
ü S U P P L E M E N T D E L 'A N T . E X P L 1Q. L i v . I.
avons rapportée au fécond tome de l’Antiquité p. 70. & que cette figure nous
oblige de répéter ici. Athenée 1 .1 p. 671. raconte apres Menodote 1 qu Admets?
fille d’Earyfthée s’étant enfuie d'Argos , aborda a Samos & croiant
devoir l’heureux fucce's de fa fuite à Junon , elle voulut prendre loin de on
temple Les Argiens irritez de fon évafion promirent a des Corlaires Tyrrhe-
mens une bonne fomme d’argent I s’ils pouvoient enlever la ftatue de Junon
de fon temple de Samos I efperant de faire porter a Admete la peine de ce vo l,
& de tirer vengeance d’elle par les mains des Samiens. Ces Corfaires volèrent
la ftatue 6 l'emportèrent fur leur vaiffeau I & levèrent l’ancre pour le retirer
vite en ramant d’une grande force : mais quelque effortqu ils puflent faire,
ils n’avançoient point,& demeuroient toujours en même place. Croiartt
quec etoit une punition divine , ils mirent la ftatue a terre I & firent autour
d’elle quelques cérémonies pour appaifer la déelfe. Admete s apperçut au
point du jour que la ftatue avoit été enlevée I & en donna avis aux Samiens,
qui allèrent chercher de tous cotez, & la trouvèrent enfin au bord de la mer.
Ils crurent que Junon de fon propre mouvement avoit voulu s enfuir au payis
des Cariens ; & de peur quelle ne prît'une fécondé fois la fuite, ils la lièrent
avec des branches d’arbres. Admete vint enfuite I délia la ftatue, expia le
crime des Samiens, & remit Junon en fa place ordinaire. Depuis ce tems-la
les Samiens portoient tous les ans la ftatue de Junon au bord de la mer, la
lioient comme ci-devant, & celebroient la fête qu’ils appelloient Tenea,parce
qu’ils avoient tendu des branches d’arbre autour de la ftatue de Junon. Il y
avoit dit Paufanias 1. 7. c. 4- differens femimens fur la fondation de ce temple
de’ Junon de Samos ; l’antiquité, dit-il, de la ftatue eft une preuve que le
temple étoit auflï tre's-ancien. Elle étoit faite de la main de Smilis Eginete
fils d’Euclide contemporain de Dedale , mais dont la réputation ne fut pas a
beaucoup pre’s fi grande que celle de ce fculpteur fi célébré dans la fable.
I I I Lés Samiens ne (ont pas les feuls qui fe font avifez de lier des ltatues de
divinitez de peur qu’elles ne s’en allaflent ailleurs ; les Tyriens affiegez par
Alexandre lièrent de même la ftatue d’Apollon j un de leurs- citoïens , dit
Quinte-Curce 1 4. déclara dans l’affemblée publique qu’il avoit vu en longe
quarn retùlïtfnis tertio Antiquitàtis explanàtra "torn
o p.70, referai,quamquehic etiam repetere, ope-
ræ precium fuerit. Athenæus 1. 15. p-. 672. poft
Menodotum narrat, Admetam Euryfthei Hliam ,
cura Argo aufugiftèt, Samum âppülifle. Cumque
Junoni b on urn di fcc (bonis fugraque exitum de-
bere fe putaret : rempli illius curam fumcre voluit.
Ejus fugam ægre ferentes A rgivi, pa&ape-
cuniæ fumma Tyrrhenos pirata? induxerunt, ut
Junonis ftatuam e templo abducbam alio afpor-
tarent. fperantes furti hujufcemodi poenam luitu-
ram elfe Admetam & fie fe Samiomm manibus
ultum iri. Piratæ ftatuam furto abripiuntin na-
vim afportant edudaque anchora , inftantibus
remigibus celeriter viam carpere nitebantur : at
in calïum ceffit conatus ; non enim loco move-
bantur. Id ultionem elfe nu mini s fufpicantes ftatuam
ad littus pofiierunt , quibufdam adhibitis
cærimoniis placandi caufa. Primo diluculo Ad-
meta fublatam fui (Te ftatuam animadvertit, Sa-
miifque rem nunciavit , qui ftatim perquifitum
properarunt , & ad maris oram repererant :
exiftimantes Junonem fua fponte aufugere v o - .
luilfe & in Cariam commigrare, ne ulterius ab-
feedere poftet, ramis illani arborum conftrinxere j
fub hr£c acceftit Admeta , ftatuam a vinculis fol-
vit , Samiorumque fcelus expiavit, ac Junonem
in loco priftino collocavit : Ex illo tempore Sa-
mii quotannis Junonis ftatuam ad littus defere-
bant , illam ut antea vinculis colligabant, fc-
ftumque agebant , cui Tenea nomen , quoniam
arborum ramos circa ftatuam tetenderant. Erat,
inquit Paufanias 1. 7. c. 4. fententiarum varictas
circa huius templi Junonis Samira fundationem.
Signi, inquit, antiquitas , antiquum etiam tern-
plum efte probat. Signum fecerat Smilis ^gineta
Euclidis filius Dradalo raqualis ; fed cujus fama
non par erat famra' Dradali apud Mychologos ce-
lebcrrimi.
