
8. S U P P L E M E N T D E L 'A N T. E X P L IQ ^ L i v . I,
Celle de Diane Triclaria fe démettoit auffi lorfqu’elle fe marioit. La mêmè’
loi s’obfèrvoit encore à l’égard de la Prêtreffede Diane, furnomméè Agrô-
tera. Ces jeunes vierges étoient élues Prêtreffes de Minerve & de Diane,
déelfes qui palfoicnt elles-mêmes pour vierges.. On en élifoitde même pour
Neptune à Calaurée, & à Delphes pour Apollon. Cependant Neptune &
Apollon félonies Mythologues n’étoient pas des plus rélervez iur l’article des
femmes. Cela fait voir qu’ils exigeoient une plus grande chafteté dans les
Prêtres, qu’ils n’en attribuoient a leurs dieux mêmes.
III . Auprès d’Ægé dans l’Achaie , étoit un temple de la déeffe Tellus, ap-
pellée en g r e c ^ , Ge , la terre,&fon temple yajovGeon, avec fa flatue qui étoit
très-ancienne, & qu’on appelloit Euryflernon, à caufedefa large poitrine.
La Prêtrelfe qu'on élifoit pour défervir,devoir n’avoir eu qu’un mari, & garder
le célibat tout le relie de fa vie.
IV. Une loi de Melfene étoit que fi un fils ou une fille de quelque Prêtre
ou Prêtrelfe que ce fût, venoit à mourir, le pere ou la mere abdiquoient d’abord
le facerdoce. Sur quoi Paufanias raconte l’hiftoire fuivante. Au tems de
la guerre des Lacédémoniens contre les Melfeniens,un nomméLycifcus Mef
fenien, s’enfuit à Sparte avec fafille qui y mourut. Comme il venoit fréquemment
au tombeau de fa fille-, des cavaliers Arcadiens lui drefferent une em-
bufcade, le prirent & l’amenerent à Ithome, où étant accüfé comme traître à
fa patrie, il le défendoit,dilànt, quecen’étoit point pour trahir fa patrie qu’il
s’étoit enfui, mais qu’un devin lui aïant dit que fa fille n’étoit pas légitimé,
il avoit jugé à propos de s’abfenter avec elle. On ne vouloir pas l’en croire
fur fa parole ; mais laPrêtrelfe de Junon le tira d’embarras. Ellevint à l’affem-
blée, & déclara que c’étoit elle qui avoit enfanté cette fille, & qu’elle l ’avoit
donnée en fècret à la femme de Lycifcus, afin qu’elle la gardât comme fa
propre fille , & donnât le change à fon mari. Je viens, dit-elle, déclarer le fait,
& abdiquer en même tems le facerdoce : parce que fa fille étant morte , il ne
lui étoit plus permis de le garder.
tefte eodem fcriptore z. 33. ItemDianæ Triclariæ
Sacerdotifia puella Sacerdotio renunciàbât cum a
yirp çonjux ducebacur, Paufan. 7 .19 . Eadem cpn-
fuetudo fervabatur erga Sacerdotem puellam Dia-
næ Agroteræ,Paufàn.7. z6. Hæ Sacerdoces puellæ
plerumque inftituebantur ad facra Minervæ &Dia-
næ facienda., quæ & ipfæ virgines habebantur..Verum
Neptuni quoque & Apollinis Sacerdoces a.li—
quando puellas & virgines riiifle comperimus, qui
certe dii non inter eos memorancur a Mychologis ,
qui concinencia & eaftitate infignes fuerinc. Caftio-
res ergo Sacerdoces elle curabant, quam deos fuos
elle crederenc.
III. Prope Ægen in Achaia , inquit idem fcrip-
tor 7. zj. templum erac deæ Telluris nempe r»?.
Tenjplum vero vocabacur r alov • cum ejus ftacua
quæ vocabacur Zvçvçeçj-op ob lacicudinem peéfco-
ris : quæ femina in Sacerdocem deligebacur, vicam
cælibem poftea femper agerec oporcebac, & ancea
unius tantum viri nxor fui fie debebac.
IV . Prifca religione apud. Mefîenios fancicum
erac , inquic Paufanias 1.4 . cap. iz. ut five vir five
femina, fi Sacerdotium gererec , ubi quempiam li-
berorum amififïèt, ftatim alius in ejus locum Sacer-
dos fufficerecur : qua de re idem fcripcorhanc hifto-
riam ibidem narrac. Cum eflet Lacedæmonios incer
8c MefTenios bellum ', quidam Lycifcus Melfenius
Spartam cum filia perfugit, ilia vero ibidem mor-
tua eft. Ad puellæ tumulum frequenter ventican-
tem patrem, Arcadum équités ex infidiis eruptione
fa&a capiunt. Ithomen deductüs Lycifcus in con-
cionemque pertraélus, ut patriæ proditor caufam
dicere cogebacur. Ille contra le non patriam pro-
didijfe contendebat ; verum fecedendum fibi pu-
tafie vacis diôto permotum,qui diceret puellam non
dfelegicimam. Nequaquam eft ei habita fides. Verum
quædam mulier, quæ Junonis Sacerdotio tune
fungebatur, in theatrum veniens , puellam fe il-
lam peperifie confeilaeft, 8c ab fe datam elfe uxori
Lycifci ut earn virö fuo quafi filiam fuam traderet.
