
L E S D IE U X E G Y P T IE N S . I f
Prêtres. Le cabinet de < M. de Boze nous en fournit un, que nous donnons
de toute fa grandeur. I a un peu moins de neuf pouces de haut I en y com-
prenant le ptedeftail & la bafe. Cette bafe déborde à droite & à gauche en
forte que d un bout a l’autre elle a auffi un peu moins de neuf pouces Lon-
peurpamne^a la hauteur de l’obelifque en y comprenant le piedeftail &
la baie. Elle e.ft chargée de caraderes hiéroglyphiques allés femblables à ceux
qu on voit fur les grands obelifques ; ce font des oifeaux , des zigzags des
figures géométriques, & des chofes femblables. Une qui frappe ju s que les
autres eft un homme à tête d’oifeau, affis, des genoux duquel s’élève une
croix des mieux formées. Nous avons vû ci-devant, que les Egyptiens Gentils
diiputoient la croix aux Chrétiens, & prétendoient qu'ils l’avoient depuis
long-tems dans leurs myfteres. Ce qui étoit vrai en prenant fimplement la
croix pour une ligne qui en croife une autre. Nous nefavons pas ce que
iigmfaoit chez eux cette figure. Ces profanes luidonnoiem fans doute un
Jens tout different de celui des Chrétiens , qui regardent la croix comme
1 inftrument du plus grand &' du plus falutaire facrifice, qui fe foit jamais
j it & CIU1 T5 ^era jamais. Les obelifques de cette forme & de cette gram
deur paroiffent avoir fervi dans les Temples ou dans les cabinets. Celui-ci
eit d un marbre noir. Les Pyramides & les Obelifques étoient ordinairement
de grands morceaux d’architeârure & de fculpture ; on en faifoit auffi de petites.
Telles etoient les Pyramides qu'on mettoit dans les corbeilles de Bac-
c iu s& de Cerés, félon Clement Alexandrin dans fon protrepdque. Comme
les Pyramides «5c les Obelifques entroient dans la religion de cette nation fu-
perlüneufe, fis enfaifoient de petites & de portatives qu’on pouvoir mettre
chez des particuliers, & peut- être dans des laraires, où l'on mettoit les images
des dieux & des déeffes. 6
-^ yp tio rum . Miifeum v. clarifïïmi de Boze fimilem
nóbis + fuppeditat, cujusiiic fchema damus ar-
chetypi formam 8c magnitudinem exprimens. Eft
novem plus minus pollicum cum ftylobate 8c b afe :
quae bans bine & inde extenditur, ita ut ab altero
ad al te rum terminum novem eciam circicer poll
i s fin t, qua; item obelifci a.ltitudo eft, connume-
ratis ut dixi ftylobate atque bafi. Eft autem opertus
charaóteribus hieroglyphicis , qui fat fimiles illis
iunt , quos in majoribus obeli fcis videmus ; aves
nempc Funt, linea; hinc inde produóta: & reduóta;
angulis oppofitis , figure qua;dam geometrie^ 8c
q \ i x hujulmodi. Unus qui fingularitate ad fui fpe-
«ftaculum evocat, vir eft volucris capite ex cujus
genibus crux exfurgit accurate delineata. Jam di-
ximus -^gyptios illös profanos de cruce conten-
dille cum Cnriftianis, dixifteque fè c’rucem jam ab
antiquis temporibus in myfteriis habuilTe. Quod
ucique verum erat,ii crux accipiacur iimpliciter pro
linea alteram lineam fecante. Nefcimus autem
qui nam crux apud illos lîgnifîcaret. Hi certe pro-
tam alio airimo & fententia crucem admittebant.
quam chriftiani reciperent, qui crucem habent ceu
îmtrumentum facrificii omnium quæ unquam fuere,
™ “ tdrafunr,maximi.maximeque falutaris. Obe-
lifci humfce magmtudinis in remplis & in Mufeis
pofiti fui Ile videntur. Hic quem proferimus ex
marmore nigro eft. Pyramides atque obelifci vulgo SB magna archiredtonices & fculptnræ opéra
ahquando etiam exigua admodum efficiebanr!
Hujilfmodi erant pyramides illæ qui- in caniftris
Hacchi & Cereris deponebantur fecundum d e mentem
Alexandrinum in Protreptico : quando
quidem pyramides quoque & obelifci ad religiones
luperfticiofiflimæ narionis pertinebant: parvæ molis
etiam concinnabanmr & mobiles, quæ polfent in
pnvatorum ædlbus locari, vel forte in Larariis ubi
reponebantur imagines deorum •& dearum. ’
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Tome II.