
.34 S U P P L E M E N T D E L’A N T . E X P L IQ . L i v . I L
où on lit au revers P. M. T R . P. CO S. VI. on ne dira pas que ce foie fa
première année de Tribunat, puifque certainement le dixième Confùlat de
■ Velpanen ne peut jamais concourir avec la première année de Tribunat. Lâ
réponfe eft allez plauïible. Mais quant aux médaillés des Villes, qui les marquent
deux fois Neocores , après qu elles l’ont été déjà trois ou quatre fois
fous des Empereurs précedens, M. Vaillant y eft fort embarafTé. On répond ,
dit-il, qu’il faudrait vo ir les médaillés , parce que les Auteurs peuvent s'être
tr o m p e , Joit qu’ils aient mal lû , ou que la legende f û t effdcee, ou altérée par une
main moderne. ^Mais en cas que la médaillé f u t entière q) inconteftable, Rubenius
rapporte que cela viendrait de ce que le temple de l ’Empereur, pour qui ces peuples
auraient été fa its trois fo is Neocores ,n ’auroit pas été achevé de fon v i v a n t, (Bf
que f a proteBion (3p fa faveur étant ce f é e , ils avaient la ifé le titre qui les deva
it faire N eocores.
VI. Il eftaifé de voir parce que nous venons de dire que la difficulté n’eft
pas encore bien éclaircie, & qu’on ne fauroir fans hazarder, embraffier un des
deux fentimens. Les premiers Antiquaires, même lés plus habiles fe font
trompez fur la lignification du mot Neocore, parce qu’il n’y avoir pas encore
allez de monumens, inferiptions ou médaillés, pour éclaircir la difficulté >
avec ces fecours que le tems nous a fournis, on eft venu à bout de favoir ce
que c etoit que les Neocores pris Ou pour des hommes particuliers, ou pour
des communautez de Villes, qui fe tenoient honorées de cette qualité. On
rifque de même à préfent de fè tromper fur ces mots,As, Teis,T£7?axis,deux fois,
trois fois, quatre fois Neocore. Les monumens découverts jüfqu’à préfent ne
fuffifènt pas pour éclaircir ce fait. On difpute fbuvent à l’aveugle. M. Vandale
pour prouver que ce nombre de Neocorats ne paffioit pas d’un Empereur à
l’autre , rapporte des médaillés de Villes appellées deux fois Neocores, qui
lavoient été trois ou quatre fois fous des Empereurs précedens : ce qui feroit
voir que cette gradation de nombres ne paffioit pas d’un Empereur a l’autre.
M. Vaillant répond que ces médaillés font fùfpeétes. Mais s’il s’en trouve d’in-
conteflablement vraies, il faudra ou adopter le fentiment oppofé, ou chercher
de nouvelles raifons pour foûtenir l’autre. Il y a beaucoup de vrai-femhie
notari primum tribunatus annum, quoniatti
fextus Vefpafiani confulatus non poteft cumpri-
mo ejus tribunatus anno concurrere : qua; refpon-
fio ferri quidem pofle videtur. At quantum ad
nummos civitatum, ubi ills bis Neocora dicun-
tur , poftquam jam ter quaterve Neocora di£ta
funt fub pracedentibus Imperatoribus ,hoc opus,
hie labor eft, Hac tamen refpondet Valentius:
Nummos infpicere peroptarem , quia pojfunt auftores
v e l nummum exefum & labefattatum male legendo
err a r e , vel in inferiptionem recenti manu refauratam
incidere. A t etiamji mirnmus verus nullique coritro-
verfu obnoxius ejfet, ait Rubenius id accidife 3 quia
tile Imperator , in cujus gratiam civitatum populi ter
Neocorifafti fuerant > templurnque conftmi coeptum
fuerat, interim mortuus fuerat, atque cum ejus favor
& terror deftinerent , ter Neocororum dignitatem
vrbes reliquerant.
V I. Ex hifee porro qua; diximus , liquidum videtur
d ie , dimcultatem nondum fublatam d ie ,
nee pofle fine periculo alterutram fententiam ad-
mitti. Qui primi antiquaria rei nomen dederunt,
Neocoratus fignificationem non aflequuti funt,
étiamfi peritiflimi cenfeantur , quia nondum dc-
te&us fuerat file monumentorum , inferiptio-
num & nummorum numerus , qui fatis diet ad
levandam difficultatem. Hifee vero adjumentis e
pulvere demum eriitis, compertum tandem fuit,
quid Neocori eflent , five ii privati viri fuerint,
five civitates ipfæ hanc fibi conferri dignitatem
euraverint. Sic in præfenti par periculum immb
net iis, qui velint illud J>V , têts , tstçdjif uomav.
perfedte explanare, & quid illud fit definire. Qua
ha&enus deteria fuere monumenta , atque nu-
mifmata , non fatis funt , ut poflint omnia pa-
tefacere , & fine ullo dubitandi loco explanare.
