4 S U P P L E M E N T D E L ’ A N T IQ . E X P L ÏC L L i v . V I I .
fouvent que .d'autres images ou femblables. pu appiocbantes c|u on vient a
déterrer,aident à expliquer celles-la:&ce qui paroiffoit d abord n etre d aucune
utilité, aide à découvrir des chofes ignorées de ceux qui nous avoient précédez.
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111. Rien de plus fingulier & de plus inintelligible que l’image luivante,
. qui m’étant venue après coup le trouve déplacée. Je crois que la principale
apresla ^u tableau eft un Ofiris, qui par fa fituation, par les animaux qu'il
L ^ tient à fes deux mains, & par d autres chofes qui 1 accompagnent, fait un
fpectacle fort extraordinaire. Au haut de 1 image eft une grande tete mal-for-
mée, qui femble tenir dans fa bouche la pointe qui fort du bonnet d Ofiris,
qui eft ici debout fur deux Crocodiles. Sa tête eft ornée comme plufieurs autres
têtes d’Ofiris qu’on voit à la c x vm . planche du fécond tome de l’Antiquité.
Il porte un collier dé perles. Mais ce qui frappe le plus dans ce tableau
ce font les animaux qu’Ofiris tient ici de fes deux mains. De la droite
il empoigne un lerpent &c la corne d une chevre, qui le trouve ainfi fulpen-
duë en l’air : de la gauche il tient un infeéte, un lèrpent & un lion par la
queiie. Ce font des énigmes & des myfteres. Ce qu’il femble qu’on peut dire
de plus raifonnable fur des çhofes fi obfcures, c’eft qu’Ofiris quiétoitlefo-
leil,felon la Théologie Egyptienne,tient toutes chofes , & particulièrement
tout ce qui a vie , les animaux feroces comme les lions , les animaux doux
& traitables fignifiez par la chèvre,les reptiles marquez par les ferpens , les inférés
, les animaux aquatiques fignifiez par les crocodiles. Mais ces deux crocodiles
qui foutiennent Ofiris paroiflent encore avoir d’autres Lignifications.
Le crocodile avoit,félon les anciens , beaucoup de rapport avec le foleil. Si
l’on vient a compter, dit Achille Tatius, les densdu crocodile, on trouvera
que le nombre égale celui des jours de l’année : c’eft le foleil qui fait les jours
de l’année,& qui les fait au nombre de 365. C’eft a ceux qui voiagent en Egypte
à examiner fi les crocodiles ont effeétivement ce grand nombre de dens.
Selon Eufebe dans fa préparation Evangélique, les Egyptiens mirent l’image
du folèil dans une barque que portoit un crocodile. Marcien Capella
fimiles,aut quadam in re affinés , his explicandis fint
idoncæjita ut quod ftatimvidebatuqnullius elle ufus,
ad-nova eruenda & dignofcénda conducat, quæ in
noftram velmajommjnoftroruin notitiam nondum
vénérant.
I I I . Singularis admodum & explicatu difficil-
lima eft ïequens imago , quæ , cum tardius accef-
ferit, non jam in proprio fibi loco ponitur. Præ-
cipuavn Tabulæ imaginem. elfe Ofiridem exiftimo,
qui & ex fitu , &Sex animalibus, quæ utraque manu
comple&itur , ex aliifque rebus , infolens omnino
fpe&aculum offert. In fiiprema Tabula ingens
caput vifitur rudi opéré , tetrum quidpiam præ fe
ferens, quod ore tenere. videtur acüminatam illam
virgam, cpiæ ex Ofiridis pileoemittitur. Ofiris hic
ftat duobus nixus Crocodilis. ’Cäput ejus eumdem
præ fe fert cultum atque ornatum, quem multaalia
Ofiridis capita quæ in Tabula c x vm . fecundi An-
tiquitaris explanâtæ tomi vifuntur. Torquem ex
unionibus , ut videtur 3 concinnatum habet. Verum
id quod maxime ad mi fpe&aculûm evocat, ani-
malia finit-quæ Ofiris ambabus compleditur manibus.
Dexteraferpentem ftringit & cornu capræ,quæ
capra fub manü fiifpenfa manetj finiftra ferpentem,
inlèdum , caudamque, leonis inferne pendentis
compleditur. Ænigmata & arcana finit ifthæc omnia.
Id quod vero fitnilius did poffè videtur in rebus
adeo obfcuris & arcanis, hoc eft, Ofiridem nempe,
qui fecundum Ægyptiacam Theologiam ipfe fol
eft, omnia continére & fovere, ea maxime, quæ
vita fruuntur; feras nimirum agreftes , ut leones $
cicures & tradabilës beftias , quæ per capram in-
dicantur ; reptilia ut ferpens, infe&a -, aquatilia , ut
crocodilus. Verum lii duo crocodili qui Ofiridem
fuftentant, alia [jjjçim? fignificare putantur. Crocodilus
fecundum veteres magnam cum S oie af-
finitatem habebat. St crocodili dentés mtmeres ,
inquit Achilles Tatius libro quarto in fine, ipfos
dierum anni nttmerum ee.cjHa.re cornperies. Sol au-
tem dies anni cfficit , eofquc numéro trecenos
fexagenos quinos. Ii qui in Ægypto peregrinan-
tur, experimento probare poterunt, an révéra numerum
ilium dentium tantum crocodili habéant.
Ægyptii referente Eufèbio imaginem Solis pofucdécric
Î .T l .P l , d u .T a MUMIE ï P R E T R E S