
î,i6 SU P P L EM EN T D E L’A N T. E X P L IQ ^ L i v . VIII.
drale il S trouve précifément le nombre de huit divinitez,de même que
dans lès deux pierres trouvées enfemble , dont M. le Baron de Tftaflier
m’a' envoïé le deffein, & que fai mis dansfta planche c x c u . du fécond
tome de l’Antiquité ^ il y . en a auffi huit fur cette colonne & fur une
des faces du Temple de Montmorillon. Ce qui fait conjecturer que de
même que les Gaulois aimoiént à faire leurs temples & leurs autres bati-
mens à huit faces ; ils reprefentoient aufli fouvent huit divimtez enfemble.
Il falloit qu’il y eût quelque myftere caché fous ce nombre de huit, que
les monumens que l’on découvrira dans la fuite pourront peut-être ap-
^ Venons à ces huit dieux ou déefTes, reprefentez dans autant de niches ,
-quife terminent en haut en un angle obtus. La première eft Minerve ,
qu’on reconnoît à fon cafque g qui a une grande aigrette. Elle eft appuiee
fur un trafic d’arbre, revêtue d’une tunique & d un grand peple ou dune
grande mante. Elle a les deux bras tout nuds depuis 1 épaule. On ne
voitfur cette ftatuë aucune autre marque de Minerve que le cafque. Elle n a
ni Egide ni bouclier , ni pique , ni tête de Medufe. Les Gaulois qui prév
ie n t ces dieux des Romains avec leurs habits & leurs fymboles, ne^ les
reprefentoient pas toujours fi fcrupuleufement , & y apportoient meme
quelque changement comme nous voions ailleurs.
Junon qui paroît dans la niche fuivante , eft affes femblable aux Junons
Greques & Romaines. Elle a à fes pieds le Pan fonoifeau favori Revêtue
d'une tunique & dun autre habit , elle a encore un grand voile qui lui
defcend jufqu’au deffous de la ceinture, & lui donne lair dune matrone:
ce qu’on remarque encore dans d’autres images. Elle tient de la main
gauche une pique , qu’on appelloit hafia. pur* , qui n avoit point de
La figure fuivante , eft un jeune homme fans barbe, qui tient un grand
manteau dont il fe couvre en partie , il tient un pied fur une motte de
terre le le prends pour Jupiter, le voifinage de Junon me per uacLe que
c’eft lui : une autre raifon qui femble ne laiffer aucun doute la-deflus ,
c’eft que l’autre femme qui eft aupre's de lui , tient fon aigle qu elle fait
repertis, quorum mihi delineatam imaginem mißt
D . Baro de Craffier , quam in Tabula c x c n . fe-
cundi Anciquitatis explanata tomi ponendam cu-
r a v i : in hac item columna o6to numina viftmtur,
perinde atque in una facie templi Montmorillio-
nenfis. Hincque conjiciendum relinquitur Gallos,
ut octogona, feu o&o laterum templa libenter fa-
ciebant •, ita o6to lim ul numina ex recepto more
pofuifie. Qua in re certe quidpiam arcani intelli-
gendum relinquitur, inque illis octo tum numini-
bus, tum templi latetibus, aliquid myfterii occul-
tari videtur • nec defperandum forraüe eft aliquid
lucis in re tarn arcana, ex monumentis qua in dies
eruentur, exortum iri.
Jam ad o d o illos tum deos, tum deas venien-
dum, in totidem loculamentis pofitos, qua locu-
lamenta fuperne in angulum obtufum terminantur.
Prima eft Minerva, qua ex caflide dignofcitur,
caflidi impofita eft crifta grandis. Minerva in ar-
boris trunco nititur, ac tunica 8c pcplo amicitur,
duo brachiä ab liumeris nuda omnino funt. In hac
porro ftatua nulla alia Minerva nota obfervatur
praterquam galea. Ha c neque agidem , neque
elypeum} vel haftam , vel Medufa caput habet.
Galli qui hac numina cum fymbolis fuis a Romanis
mutuabantur, non; eä cum tänto fcmpulo
reprxfentabant, imo aliquid in illa mucacionis in—
vehebant, ut alibi comperimus.
Juno quæ in apfidula lequenti vifitur, lat fimi-
lis eft aliis Junonibus Gtaccis Romanifque. Ad
ejus pedes eft pavo avis ipfi familiatis : Tumca
alioque veftimento operta, magnum etiam geftat
velum quod infra zonam defluit, & matroiiæ ip ft
fpeciem indit : id quod etiam in aliis ejus imagi-
nibus obfervatur. Siniftta manu haftam puram tenet
ferro carentem.
Qui fequitut, juvenis eft imbetbis , pallium
magnum tenens quo vix operitur , pede altero
glebam feu monticulum premit. Jo vem effe puto,
non modo quia Junoni ita vicinus ftatuitur ; led
etiam quia altera fequens d e a , quæ a fitliftris ejus
e ft, aquilam ejus tenet, ipfique in patera potum
boire dans une patere. Nous avons vû ailleurs des Jupiters fans barbe.