Nunc itaque venio, inquit, rem occultam indica-
tura , ac fimul Sacerdocium abdicatura, quoniam
mortua filia, non licebat retinere.
C H A P IT R E
C H A P I T R E I I I .
/. Hiverfité de coâturnes pour le facerdoce. IL Prêtre d’Hercule en l’ift'e de Cos}
habillé en femme -.pourquoi. III. Prêtre des Grâces étoit à me. IF . Sacerdoces
qui pafsoient aux enfans, & aux defeendans.
L T L y avoit chez les Grecs de grandes diverfitez, & des différences côtifi-
JL derables dans le facerdoce , foit pour ce qui regarde la maniéré de vivre
dont nous avons déjà parle ; foit pour les rites, les cérémonies, les ornemens,
habits & autres choies fèmblables.. Ces varietez fe trouvoient non feulement
en differens lieux, mais très-fouvent auffi dans la même Ville. Nous donnons
de toutes ces choies quelques exemples tirez de differens endroits. Les anciens
Auteurs &c les monumens qui nous relient en fournifïent quelques-uns ;
mais la plupart n’ont pas été tranfmis jufqu’à nos jours. Ces facerdoces ne
varioient pas feulement dans les rites & dans les habits d’hommes ou de femmes;
on y remarquoir auffi beaucoup de différences quant à la durée. Il yen
avoit qui n etoient que pour un an, d autres pour quelques années feulement.
On voioit des Prêtres qui changeoient de facerdoce ; ils étoient tantôt Prêtres
d un dieu, & tantôt d un autre. Plufieurs facerdoces étoient à vie ; d’autres fe
tranfmettoient même aux enfans, & aux defeendans. Nous avons déjà vûdes
exemples dune partie de ces chofès, & nous en allons voir des autres.
11. En 1111e de Cos, aune fête qu o n appelloit Antimachie,le Prêtre portoit
un habit de femme , & avoit la tête liée d’une mitre, ou d’une bande à la maniéré
des femmes^ La raifon en étoit, félon Plutarque, qu’Hercnle revenant
après la prife de Troie , une tempête écarta fix navires qu’il avoit, un qui le
portoit fit naufrage à l’Ifle de Cos, ou après avoir perdu fes gens, fes armes &
fon bagage, il prit terre. Il pria un berger nommé Antagoras de lui donner
un belier. Le berger qui étoit fort & robufle lui propofa de lutter contre lui,
& lui promit le belier s il demeuroit vainqueur. Hercule accepta la condition;
& quand ils en furent venus aux mains, les Meropes fe mirent du côté d’An-
CAPUT III.
I . Rituum diverfitas maxima circa Sac er do~
tium. I I . Sacerdos Herculis in Co Infula
muliebri njeflitu erat 3 quare. I I I . Gratia-
rum Sacerdos per vitam totam Sacerdotio
fungebatur. IV. Sacerdotia adfilios & ne-
potes pervadentia.
I. \ /C Agna apud Grecos drat in Sacerdotiis va-
J-VJl riecas. Sive ricum vivendi fpeótes, de quo.
jam mul na dióta fiint, five ritus alios 8c ceremonias
fpedaveris,veftes,ornatum ac ca te ra, cuke non modo
pro diverfitate locorum variabant; ledetiam iif-
dem in civicatibus plerumque muleis erant varieta-
tibus obnoxia. Eoirurn omnium Tpecimina queedam
lolum hinc & inde corradimus: h o ruin quippe per-
quam minima pars ad nos ufque tranfmilïa eft, ceteris
fcriptorum 8c monumentorum filentio obru-
tis. Adba’c etiam Sacerdotia j five mares fivefe-
minas five utrofque admitterent, non minus inter fe
variabant circa fundionum tempus. Aliiannuum
Tom) II.
gerebant Sacerdotium, alii per aliquot aiirtös tan*
tum. Erant qui Sacerdotia mutarent, 8c modo höö
modo illud gererent. Alii,& quidem non pauci, Sacerdotia
ad vitam retinebant.Nonnullietiani tranfi.
mittebant ad filios & nepotes, 8c quidem longa fiic-
ceffione temporis. Horiim omnium exempla vel
vidimus, vel fubinde videbimus.-
II. In infiila Co, ait Plutarchus torn. z.p. 304. in
fefto cui nomen erat Antimachia, Sacerdos nnu
liebri erat veftimento indutüs , mulierumque ri-
tu caput mm a five fafeia ligatum prx jfe ferebat.
Hujulce vero confiietudinis ratio hinc, fecundum
Plutarchum, petebatur. Cum Hercules poft captain
Troiam rediret, tempeftaS iligens fex. quas fecuni
habebat naves dilperfit, 8c alio aliam difpulit; eä.
vero qua ip fe vehebatur, in infiila naufragium fex
cit. Amiffis ergo fociis, armis 8c farcinis,. exfcenfuni
fecit. Ab Antagora autem paftore arietem poftula-*-
vit. Paftor qui viribus praivalebat, hanc conditio-*
nempofiuit, ut fecum nempe ludaretur, & fi vin*
ceret, arietem auferret. Accepit Hercules condu
tionemjdc dum mutuo decertant,Meropes ad Anta-
B