
FIGURES EGYPTIENNES. §jj
décrit la forme de cette barque. » U y avoit, dit-il , fept Matelots : à
fa proiie étoit la figure d'un chat : au mât celle d'un lion, & à la face «
extérieure celle d'un crocodile. Ce que dit Orapollon fait encore plus «
àndtre fujet. Le crocodilemarquoit l'orient & l’occident, qui paffoientp
pour les extrémitez du cours du foleil ; nous voïons dans cette image Ofi- «
ris porte fur deux crocodiles, qui ont les têtes tournées à deux cotez oppo-
fez, & qui regardent peut-être l'orient & l’occident,ce qui reviendrait ace
que dit Orapollon.
Ces chofes fi obfcures & fi énigmatiques fe peuvent tourner en plus d'une
maniéré ; on pourrait encore dire que le crocodile eft ici foulé aux pieds par
Ofiris. En plufieurs lieux de l'Egypte, entr'autres à Tentyre & à Antinoo-
polis on regardoit les crocodiles comme des bêtes pernicieulès, & l’on en
tuoit autant qu on en pouvoit attraper. La Religion même leur infpiroit cette
haine ; parce qu ils croioient que Typhon meurtrier d’Ofiris,s’étoit transformé
en" Crocodile. •
A la planche c t x y i i. du fécond Tome de l’Antiquité , il y a une image
fort femblable à celle-ci, tirée du cabinet de M. Foucault,qui eft aujourd'hui
a^M. deBofe. C’eft un marbre noir plat, qui eft gràvé des deux côtez, d’un
côté il n'y a que des mots & des caraéteres ; on y voit entr'autres Abrafix &
Ja.o, mots qui prouvent que c’eft une pierre des Bafilidiens ou des Gnofti-
ques. De l’autre côté paraît un Ofiris fort femblable à celui-ci. Il a fur la tête
une autre plus grande tête, qui paraît porter un muid comme Serapis. Il empoigne
de la main droite bien des chofes, un animalpeu reconnoiffable, qu’il
tient par la queue, deux ferpens & une efpece de manequin, & outre tout cela
un gros bâton, qui fe termine par le haut en un vafe, d'où fortent plufieurs
chofes difficiles à diftinguer ; de l’autre main il tient à peu-pre's les mêmes
chofes, avec cette différence que le vafe qui eft au haut du bâton eft furhauf-
fé d’un oifeau, qui paraît être unépervier; mais ce qui eft à remarquer eft
que cet oifeau en porte un autre d’efpece differente, je l’ai pris autrefois pour
une crête de l’oifeau de deffous ; mais je vois prefentement que c'eft un oinuit
in navicula, quse a crocodilo ferebatur. Mar-
tianus Capella navieula; iftius formam deferibit lib.
a. de Nupt. Philofophia; : Cui nautet feptem, germeini
tdmen fuicjue confmiles pr&fidcbantjn prora félis forma
depifta, leonis in arbore , Crocodili in extirno vide-
batitr. Orus autem Apollo , huic imagini magis
confentanea profert cum ait : Crocodilus Orientem &
Occidentem denotabat, qua habebantur extrema curfus
Solis. In hac imagine Ofirin videmus duobus cro-
codilis infîftentem , qui crocodili averfa ca.
pita , & oppofitas duas mundi partes fpedtantia
nabent, puta Orientem & Occidentem, id quod
apprime cum Ori Apollinis di£to confentiret.
Res adeo obfcuræ & ænigmaticæ variis poftimt
modis explicari j non inepte forte dicatur Croco-
dilum ab O (jri de pedibus calcari. In multis Ægypti
locis, verbigratia Tentyri& Ancinoopoli, Crocodili
utferæ perniciofæ habebantur, & ma&abantur
fi qui poflènt apprehendi. Id vero religio ipfa fua-
debat : putabant enim Typhonem Ofiridis inter-
fedorem, in Crocodilum fcfe tranfmutaviftè.
In Tabula c l x v i i . fecundi Antiquitatis expla-
Tome II,
natx tomi imago vifitur huic admodum fimilis ex
Mufeo D. Foucault.« eduda , quod Mu.
feum hodie ad D. de Bofe pertinet , tabella eft
nigra marmorea , in utraque facie infculpta. In
altera facie charaderes Sc liters tantum habentur:
Inec autem ,ibi verba leguntur ABPACAS , iAfl,
queis probatur hunc lapidem efte Bafilidianorum
five Gnofticorum. In altera vero facie Ofiris eft -
huic omnino (imilis* Ejus capiti imminet caput aliud
cui impofitus ceu calathus videtur, quod eft Sara-
pidis fymbolum. Manu dextera |multa complec-
titur , nempe animal quodpiam ' cujus genus vix
internofeitur, cujus caudam tenet, duos ferpente's,
& quoddam quafi caniftrum : prater h«ec autem
deninm baculum , quod fiiperne terminatur vafe'
quopiam, unde plura egrediuntur cognitunon ita
facilia 5 altera maiiu eadem fere ipfa tenet , cum
hoc tantum diferimine, quod in vafe illo fuperne
pofito , fit avis, qu£E accipiter efte videtur. Quod
autem obfervandum , hare avis aliam fuftinetavem
quam olim pro crifta quadam habui ad infernam
avem pertinente, at jam animadverto avem efte,
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