Le Jupiter Bemilucius trouvé comme celui-ci en Bourgogne , autre divinité
Gauloife, reprefentée à la pi. c x c i i. du fécond tome de l’Antiquité n’a
point auffi de barbe, de même que d’autres dont nous avons parlé fur Jupiter..
La déeife qui vient apre's, porte un cafque comme Minerve ; revêtue
d’une robe.qui lui defcend jufqu’aux pieds, elle a comme Minerve les bras
tous nuds jufqu’à l’épaule. Elle tient d’une main une patere, & de l’autre
une aigle qui y va boire ; fingularité que je ne me fouviens pas d’avoir jamais
remarquée ailleurs. C’eft l’aigle de Jupiter comme nous venons de
dire. La queftion eft, qui eft cette déeife, que nous voions ici au fervice
de Jupiter. Seroit-ce Hebé qui donnoit à boire aux dieux, & qui donnerait
ici à boire à cette aigle, dont Jupiter prenoit quelquefois la forme î
ce ferait trop hazarder que de prendre cela comme une chofe certaine ,
ou comme une conjeéture u probable, qu’on doive s’y arrêter.
On le fouviendra fans doute que les quatre images iuivantes n’ont été
miles deilous , que pour ne pas faire une fuite trop longue , & que dans
l’original elles font toutes à même hauteur, .& au même rang que celles
de deifus. La première eft un jeune homme nud appuie iur fon bâton , 8c
qui porte fur la tête la dépoiiille du lion comme Hercule. A fes pieds eft
un chien qui le regarde. Ce chien & le voifinage de Venus qui vient d’abord
après, pourrait faire croire que c’eft un Adonis. Mais pourquoi la
peau.de la tête du lion fur celle d’Adonis, où l’a-t’on jamais vû en cet
équipage î il faudroic être mieux inftruits que nous ne iommes dans la
mythologie Gauloife, pour dire furement qui ce peut être.
L ’image fuivante eft félon toutes les apparences de Venus , qui eft nuë
jufqu’à la ceinture- Ce quelle a de fort,particulier, & qu on nobfèrve pas
ailleurs ^ c’eft quelle tient deux parères , une de chaque main. On voie
aifés fouvent les dieux tenans la patere à la main ; peut-être pour faire leçon
aux hommes, du culte qu’ils1 doivent leur rendre, le plus marqué d’entre
les devoirs des hommes envers les dieux, étoit le facrifice lignifié par
la patere.
præbet $ ica ut nihil hac in re dubii relinqui vi-
•deatur. Alios imberbes-Joves vidimus. Jupiter Bemilucius
, qui in Burgundia etiam , ut hic de quo
agimus, repertus e ft, quemque protulimus in T a bula
c x c i i . fecundi Antiquitatis explanatæ tomi,
imberbis ipfe quoque eft , qùemadmodum 6e alii
.quos memoravimus cum de Jo v e primum agere-
Dea fequens caffidem geftat ut Minerva : tu»,
nica ad pedes ufque pertingente induitur : ac
•quemadmodum Minerva brachia ad humepos uf-
.que nuda exhiber. Altera manu pateram tene t,
altera aquilam , quæ in patera bibit : rem lane
fingularem ! quam nufpiam alias me videre me-
mini. Hæc eft Jo vis aquila de qua paulo ante di-
cebanïus. Quæntur porro quæ nam lit illa dea ,
quam hic jovis miniftram agere cernimus. An Hebe
fuerit quæ diis potum miniftrare folebat, quæque
hic Aquilam potet, cujus formam Jupiter nonnun-
quam ufurpabat. Non fine periculo pofiumus hanc
opinionem quafi certam amplexari , vel ita pro-
habilem habere, ut ab ulteriori perquifitione pror-
fus abftineamus.
Meminifle oportet quatuor fequentes imagines,
ideo tantum fub aliis quatuor pofitas fuiflè , ne
longïor quam par fuifîet in tabula fériés parare-
tur. Nam in columna omnes eadem férié eadem
alticudine ponuntut. Prima juvenem exhibet nudum
in baculo nixum, qui leonis pellem , perinde
atque Hercules capite geftat. Ad pèdes ejus ca-
nis eft juvenem ilium refpiciens. Canis cornes 8c
vicina Venus, Adonidemellefuadere pofte viden-
tur. Verum cur illa pellis ex capite leonis extrac-
ta , ut caput Adonidis operiat ? ubinam Adonidem
vidimus hoc inftrmftum tegumento ? S i mytholo-
giam Gallicam clarius intelligeremus, quis hic fit
dicere tutius , 6c fine periculo errandi dicere pofi.
femus»
Schema fequens Venerem, ut omnino videtur,
repræfentat ,quæ ad cingulum ufque nuda eft. Id ait-
tem in illa fingulare ôbïervatûr, qüôd nufpiam alias
mevidere meminijdüaspateras tenet,manum fcilicec
utramque fiia patera inftrutftam exhibet. Sæpe v i-
luntur dii pateram manu tenentes j ut fortaflis homines
doceant, quem diis cultum præftare oporteac.
Inter officia autem numinibüs præftanda præcipuum
erat facrificium per pateram fignificatum.
F f i j