
A B R A X A S . 2,J
précipité bien-tSt an tombem pur le venin quelle infufe dans Tbonirne. Le fùc
de l'écorce du cedre efl bon pour guérir de cette maladie, après quoi il indique
encore plufieurs autres remedes. L ’Elephant que nous voïons ici , eft devant
un arbre. Cet arbre pourroit bien être un cedre, il paroît avoir en effet
beaucoup d’écorce que Samonicus indique pour remede ; enforte que ces
preftigiateurs auront mis du côté de l'Elephant le remede naturel, & de
l’autre côté le remede magique qui confifte en ces mots,KICPA,CI$EPM
XNOrNPAjSABOKAoBjAPAXnBNjAMMnSIjAKHP- CesHeretiques re-
connoifToient plufieurs puifTances celeftes, ils en mettoient 363. autant qu’il
y a de jours dans l’année. Il eft certain qu’ils donnoient à chacune leur
nom qu’ils gravoient fur leurs pierres magiques : ils donnoient ces noms
& ces figures ou comme des préfervatifs, ou comme des remedes. Celare-
venoit affez à l’opinion que les Grecs & les Romains avoieht touchant les
Genies & les Junons, ainfi appelaient-ils les Genies des femmes. Ce qui
favorife encore cette explication c’efl que la lepre qui efl un mal prefque
inconnu aujourd’hui, étoit très commun dans ces anciens tems.
VII. Les Bafilidiens qui emploïoient dans leurs pierres magiques les fu_
perftitions prophanes, les dieux des Egyptiens, des Perfes, des Grecs , &
des Romains, y mettoient auffi quelquefois les hiftoires de la Bible, & les
noms des faints de l’ancien Teflament. Nous avons vû au tome fécond p.
369. dans l’infcription d’un de ces Abraxas ces mots anfu*.
AZfaafi. , ce qui veut dire que laa , qui eft Dieu , a donné le nom à
Abraham. Voici une pierre ou eft reprefenté 6 le Sacrifice d’Abraham. Ce
Patriarche tient par les cheveux Ifaac, qui eft à genoux, & leve l’autre bras
pour le frapper de fon poignard. De l’autre côté de l’image un Ange lui
prefénte un belier, & lui fait figne de la main pour l’empêcher d’achever.
Aux quatre coins de la pierre font quatre autre? Anges , qui ont les ailes
étendues & qui femblent voler. Il y a par-ci par-là des caraéteres Grecs inexplicables
, & qui ne font aucun fens , au moins pour nous, qui n’entrons
point dans ces myfteres.
S e d c ita p r a c ip h a n s f u n eft o f a t a v en en o
H u i c e r it a d v e r fu s c e d r i d e cortice fu c c u s
Sub haze autem multaalia quoque remedia indicat.
Elephas quem hie confpiciq|us ante arborem e ft:
qua: arbor cedrus efte poflfet : videturque revera
multum corticis habere , corticis autem fuccum
huic fedando morbo iridicat Samonicus. Itaque
prazftigiatores illi,in ilia facie qua Elephantem ex-
nibet, remedium naturale 8c phyficum pofuerint,
in alcera vero remedium magicum his verbis con-
ftanSKlCPA CI^EPMXNOTNPASABOkAOB apaxxibn
AMM.fi.2 l AKHP. : Haretici illi poteftates multas
ca left es fingebant agnofcebantque. Tre-
centas autem fexaginta quinque elle dicebant,
quot fcilicet font in anno dies. Certum eft eos fin-
gulis illis poteftatibus nomina impofoifle .$ eadem
porro nomina in gemmis infculpebant , nomina
vero cum figuris, tum ad confervationem valetu-
dinis , turn ut remedia pro morbis dabantur. Id
vero fads quadrabat ad veterum Gracorum Roma-
norumqueopinionem circa geniosatque Junones,
qua Junones mulierum genii erant, Quod autem
explication! noftra favere videtur , lepra morbus
hodie pene ignotus , illis temporibus notiffimus 8c
frequens erat.
Y I I . Bafilidiani , qui in magicis fois amuletis
profanas foperfticiones numinum Ægyptiorum,
Perfarum, Gracorum 8c Romanorum adhibebant,
Bibliorum etiam hiftorias necnon fanótorum ve teris
teftamenti uforpabant. Vidimus tomo Anti-
quitâtis explanata fecundo pag. $ 6 9 . in quadam
Abraxææ gemma inferiptione , Xaet^óp^ov otofxu
A ^ id fA y id quod fignificatDeum,l«tw ibidem diétum,
nomen Abrahæ dediftè. En aliam gemmam 6 in
qua facrîficium Abrahæ reprafentatur. Patriarcha
comam arripuit Ilaaci qui in genua procubuic j alteram
manum Abraham erigit , ut gladio feriat.
In altera imaginis parte Angelus iph arietem offe
r t, & manu prohibere videtur ne coeptum per-
ficiat. In quatuor petræ angulis alii quatuor An-
geli font, qui expanfis alis volare videntur. Liceræ
porro Græcæ hinc & inde videntur, nihil prorfos
fignificantes, nobis faltem qui in arcana hujufce^
modi non intramus.