
i6 S U P P L E M E N T D E L’A N T . E X P L IQ ^ L i v . I.
la pompe d’ifis. Le premier, dit-il, portoit une lampe qui rendoit une lu-
miere fort claire. Elle ne reffembloit .pas à nos lampes dont nous nous fer-
vons dans les repas noéhirnes :.mais c’e'toit un vafe d’or d’où la flamme fortoit
par le trou du tuïau. Ce qu’il y a ici de particulier c’efl: quelle empoigne de
la main droite ce tuïau d’où fort la flamme. Peut-être avoit elle quelque fe-
cret pour ne fe pas brûler. Ces Baccantes, Menades, Thyades 3 Mimallones |
avoient des fecrets femblables qui les faifoient admirer du bas peuple:témoins
ces Baccantes de Rome, qui alloient comme des furieufes plonger leurs torches
ardentes dans le Tibre, fans quelles s’e'teigniffent ; & ces Mimallones
ou Macérés qui apprivoifoient les ferpens, en forte quelles les manioient &
les mettoient dans leur foin : quoique ce dernier exemple n’ait rien du prodige
* il ne laiffoit pas d’enlever l’admiration de ceux qui n’y regardoient
pas de fi près. Le peuple une fois frappé, ne raifonne plus guere fur là poflï-
bilité des chofes qu’il prend pour miracles.
V. La Prêtreffe donnée par le Roffi s’appelloit Nonia Macrina, comme
l’infcription marque : elle étoit au forvice du dieu Bergimus, de ce dieu qu a-
doroient les Breffans & leurs vbifins ; c’efl: ce que nous apprend l’infcription.
Nonioe Micrine fàcerdoti Bergimi benemerenti Cttmuni. Les Camumens ont érigé
cette ftatue à Nonie Mtienne, Prêtrejfe du dieu Bergimus. Elle a vo it bien mérité
cet honneur. Ces Camuniens, Cttmuni, font les peuples d’une vallée auprès de
Brefle appellée Vulcumonica,. Le Roffi dit que ces peuples adoroient Mars fous
le nom de Camulus, nom que lui donnoient les.Sabins. Il y avoit bien d’autres
peuples qui adoroient ce Mars Camulus , comme nous avons dit au premier
tome à l’article de Mars Camulus. Nonia Macrinaa ici les bras étendus
d ’une maniéré qui femble marquer quelque a été de religion. Nonia Macrina
a été gravée avec les dieux de Breffe fur la fin du premier tome à la planche
i.x x x v i.
III. V I. La Prêtreffe fuivante de Vèrfailles a quelque chofe d’approchant de
Nonia une main levée vers le Ciel, & le gefte qu’elle fait de l’autre, lui
donnent tout l’air d’une femme confacrée au miniftere divin. Le vulgaire
l’appelle une Sibylle -, mais c’eft deviner que l’appeller de ce nom. Il faut
'tem, inquit, c'aro porrigebat lumlne, non adeo no-
f r is conjïmilem 3 cjha vefpertinas illuminant epulas :
fed aureurn cymbium medio fui pat ore flammulam
fufciÛns largiorem. Quod autem mireris , manu
dexcera anus tubum ilium unde emktitur flamma
comple&itur , forte vero arte quadam utitur, ne
ab ardente tubulo comburatur. Illæ Bacchantes,
Mænadés 3 Thyiades, Mimallones', fecretis hujuf-
modi artibus plebem in ftuporem agebant ; telles
illæ Romanæ Bacchantes , quæ ceu furore a6tæ
currebant, ut ardentes faces in Tiberim immergeront
, quæ tarnen non exftinguebantur , & Mimallones
five Macetæ , quæ ferperites adeo tradabiles
reddebant, ut manibus compledlerentur in finu-
que fuo ponerent. Etfi porro hocce poftremum
exemplum prodigii nihil præ fe ferat, profanum
tarnen imperitumque vulgus id nihilominus in ad-
mirationem rapiebat. Præjudicatam circa res illas
miràbiles opinionem plebs femel imbuta, ratione
vix propnlfare poteft.
Y . Quæ ab Oéfcavio Rubeo publicata fuit Sa-
cerdos, Nonia Macrina vocabatur, ut ex inferiptiöne
liquet. Bergimo autem deo minillrabat &
fàcra faciebat j cuinumini Brixiani eorumque vici-
rii divinum præftabant cultum. Illud porro docet
inferiptio : Nonia ÂdacnnA Sacerdoti Bergimi bene
merenti Camun’. Carriuni autem illi,populi finit
vallem incolentes prope Brixiam , quæ Valcamo-
nica appellatur. Hofce populos,-ait 06lavius Ru-
beus, Martern colere Camuli nomine : quod item
nomen Marti dabant Sabini 5 irno alii quoque re-
motarum regionum & provinciarum populi, ut di-
ximus tomo hujus Supplementi primo ubi de
Marte Camulo. Nonia Macrina hic brachia eo
modo extendit , qui ad religionem pertihere vi-
deatur. Nonia vero Macrina circa finem Tomi
primi cum diis Brixienfibus Tabula l x x x v i . re-
prælentatur.
VI. Sacerdos femina fequens Yerfalienfis , in
quibufdam Noniæ Macrinæ non abfimilis eft :
manum in cælum extendit , alteram que manum
eo gellu dirigit , ut prorfus vidèatur elfe mu-
lier divino a’ddidla cultui. Vulgus illam Sibyl—
lam. vocat j at nonnifi divinando Sibylla dioi
avoiie