
j». S U P P L E M E N T D E L 'A N T . E X P L IQ . L i v . VI.
eft une tour ron d e, percée de plufieurs fenêtres, que le Prélat a pris pour des
hiéroglyphes. Mais celui qui l'a deffinée pour moi,a exprime des fenetres, ou
pour mieux dire des arcades au bas dune tour baffe & ronde. Elles y font fi
bien marquées, qu’il n’y a au cu nlieu d en douter La tour fe voit fouvent fur
la têtede Cybele : elle eft ici'fur celle d’Ifis, qui eft prife pour C ybe le, pour
la terre & pour toutes les déeffes, comme nous avons fait voir au chapitre
d'Ifis, tome II. de l'Antiquité.- C’eft je crois la première Ifis que , ai vue
avec la tour fur la tête ; nous en trouverons de femblables plus bas. C ette grande
chevelure qui couvre les épaules, eft compofée de palmes ou peut-etre de
plumes à quatre rangs proprement agencez : une affez large bande, comme
un diadème lie la tête d'Ifis au-deffous de la tour.Le bas de la chevelure fe termine
en une longue fuite non interrompue débouclés de cheveux triiez &
/-nnnpllf’T nui retment tout au tou r, & ne laiffent qu un affez petit efpace vuide
fi.tr le devant. v
C’eft dansCet efpace qu’on voit un collet ou un ornement a pointes, q u on
laiffe à confiderer au lefteur. La déeffe a fur les poignets deux larges bracelets,
& tient d'une main une efpece de faucille : c'eft apparemment une branche de
palmier tournée comme une faucille. Dans l’autre mam on voit les relies d un
infiniment caffé qui fortoit, & dont il ne paraît plus que le tronçon. Les hiéroglyphes
de la pierre addoffée, font affez femblables aux precedens On y
remarque un oifeau que fon cou long ferait prendre pour une Ibis s il avoit
les jambes plus lon gu es, un papillon, un autre oifeau qui pourrait etre 1 epei-
vier qui paffoit pour le dieu Ofiris, le taureau Apis, & plufieurs autres divinités
une croix furhauffée d'un ovale , un triangle & quelques autres figu-
res'- on en voit encore fur le côté de la pierre, où l’on obferve un couteau bien
fo rm é , & au-deffous de tout un affés grande image d’un homme qui pourrait
bien être un Ofiris, à moins qu’on ne voulut dire que c’eft un Serapis marque
par le boiffeau qu'il a fur la tête. On pourra peut-être m e dire que Serapis &
Ofiris étoient les mêmes. Il eft vrai que c’eft la commune opinion; mais quoique
ceux qui ont raifonné fur l’ancienne Théologie Egyptienne,aient reconnu
qu Ofiris etoic le même que Serapis, on lé sa toujours diftinguez dans la figura
, dans l'habit & dans le cu lte, de même qu'on a diftingue Apollon du Soplurimis,
quas putavic V . cl. Blanchinius hieroglyphic
os" e(Te- charaderes , fed qui delineavit exem-
plummihi tranfmilfum feneftras exprellit,aut potius
ärcüs in ima turri rotunda , nec alta qui arcus ita
clare delineantur , ut nullus fuperfitea de re dubi-
tandi locus. Turrim fepe capite geftat Cybele. Hie
turns geftaturab Ifide, quae pro Cybele, pro terra,
proquedeabus omnibus habebatur, ut probavimus
Tonio Antiquitatis- explanatae -fecundo , ubi de
Ifide ac de diis Atgyptiis. Eft ilia, utputo , prima
Ifis , quam capite turrito vidi; fed alias infra fi-
miles videbimus. Ingens ilia coma quae humeros
operit, ex palmis & ex Ifidis capillis concinnata
eft, vel forfitan ex plumis in quatuor ordines con^
einne digeftis: fub ilia turri caput Ifidis redimiculo,
five diademate ligatur. Infima comae pars ex cincin-
nis undique longa ferie humeros' circumdantibus &
calamiftratis apparatur, fpatio perquam minimo ad
pedkus vacuo relido. In hocautem fpatio vifitur velum
a collo pendens parvum acuminibus quibufdam
undique decoratum , quod explorandum oculis lectori
relinquimus. Supra pugnos dealatiores armillas
duas geftat , & altera manu tenet falculam :
credere malim effe palmulam falculæ more reclina-
tam.In altera manu fradi cujufdam inftrumenti reliquiae
permanent, cujus folum modo fruftum confpi-
citur. Hieroglyphi charaderes in averfo fchemate
incifi præcedentibus fat fimiles finit. Obfervanrur
inter illos avis, quam ex colli longitudine ibidem di-
ceremus , fi* crura perinde longa eftent , papilio,
avis alia, quæ accipiter elle poîïït : accipiter vero
pro Ofiride habebatur: Taurus quoque Apis,aliaque
numina : crux cui imminet qvata figura , trran-
gulus &c quædam alia diverfi generis. Ad ktus
etiam aliud lapidis alia vifuntur , ubi culter foh^f
forma comparer. Superne autem fat magna feie
exerit figura v ir i, forfan Ofiridis ; nifi forte dicar
quilpiam elTe Serapidem , calathum nempe empire
geftantem , quod eft vulgatum ejus fymbolum.
Dicet forte quifpiam Serapidem & Ofiridem eu indem
fuifte. Hæc utique communis omnium elt
opinio. At licet illi , qui veterem Ægyptiorum
Theologiam accuratius rimati funt, Ofiridem eurn-
dem quem Serapidem elfe dixerint j tarnen i 1
quod ad figuraip , habitum religionifque cultum
pertinet, diftindi ôc quafi diverfi nabiti iunt