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11. C’eft la forme du jufte au-corps qui nous embarraffe ici,| & qui nous
feroit peut-être rejecter la figure comme moderne; fi nous ne découvrions
tous les jours, des ufages de l’ancien tems, que les monumens nouvellement
décorez-nous apprennent,& dont nous n’avions ci-devant aucune connoif.
lance, parmi lefquels ufages il s’en trouve qui ont du rapport à ceux d’aujourd’hui.
Il faut toujours donner ces monumens douteux; mais en marquant
le doute. Peut-être que le tems nous en fournira d’autres qui prouveront l’antiquité
de celui-ci. Ce victimaire tient le maillet levé de la main gauche,
peut-être eft-ce la faute du premier graveur qui l’a gravé comme il étoit,
ne prenant pas garde que la droite deviendroit la gauche dans l’eftampe, ce
qui eft arrivé fouvent ; mais ne lâchant fi la petite ftatuë a été bien gravée ou
non, nous n’avons ofé rien changer : de l’autre main qui eft caftée & feparée,
cet homme tient une petite coupe, apparemment pour le lâcrifice.
I I L Les deux-pierres lùivantes montrencun lâcrifice qu’on va faire à Diane
a la première 1 reptefente une jeune fille, apparemment Prêtrelfe de Diane
J * qui tient d’une main une branche de laurier, &tend l’autre main du côté du
cerf qui doit être immolé : entre la Prêtrelfe & le cerf eft un autel ronft qui
jette des flammes; le cerf étoit proprement la viérime de Diane, parce qu’elle
le plaifoit à la chalfe, & furtout à celle ducerf, comme nous voions dans tant
- de monumens : elle atteloit aulfi des cerfs à fon char. Dans5 la figure fuivante
la Prêtrelfe de Diane tient le cerf par une branche de fon bois, pour le mener
fans doute au facrifice. Le facrifice de la biche fait à Diane avant le fiege de
Troie, prouve combien la coutume de lâcrifier des cerfs à Diane étoit ancienne.
Ce fut Diane elle-même qui ftibftitua une biche pour remplacer
Iphigenie qui alloit être immolée pour les- Grecs. Depuis ces tems-là on fa-
crifia des biches à' Diane ; & l ’on continuoit encore d’en immoler du tems
d’Ovide à la même déelfe. On làcrifia, dit-il, autrefois une biche àDiahe
pour lâuver une vierge, & l’on continue encore aujourd’hui ce même facrifice
; mais ce n’eft plus pour des vierges qu’on lui immole cette viétime. Les
vers d’Ovide font rapportez fort différemment dans les éditions de ce Poëte •
cujufdam depiótas cruces videbimus, his non multam
diffirn.il es.
• 1 1. Ipfa autem veftis forma majus faceflît
negotium, & fortaffis hac de eau fa figuram quad
pofteriori >fa£tam ævo repudiaflèmus , nid quo-
tidie novæ circa veteram ufus, modos 9 veftes}
açcederent mo.tkiæ de quibus rebus ne cogita-
veramus quidem , qüafque monumenta recens
eruta docent aperiuntqne.. Interque ufus hujufmodi
quidam perfæpe funt, qui ad hodiernum morem
accedunt,.’Hæc fane dubia monumenta femper in
medium proferenda funt, -dummodo dubitandi cau-
ladmulafferatur, fortaffis infequenti tempore alia
monumenta prodibunt, quæ hujus Antiquitäten!
afférant & confirment. Hic vidimarius malleum
tenet e r e dum& quidem læva manu. Idque fortaffis
ex fcülptoris errato, qui prout fefe confpec-
tui offerebatv vidimarium ilium in æreincidit,
non advertens fore ut in , charta imaginem refe-
rdnte, quæ dexteta' manus erat in archetypo, dni-
ftra çvaderet, id quod etiam fæpe accidit. Atcum
ignorarem rede ne an fecus hoc dgnum incifum
fuiflet , nihil mutaré aufus dim. Altera manu ,
quæ rupta feparataque eft, tenet vidimarius pateram
parvam , - haud dubie in facridcio ad libatio-
nem adhibendam..
I I I . Dua gemma: fequentes facridcium Diana
offerendum mpnftrant. In prima 2 vidtur puella',
Diana, ut credere eft, Sacerdos, qua manu altera
lauri tenet ramum, alteram vero manum extendk
ad cervum mox'immolandum. Inter Sacerdptiftam
8c cervum érigitur ara rotunda flammas emittens.
Cervus. proprie Diana vidim.a erat 9 quoniam ilia
venatui deledabatur, cervofque maxime venando
infequi folebat, ut in veterum monumentis fape
coiifpicimus. Cervos etiam currui fuo non raro
jungebat. In fequenti fchemate Ï Diana Sacerdo-
tiffa cervum cornibus tenet, ut ad facridcium hand
dubie 'ducat. Sacridcium cerva ante Troia obfi-
dionem oblatdm, probat quam antiquus-dt ille
ritus madandi-cervos Diana. Hac ipfa deälphi-
genia mox ad Gracorum falutem madanda cer-
vam fubftituit. Ab hinc vero, cerva Diana anada-
bantur. Ovidiique tempore is ipfe ritus • ferva-
batur, ut ait ille Faft. i.
JQuod femel eft triplici pro virgine cafa Diana,
Nunc cjiiocfuepro milla virgine cerva datur.
Scd hoc diftichon quod ica refert Voffius in Theol.