
& les fis Thefmothetes faifoient le nombre des neuf Arcontes que les Athéniens
élifoient tous les ans. Le premier Arconte qui étoit cette année Xénon
fils de Menneus , étoit nommé par excellence «fX?9 L Arconte
éponyme j c’eft-à-clire S celui à qui ce nom d Arconte convenôit plus proprement.
Originairement c etoit celui qui gouvernoit la République. Lorlque
la fuccdlion des Rois finit à Athènes , les Athéniens élurent un Magiftrat
perpétuel qu’ils appelleront Arconte/ Ces Magiftrats perpétuels faits
par élection gouvernèrent la République 316. ans. Après quoi les Athéniens
pour diminuer l’autorité de ce Magiftrat fou verain , élurent des Arcontes de
dix en dix ans : il n’y en eut que fept de fuite qui gouvernèrent l’efpace de
foixante-dix ans. Ces peuples amoureux de leur liberté} qui fubiffoient impatiemment
le joug de la domination, jugèrent cet efpace trop long , &
crurent'trou ver mieux leur compte à changer plus foùvent, ils élurent donc
des Magiftrats annuels, & firent des Arcontes, dont la màgiftrature ne duroit
qu’une année. Ils marquoient leurs années par les Arcontes comme les
Romains les marquoient par leurs Conluls. Ces Arcontes gouvernoient la
République , tant en paix qu’en guerre : ils avoient aufli la principale ad-
miniftradon des choies làcrées , ■& étoient fouverains Prêtres ; ainfi voions
nous que Xénon eft appellé fur ce marbre.a/^aiy xï kpetc , Arconte Sc Pretre.
Cette infeription nous apprend donc que Xénon etoit premier Archonte, &
Prêtre, & qu en cette qualité il préfida fous le Confulat de Drulus, aux Diony-
fîaques, qui étoient les grandes fêtes de Bacchus g le Confulat de Drufus avec
Tibere tombe en l’aq z j. de J e s o s - C h s i s t . <
IV . Après Xénon, Arconte éponyme, vient le Roi qui s’appelloit cette
année Heraclite. Lorfque les Rois furent abolis à Athènes, le peuple ne voulant
pas éteindre abfolüment le titre de R o i, quoiqu'il voulut en ôter la puif-
fance & la domination , élut , dit Demofthene dans fbn Oraifon contre
Neæra, un Roi d’entre les plus refpetftables de fes citoïens: ce Roi devoir
avoir époufé une Athénienne, qui n’eut jamais eu d’autre mari. L ’un & l’autre
préfidoient aux chofes facrées &c aux myfteres ; le mari fous le titre de Roi,
& la femme fous celui de Reine : ce Roi étoit pourtant fournis à l'Arconte,
Archon, Re x, Polemarchus s fexque Thefmothe-
tæ , novem erant Archontes. Primus Archon ,
qui hoc anno erat Xénon filius Mennei, per An-
tonomafiam vocabatur. dpyay fmoyviMç , Archon
eponymus ; quafi dicas, is cui proprie Archontis
nomen competebat. Ab origine autem ille ipfe
erat qui rempublicam adminiftrabat. Quando
regum fuccemo Athenis débit, magiftratum per-
petuum Athenienfes delegerunt, quem Archon-
tem vocarunt. Magiftratus porro illi perpetui
elc&ione conftituti per treeentos fedecim annos
rempublicam adminiftratunt. Exinde vero ut magiftratus
hujufmodi fupremi au&oritatem minuc-
rent Athenienfes, Archontes ipfis décennales tantum
fubftituerunt : hi décennales Archontes feptem
tantum fuere, qui feptuaginta expleverunt annos.
Tum libertatis amans populus ille qui fervitutem
ægre ferebat, magiftratus deligere coepit annuos.
Archontes igitur conftituit, quorum dominatus
anno uno abfolvebatur. Annofque poftea per Ar-
chontas numerabant, fignabamque, quemadmo-
dum Romani per Confules. Hi Archontes ôc
belli ôc paris tempore regebant omnia $ illis quoque
concedebatur præcipua rerom facrarum ad-
miniftratio : erant enim fummi Sacerdotes ; lie
confpicitur hoc in rtiarmore Xenon *f%ay ^
, Archon ôc Sacerdos didtus. Hac igitur
inferiptione difeimus Xenonem hoc anno primum
Archontem ôc Sacerdotem fuiilè, eoque nomine
Drufo Confule Dionyfiis, feu magnis. Bacchi fe-
ftivitatibus præfuille. Drufus porro cum Tiberio
Conful fuit anno ab incarnatione Chrifti vigefimo
tertio.
IV . Poft Xenonem Archontem eponymum,
fequitur rex , qui hoc anno Heraclitus vocabatur.