Dalenius utprobet iliumNeocoratuum numerum
non tranfiifle ab altero ad alterum Imperatorem,
exemplum affert ciVitatum, quæ bis Neocoræ fub
Imperatore quopiam dicuntur , quæ que fub Imr
peratore , vel Imperatoribus præcedentibus, ter
vel cpiater Neocoræ di&a fuerant. Refpondet Valentius
, hofee nummos fufperios die. At fi num-
mi veri indubiique prodeant hujufmodi, vel contraria
opinio ample&enda erit, vel nova argumenta
quærcnda ad propugnandam priorem. Ve»
blance en ce que M. Vaillant dit touchant cenombrede temples qu’on voit
fur les médaillés des Villes Neocores : il y a même preuve que le nombre des
temples n’y répond pas toûjours à celui des Neocorats, Quoique toutes les
autres difficultez fur cet article ne foient pas encore levées ; la queftion fera à
préfent, pourquoi lenombre des Neocorats quadre quelquefois avec le nombre
des temples, & fe trouve auffi quelquefois different. Quant à ce qu’il
ayance qu.e les grandes fêtes ne fe célébraient dans les Villes,que tous les trois,
ou quatre , ou cinq ans : on peut lui repondre que cette maniéré même de
Renoncer fait voir qu’il hazarde , & qu’il n’eft pas bien fur dé fon fait : car
fi ce font les mêmes jeux & les mêmes fêtes qui revenoient périodiquement
apres un certain nombre-d'années ; c’eften être bien peuinftruit, quede dire
quils revenoient après trois, ou après quatre, ou après cinq ans. Sicetoient
differens jeux (car il y en avoit un grand nombre dont il rapp.orte.en partie
les noms-)' qui fe celebroient les uns de trois en trois, les autres de quatre en
quatre , les autres de cinq en cinq ans ; ces jeux courant toûjours félon differens
périodes ; M. Vaillant retomberait dans l’inconvenient qu’il veut éviter,
qui eft que ces fêtes feraient revenues tropfouvent, & auraient fort incommodé
les Villes..
VI I. Entre ces Villes Neocores il y en avoit trois qui fe difputoient la pri-
mautejEphefe^Smyrrie & Pergame. Ladilpute paroit lur les médaillés mêmes
ou elles le difoient les premières. Cette.primauté ne regardoit.point l’ordre
des tems, & la queftion n’étoit pas quelle avoit eu plutôt la qualité de Neo-
corejmais quelle étoit la plus, grande & la plus belle.Smyrnepar exemple, fut
un marbre rapporté par Spon t.i. p. 401. fe dit la première Ville de l’Afîe pour
la beauce & pour la grandeur,&: trois fois Neocore d’inlcription fut mile fous
Marc-Aurele. Dans une autre infcripdon des marbres d’Oxford p. 296. outre
cette prééminence en grandeur & en beauté, elle s’attribue encore celle d’être
1 ornement .des Villes de l’Afle. Pergame fe glorifîoit de la grandeur de là
fortereffie, qui fembloit être faite pour dominer fur tous les payis des environs;
des differentes parties qui compofoient la Ville , qui paroiffoit être
rifimiliter Valeîitiüs loquitur , cum de numéro
Templorum quæ innummîs hujufmodi comparent
-ait, ilium non fæpe quadrare ad numerum Neocoratuum.
Ad eam rem certe exempla clara fup-
petunt, & quibus obfîfti nequeat. Jam vero quæ-
. rendum erit eux Templorum numerus ad Neocoratuum
numerum modo quadret, modo non quadret.
Aliæ vero in eamdem rem difficultates omnes non
prorfus levaeæ. funt. Quod autem attinet ad id
quod fubjungit Valentius, magnas videlicet fefto-
rum & ludorum celebritates , nonnifi ternis, vel
quacernis , vel quinis quibufque annis pera&as
fuilfe , apte fane refpondeatur vel ex iplo reie-
nunciandæ modo comprobari, Valentium hæc for-
cuito, nec fine erroris periculo protulilfe. Nam fi
iidem ludi, iidemque dies fefti poft certum anno-
rum numerum ex quadam periodo recurrebant ;
certe le rem parum tenere commonftrat Valentius,
• CL1™ aic .eos vei ternis , vel quaterliis, vel quinis
quibufque annis recurrere. Si diverfi erant dies
fefti, & quidem diverfi erant multi, quos recenlet
ipfe Valentius , iique çelebrabautur alii ternis,
alu quateuns alii quinis quibufque annis ; Cum
fih dies femper fecundum diverlas periodos currerent,
Valentius in eamdem, qiiam declinare co-
natur, foveam caderet: nam ludi illi & . fefti dies
frequóntiüs recUrrilfent , &civitatibus ob frequen-
tiam oneri fuiflent.
VII. Inter urbes illas, qu$ Neocorariim homi-
ne infigniuntur , tres primatüm inter fe difputa-
bant j nempe Ephefus , Smyrna & Pergamus. Ia
nummis etiam ipfis ha;c contentio deprehenditur,
ubi fefe primas, dicunt. Hujufmodi vero priinatus
non temporis ordinem rèfpiciebat, neque erat inter
illas qiutftio .qusnam , prior. NeoCofatum acce-
pilfet: fed de magnitudine & , pulcritudine certa-
banr. Smyrna verbi gratia in marmore, quod re-
fert Spqnius itinerarii tomo primo p. 401.. fepri-
mam Afi£ urbem dicit quantum ad magnitudinem
pulcritudinemquè , feque ter Neocorab dicit ,• in-
feriptio pofita fuit Marco Alirelio Imperante. In
aliainfcriptioneMarmorum Oxonienfium, parte 1.
p. 29(3. prater hanc prarogativam,illud fibi quoque
tribuit quod fit tirbiumAfia; ornamentum.Pergamus
gloriabatur, inquit Ariftides oratione de Concordia,
de arris fuse magnitudine, qua ita.ftrudta fuifle vi-
debatur , ut vicina regioni imperaret y de diverfis
urbis partibus , qua videretur ex plurimis urbi-
E i j