
C H A P I T R E IV.
I. Ifis extraordinaire. I I . Autre Ifis à la grande chevelure. I I l .I j i s à la gran.
de cruche. IV . Ifis emmaillotée.■ V . Figure bigarre Egyptienne-, j
I. T ’Ifis du cabinet de M^e premier Préfident Bon, dont l’original a en- p L
■ j viron neuf pouces deliaut, comprend, bien des myfteres, &raffem- xxxvtn.
ble en une image ce qu’on voit ailleurs difperfé dans beaucoup d’autres. L’ornement
de fa tête eft fait àplufieurs étages. Ces grandes cornes qui s’éleyçnt
par-deflus tout, marquent apparemment celles qu’elle avoit dorique félon la
fable elle fut métamorphofée en vache. Ici elle n'a que les cornes ; mais nous
l’avons vûë à la cv. planche du fécond tome, avec toute la tête de vache fut
un corps de femme. Entre ces deux grandes cornes on voit la figure d’un oeuf,
ce quipourroit fe rapporter à cette ancienne opinion des Egyptiens dont parle
Porphyre dans le dernier livre de la Préparation Evangélique d’Eufebe. Les
anciens Egyptiens,félon lui,n’adoroient qu’un dieu qu’ils appelloient Cneph,
& qu’ils exprimoient fymboliquement par un ferpent qui tenoit un oeuf à la
bouche, & cet oeuf fignifioitle monde dont Dieu étoit le Créateur. Tdut cela
peut convenir à Ifis que les anciens prenoient pour la nature. Nous l’avons
vûë ci-devant portant fur la, tête les quatre élemens, & rien n’eft plus com-r
mun que les monumens où elle porte les fymt/oles delà nature .& du monde.
Ces grandes cornes fartent d’une efpece de couronne, qui a alfés l’air du
circuit des murs d’une ville qu’on a ci-devant remarquée dans la grande Ifi?
deterrée a Rome, &.qu’on obferve de même dans la figure qui eft auprès,;Je
n’oferois pourtant l’aiîurer. Cette coëffure fe fait remarquer par fa fingularité.
Il eft beaucoup plus aife de la comprendre fur l’image que de la décrire, ifis
tend les bras d’une maniéré affeétueule, comme la mere nature , qui malgré
l’inégalité des conditions donne également la vie à fes nourriffons de toute
efpece. Une efpece de cotillon, ou pour mieux dire,des ailes qu’elle porte ,
s’élargifïènt de tous cotez de la ceinture en bas.( Il femble qu’elle veüilletout
C A P U T I V ,
I. Ifis infolita formic. I I . A h a Ifis ex coma
fpectabilis. I I I . Ifis amphoram capite
yiflans. I V. Ifis obligata pànnis. V.
Ægyptiaca figura cultu enormi.
I. T Sis ilia ex Mufeo illuftrifïïrai Domini Bon.
JL Monfpelienfis Senatus principis 3 in arche-
typo novem circiter pollices rçgios nabet mulcaque
arcana compledtitur , arque ea nmul concludic} quæ
in aliis non paucis difperfa confpicimus. Ornacus
capicis varius aliufque alii fuperinje&us. Cornua
ilia magna, quæ in ahum, protenfa alia omnia fu-
perant, ilia forte fubindicant quæ geftabat, polt-
quam fecundum mychologos in vaccam mutara
fuit. Hic cornua tantum comparent : at vidimus
cam in fecundo Antiquitatis explanatæ tomo Tab.
c v. cum toto vaccæ capite muliebri corpori im-
pofito. Inter cornua ilia fublimia ovi figura cer-
nitur : id vero polie c ad Veterem illam Ægyptiorum
opinionem re fe rr i, de qua Porphyrius apud Eufe*
bium libro ultimo præp. Evang. Veterês -Ægyptiû,
inquit ille , unum deum colebant quem Kneph apr '
pellabant , fymboliceque exprimebant ut ferpenr
tern ovum ore ferentem. Ovum vero mundum II- @
gnifîcabat a Deo conditum. Hæc polTunt etiam Ifidi
competere , quam antiqui naturam elle exiftima-
bant. Modo vidimus illam quatuor elementa capite
geftantem 3 nihilque frequentius monumentis
illis ubi ilia naturæ & mundi fymbola geftat. Cornua
autem ilia prægrandia ex corona quadam exeunt,
quam geftat Ifis. Hæc vero corona circuitum moe-
nium urbis fatis re fe rt, qui circuitus murorum in
magna Ifide Romæ eruta vifus eft , atque etiam in
vicina Ifide obfervatur. lllud tamenaffirmarenon
aufim. Hic certe capitis cultus afpedtu facilius ,
quam defcriptionc, percipicur. Ifis brachia extendit*
ac fî afFedtum magnum indicate v e lit, ut natura
mater, quæ nulla habita co n di tionum rad one vitam
omnibus largiter præbet. A zona porro nefcio quid
tegumenti geftat 3 quod undique dilatatur, quad