, 74: S U P P L E M E N T DE L’A N T. E X P L I Q _ L i v . VIL
Voilà un monument très-confiderable : c eft dommage que la petitefle du
livre n'ait pas permis au P. du Bernat de faire la planche plus grande. C’eft
félon toutes les apparences un facrifice des Perlés , apres qu ils le furent rendus
maîtres de l’Egypte ; ou peut-être que les Egyptiens rendus Tributaires
des Perfes , auront pris d’eux le culte du foleil ; &• l’auront joint a. leur
religion: les caraéteres hiéroglyphiques marquent qu'ils avoient niellé leur
culte. Le foleil eft ici repréfenté jettant des raïons de tous cotez. Quoique
les plus-anciens Perfes n euffent ni ftatuës, ni images ; ils commencèrent dans
k fuite d’en avoir, ce changement s’étoit déjà fait du tems d’Herodote , &c
dans la fuite du tems, ils l’adorerent fous la:forme d’un jeune homme qu’ils
appelloient Mithras, & aufli fous la forme d'un aftre ou d’une face ronde ,
qui jette des ratons de tous c o te z , tel que nous le votons ici ; comme nous
avons dit plus amplement en traitant de la religion des Perfes vers la fin du
’ fécond tome de l'Antiquité'. ‘ . .. . . r
III. C’eft au foleil en cette derniere forme, qu’on fait ici un facrifice &
un holocaufte. Les victimes font trois agneaux de'ja'immolez, chacun fur
fon budher. Ils paroiflént trop cornus pour n être qu agneaux ; a moins que
ce qu’Homere dit des agneaux de Libye, quils font cornus dabord apres
leur naiflànce : ,
A((3 dkk ivcl TcLpvzç tx.<pcLp x£^cf.oi rTsXèTncn< ne fo doive entendre aufli de ceux
de l’Egypte. Au-deflous des trois bûchers, on voit fept vafés rangez fur la
même ligne. Ils font d’une forme très particulière. Et fi le P. du Bernat n’a-
voit pas eu foin d’avertir que ce font des vafés , on auroit infailliblement
crû que toute la rangée etoit une baluftrade. Tant il eft vrai que ces figures
fi petites confondent fouvent les objets. I ; _
IV. Il pourrait bien fe faire que les trois bûchers & les fépc vafés, renfermeraient
quelque myftere. Car ces anciens profanes ,& fur tout les Egyptiens
en entendoient par tout. Les trois bûchers pourroient fé rapporter aux
trois fàifons ; on n’èn contoit que trois dans ces anciens tems, & les fept vafés
les fept planètes, ou les fept jours de la femaine. Dans la grande image de
Mithras que nous avons donnée a la planche c c x v. du premier tom e , fept
Enmonumentum fane fpedabiliflimum : infe-
licitcr verb accidit ut propter exiguam libri formara
Patri'du Ber.nat non licuerit majorem incifam ta-
bulam proferre. Omiiino verifimile eft hoc facri-
ficium efle Perfarum, poftquam Afgyptum in ditio-
nern. fuam redegerant. Vel forfitan Aigyptiip jam
Perfarum ve digales fadi , cultum Solis ab ipfis
receperunt , & ceteris religionibus Puis adjunxe-
runt. Charaderes ceirte illi hieroglyphici, admixts
religicmi fidem faciunt. Sol hie reprsfentatur radios
undique emittens. Etfi enim antiquiores illi
Perfs , .nullas aut ftatuas aut imagines haberent,
illas tandem ufurparunt. Tamque H'erodoti tempore
mos iile advedus nierat: atque infeqiienti
tempore Solem adorabant fub figura viri .junioris
quern Mithram appellabartt •: necnon etiam fub
forma aftri, vel rotunds faciei quae Radios undique
emitteret, qualem hie videmüs, ut pluribus dixi-
mus cum'de religione Perfarum ageremus , paulo
ante finem feenndi Antiquitais cxplanatae tomi.
III. Soli ergo fie reprsfentato hie facrificium Sc
holocauftum offertur. Vidims funt tres agni jam
madati ; at nimium cornuti effe videntur quam
ut agni appellari polie videantur : nifi fortafie id
quod Homerus de a'gnis Libyæ ait, illos nempe fta-
tim atque nati funt cornutos fieri, de Ægypto etiam
intelligi debeat,, (,
Ksu upvtç ct'fcep Kt&oi 'nxt&Hm.
E t L i b y am tibi, a g n i fia t im cornuti f u n t .
Sub tribus illis pyris , feptem vafa videntur, uns
ferie pofita. Sunt autem forms fingularis| Sc nifi
R. P. du Bernat monuilfet .vafa elfe , exiftimatum
haud dubie fuiftet totam vaforum feriem eile can-
cellps. Ufque ade.o verum eft tarn exigua fche-
mata fspe in errorem inducere p-olfe. ,
IV . In mentem fubit tres pyras- feptemque
vafa aliquid myfterii compledi. Nam veteres illi
profani maximeque Ægyptii arcanis admodum
. gaudebant.. Tres pyrs pollent ad tres anni tem-
peftates referri, nam antiquis temppribus tres tantum
anni tempeftates numerabantur $ feptem autem
vafa , feptem planetas , aut feptem hebdomads
dies. In majori ilia Mithrs imagine, Antiquitatis
explanats tomo primo Tabula e e x v . feptem ars