
m S U P P L E M E N T D E L’A N T . E X P L IQ . L i v . V IL
divin. Nous avons aufli remarqué plufieurs fois que quoique ces heretiques
xniffent ordinairement dans leurs pierres que nous appelions Abraxas,des di-
-vinitez Egyptiennes \ même les plus bizarres ; ils y mettoient auili, quoique
»lus rarement | les dieux des Grecs & des Romains. Les deux que nous votons
dans cette planche font de cette dernière efpece, & quoiquil n y ait dans
aucune des deux ni caradteres ni infeription , je croirais volontiers que ce
font deux pierres des Bafilidiens. Lune desfurfaces de ces pierres eft arrondie
félon la figurede l’efearbot. L’autre face eft plate, & c eft fur celle-ci
que' l'on voit dans l’une des pierres , Hercule appuie fur la malTuë qui tient
un pied lur un certain inftrument que je ne connois pas , & qui et,end la
main comme gefticulant- & parlant à quelqu’un. Dans l’autre pierre on voit
Mars tenant fon arc d’une main, le cafque en tête, un petit manteau lur les
épaules ,-qui ne couvre point fa nudité.
- Il v a apparence que les Bafilidiens qui mettoient ordinairement lur leurs
pierres ces figures horribles & monftrueufes des Egyptiens , des‘hommes -à
tête de coq & jambes de ferpent i ou à tête de lion, & le corps ou d’homme
OU de ferpent, & tant d’autres de cette efpece-; monftres qui n’étoient pas au
goût de tout le monde; en faifoient aufli d’autres ou étoient exprimées les
divmitez des Grecs & des-Romains, qui avoient toute la forme humaine &
ne blefloient pas l’imagination de certaines perlonnes plus délicates, qui n auraient
pû foutenir l’horreur de ces unonftres. V
IV. Il n’y avoit rien de plus commun en Egypte que les Obelifques, On
y en voïoit une quantité prodigieufe dont quelques-unes jfaifoient un ornement
confiderable, foit dans les villes, foit dans les campagnes. Laplus
grande de toutes fe voïoit auprès de ce fameux labyrinthe d Egypte, dont celui
de Crete, félon Pline, ne faifoit que la centième partie.
Ces Obelifques étoient chargez de carafteres hiéroglyphiques. Il s’en
trouvoit peu deftituez de cette forte d ornement. Ces hiéroglyphes conte-
noient les plus fecrets myfteres des Egyptiens. Outre ces grands Obelifques
ils en faifoient aufli de fort petits, qui patoilfent avoir entré dans la religion
des Egyptiens. On en voit deux dans la table ifiaque entre les mains de deux
etfi in gemmis fais numina frequentius Ægyptiaca
eciam monftrofa infculperent, a Græcis tarnen &
Romanis non abftinuilïè. Duo lapilli in Scarabæi .
formant aptati, quos in hac tabula pofaimus, ejus
poftremæ fpeciei fant : etfi vero inutroque inferi-
ptio nulla, character nullus compareat , libenter
credam elfe duas Bafilidianorum gemmas. Altéra
autem lapillorum faciès ad forrnam fcarabæi non-
nihil rotunda eft , altera vero plana. In hac vero
plana faperficie in altero lapillo habetur Hercules
clava nixus, qui pede premitinftrumentum quod-
piam mihi ignotum, manumque extendit, 8c geftu
fao aliquem videtur compellare & alloqui. In altero
lapillo Mars arcum altera manu tenet, galca-
tus , palliolumque humeris geftans, quo nuda minime
téguntur.
Bafilidiani, ut credere eft , qui ut plurimum in
gemmis fais Abraxæis figuras iltas Ægyptiacas,
portentofaque ilia & horrenda fehemata Ægyptiaca
ponere foleban’t , viros capite g a lli, cruribus fer-
pentinis ; vei capite leonis , humano. corpore five
ferpentino quandoque : & fimilia innumera, quæ
monftra non poterant omnibus perinde placere *,
a lia , ut verifimile eftparabant ,u b i exprellaerant
numina Græcorum & Romanorum , quæ cum formant
haberent humanam , animos elegantioribus
numinum iconibus afluetos , qui monftra hujuf-
modi non m lifïent, minime ofFendebant.
I V . Nihil frequentius in Ægypto occurrebat,
quam Obêlifci. Innumeros ibi videre era t, qui ad
ornamentum ponebantur & inurbibus & in agris.
Omnium maximus erat prope celebratum ilium
Labyrinthum Ægyptium , cujus ille alius Cretenfis
Labyrinthus , tefte Plinio , centefimam folum
partem faciebat. Qbelifci autem illi pleni erant
chara£teribus hieroglyphicis : pauci erant hoc or-
namento deftituti. Hi vero hieroglyphici charade-
res arcana myfteriorum Ægyptiacorum complec-
tebantur. Præterhofce magnos Obelifcos, minores
etiam alios adornabant , qui inter Ægyptiorum
religiones admifîi fuifte videntur. Duo hujufcemodi
habentur in menfa Ifiaca præ manibus facerdotunt