Quando reges Athenis abrogati funt, Athe-
nienfis populus cum regis nomen prorfiis ex fl; i liguer
e nolfet, fed poteftatem tantum ôc domina-
tum ejus abrogare cuperet, inquit Demofthenes
oratione contra Neæram , regem inter honeftio-
res venerabiliorefque cives delegit, qui rex Athe-
nienfem fponfam , quæ alteri viro non nupfilfet,
duccre de be bat.- Uterque autem vit nempe ôc
uxor rebus facris atque myfteriis præfîdebat, vlire
gis , uxor regime nomine. Rex tamen .Archonti
eponymo fubdifus erat ; regis nomen amabant
furnommé
furnommé éponyme : les Athéniens aimoient ce nom , quoiqu’ils abhoir-
raifent la puiffance qui y étoit jadis attachée. C’eft de-là que les Romains
avoient pris leur Rex f&erificulus ,& leur Regina fucrorum, qu’ils eurent foin
de mettre en un grade inferieur &fubalterne, à l’imitation des Athéniens &
parles mêmes intérêts qu’eux. Chez les Athéniens comme chez les Romains
ces Rois ne fe mêloient que des chofes facrées, & n’entroient point du tout
dans le gouvernement de la République. En un mot ils y mirent fi bon ordre
les uns & les autres, que je ne fai s’il a jamais été dit dans l’hiftoire, qu’aucun
de ces Rois facrificateurs ait remué à Athènes ou à Rome : tant ils avoient
eu foin de tenir fur le bas pied ces Rois, dont le feul nom auroit pû faire
craindre fans ces précautions.
V. Le Polemarque étoit le troifiéme des Arcontes. Celui qui en exefçoitla
fonction cette année s’appelloit Alcetés fils d’Alcetés. Ce Polemarque com-
mandoit anciennement les troupes, comme le nom le porte. Mais depuis
que les Athéniens furent fournis aux Romains, le Polemarque ne fe mêla plus
que des affaires civiles, & des chofes facrées. Le Polemarque, dit Pollux ,
facrifioit à Diane Agrotere, & à Enyalius; c’eft-à-dire à Mars. C’étoit lui
qui difpofoit les combats faits pour les funérailles de ceux qui étoient morts
à la guerre ; & qui jugeoit les affaires des étrangers établis dans Athènes. Il
étoit à l’égard de ces étrangers, ce que l’Arconte étoit à legard des citoïens.
Il faut entendre Harpocration fur les devoirs du Polemarque. » Ifée Rheteur
dans fon Apologie fur l’affranchiffement contre Apollodore, dit que le»
Polemarque eft un Magiftrat chez les Athéniens, & qu’il eft un des neuf»
Arcontes. Ariftote dans fa République des Athéniens , parle ainfi des de- »
voirs & des fondions du Polemarque ; c’eft lui qui afligne les Juges pour »
les caufes des affranchis , & des héritages qui regardent les étrangers. Car »
ce que l’Arconte fait ~à l’égard des citoïens, le Polemarque le fait à l’égard »
des étrangers.; C’eft donc avec raifon que le Rheteur dit dans l’oraifon que »
nous venons de citer, qu’Apollodore s’étoit obligé de comparoître devant »
Athenienfes, etfl poteftatem horrerent regiam.
H inc etiam Romani regem fuum ' facrificulum ac-
ceperant, nec non reginam facrarum, quos & ipft
inferiore graduconftituerunt. Athenienfes imitatij
iifdemque permoti rationibus : Athenienfes hof-
que imitati Romani, reges hujufmodi rebus facris
tantum addi&os, a reipublicæ adminiftratione
prorfus arcebant» Ut uno verbo dicam , reges
illûs eiirn in ordinem redegerunt > ut nefeiam
utriim in hiftoria ufpiam memoretur ,-reges iftos
facrificulos aliquid turbarum moville vel Athenis
vel Romæ 5 ufquû adeo illos dejecerant ôc in
gradum infimum egerant. Gerte ni fi cautiones
hujufmodi præcelhilent, vel ipfum regis nomen
formidandum erat.
V. Polemarchus Archontum tertius erat. Qui
fundtionem hujufcemodi hoc anno cxercebat, A L
cetes erat Alcetæ filius. Polemarchus olim , quod
ipfum nomen præ fe fert, rei bellicæ præeratv
Ac pofteaquam Athenienfes Romanis fubditi fue>-
tunc, Polemarchus rebus fol um civilibus traôban-
dis incubuit , neenon etiam rebus facris. Polemarchus
,'inquit Julius Pollux, Dianæ agroteroe , ôc
Enyalio facrincabat ; Enyalius Mars erat. Ille
certamina funcribus eorum qui in bello ceci-
dillcnc adhibita , difponebat. Judicabat item de
Tome 11%
rebus extraneorum , qui Athenis habitarent. Ëx--
traneifque erat id quod Archon eponymus ci-
vibus. Audiendus autem eft Harpocration, no*e-
1 caîoç dv ennroyitt eLmçaffis npos A'imT&.éftùçov.
»V Aôtireuav outû) m, tci cFè tif
w 1 lyviet ttpwray, AesçoTiniç A dy rrn <A Qhvcucov m7\irticL ,
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7TO,\t.UAîXV b o yiç Xctfiuoç ri yivoç (mtoikoç »V,
Po in Apologia de
lÀberto adverfus ù4pollodornm. Aiagiftratus apud
Athenienfes erat. E fi vero Polemarchus unus ex
novem Archontibus. Arifioteles autem de repub lie a
Athenienfium y de Polemarchi officiis edifferens hac
habet : hic inducit judices circa afiiones de libertis
& manumiflis, de fortibus , aïïiones 3 inejuam , qua
ad peregrinos fpeaant : quod erga cives agit Arçhony
iderga peregrinos Polemarchus. Jure igitur Rhetor in
mernorata oratione dicit, Apollodorum vadimonium
praflitijfe Polemarcho 3 nam is Samius cum effet, généré
peregrinus erat. Hæc porro quæ Athenienfis
fori formulas fpedtant explicatu difficillima funt*
nec nifi divinando ihtelliguiuur.
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