III. Non uni Samii deorum ftatuas vinculis
alligarunt, ne alio aufugerent. Tyrii obfefli ab
Alexandro Macedone ftatuam Apollinis fimiliter
vinculis obftrinxere. Cumque unus ex embus , in-
quit Curtius lib, 4 , c. 3. conciom indicajfet3 ob la t am
Apollon Fort honoré dans T y r , s’en allant & quittant la Ville. Sur. un témoignage
fi peu recevable, les Tyriens craignant les malheurs dont ils étoient
menacez, lièrent la ftatue d’Apollon d’uhe chaîne d’or > & l’attacherait à
l ’autel d’HercuIe le patron de leur Ville, comme s’ils euflenc voulu engager
Hercule à empêcher Apollon de s’enfuir. Les Ephefiens îorique leurVïlle
fut ailiegee parCrcefus, dit Hérodote 1. 1. c, 2.6. lièrent avec une corde les mu rs
de la Ville a la ftatue de Diane ; mais c’étoit pour confacrer leur Ville à. la,
déelfe, lui en faire un préfent, & l’engager par-là à la défendre.
Dans, ce temple de Junon Samienne, dit Menodote dans Athenée 1.14. p.
655. on nourriifoit des Pans qu’on regardoit comme confacrez à Junon ; ceux-
ci en produifoient d’autres qu’on envoioit aux payis voifins, où il paroit qu’on,
en faifoit cas, à caufe de cette origine qu’ils regardoient comme làcrée. -
IV . Le temple de 5 Vefta fe voit dans le médaillon fuivant d’Herennia 5
Etrufcilla. Lesfix Veftales, nombre déterminé, & pour ainfidire, confacré
pour cette fociete, Iacrifient devant le temple qui eft tout rond , comme eft
celui qui refte encore aujourd’hui converti en Eglife, que l’on appelle faint
Eftienne del Cacco. Les plus habiles croient que ce petit temple , fur le
bord du T ibre, eft celui de Vefta. Ces fix Veftales qui iacrifient ont toutes le
voilefurla tête, ce qui eft à remarquer : car les Veftales, comme nous avons
dit au premier tome de 1 Antiquité p. 63. étoient ordinairement, fans voile,
& avoient des cheveux courts- Le iàcrifice iè fait devant le temple ici comme
en bien d’autres occafions. Peut-être que les Veftales qui portoient les cheveux
courts , & alloient ordinairement fans voile , le mettoient fur la tête
quand elles affiftoient aux facrifices, Les monumens nous apprennent bien
des chofes dont les Auteurs ne font point mention.
V. Un médaillon des Erythréens a iùr un revers de Trajan la figure 4 d’un 4
temple à quatre colonnes, qui laiifenr au milieu un grand efpace, pour y
placer le dieu qui y étoit honoré. Ce dieu tient de la main droite un marteau,
ce qui paroit convenir à Vulcain, & de l’autre Une pique , ce qui ne fe voit
jamais dans les images de ce dieu boiteux. De forte que nous n’oferions aflurer
que ce foit un temple de Vulcain : tous lès payis & toutes les villes ne repreejfe
jper fomnum Jibi Jpeclem -Apollinis , quern exirma
religione colerent 3 urbem deferentis ; rnolemqne
a Aiacédonibus j a flam in falo iri filveftrem faltum
ejje mutatam : quarnqiicim auflor levis erat , tamen
ad détériora credenda proni , metis aurea catena devin
x ere fnnulacrum , ar&que Herculis 3 cuius nmnini
urbem die avérant , inferuere vinculum 3 quafi illo
deo -ApolUhem detenturi. Ephefii cum eorum urbs
a Crcefo obfifteretur , inquit Herodotus lib. i. c.
26. Urbis muros fune alligarunt ad Dianæ ftatuam
j at longe diverfo aiîimo , urbem enim Vo-
lebant Dianæ dicare & confecrare , ut hinc per-
mota dea ejus fufeiperet defenfionem. In templo
Junonis Samira, inqüit poft Menodotum Athenæus
1.14 . p. 655. alcbantur Pavones , qui Junoni faeri
exiftimabantur,qui autem ex his nalcebantur in alia
mittebantur loca , ubi originis illius facræ, ut pu-
tabant caufa, in precio habebantur.
IV . Templum 3 Veftæ in nummoRegio fequen-
ti habetur. Eft vero facies poftica nummi Heren-
niæ Etrufcillæ. Sex Veftales qui numerus conftitu-
tutus, imo , ut ita dicam } facratus erat pro hujufmodifodalitio,
, faCrificant ante templum rotün*
dum ; ut eft hodieque templum illud ad ripam Ti-
beris in Ecclelîam verfum quod vocant S. Stepha-
ni del Cacco. Rei antiquariæ peritiores parvum iftud
templum quod juxtaTiberim vifitur , Veftæ fuif-
fe pütant. Sex illæ Veftales facrificantes velatæ
funt : id quod obfervandiim eft , Veftales enim^
ut diximüs primo Antiquitàtis explanatæ tomo p<
63, fine vélo, ut plurimum } erant, & decurtatam
comam geftabant : facrificium ante templum ofFer-
tur hic ut in aliis multis locis. Fortalle Veftales,
qura decurtatam ut plurimum comam geftabant,
velum capiti imponebant cum facrificiis interet
rant. A mo'numentis plurima docemür, de quibus
feriptores ne verbum quidem diXerunt.
V . Nummus Erythræorum Trajani in poftica facie
templum habet + quatuor côlümnarüm quai
in medio fpatium riiagnum relinquünt , ut deo s-
qui ibidem colitur, locus fuperfiti Hicdeûsdex-
tera malleüm tenet, quod Vulcano convenit , fini
ftra vero haftam, qura nunquam vifitur in ima-
ginibus Dei hujufce, Itaque templum elle V uleani