
,4o S U P P L E M E N T D E L 'A N T. Ï X P L I Q ^ L iv .V I .
font quatre Canopes, dont le premier a la tête d'homme, le fécond celle d'un
animal peu reconnoiffable., le troifiéme a la tête d’un épervier , le quatrième
celle d’un autre oifeau on de quelque animal. On ne le voit qu a demi, parce
q.u’il eft un peu caché fous la cuifle du lion. > _ W8
II. Relie a expliquer cette image,que j’avouë n’avoir pas bien entendue d a-
bord. Ce n’eft qu’a force d’en trouver de femblables, que je luis enfin parvenu
à comprendre ce que cela pouvoit être. J ’en ai mis une au cinquième tome
de l’Antiquité, à la planche des Pyramides d’Egypte. On voit la un corps
mort étendu fur un lion comme ic i, ou plutôt fur un banc qui a la tete , les
pieds & la queue du lion, Anubis embralfe ce corps mort : je n en ai donne
aucune explication, croïant qu’il valoir mieux n’en point donner du tout,
que d’en hazarder quelqu’une , que des monumens nouvellement découverts
obligeraient dans la fuite à rejetter. J ’en remarque une autre dans la bordure
du delfous de la table Iliaque pi. cxxxv i n. du fécond tome,& encore une autre
plus linguliere à la planche du Calendrier Egyptien, qu’on verra plus bas.
Dans celle de la table Ifiaque l’homme étendu fur le lion eft couche lur le ventre
, & haulfe la tête comme une perfonne vivante. Au-'deflous du lion font
trois Canopes, le premier a la tête d’homme, le fécond a la tête d épervier, &
le troifiéme a la tête d’un animal qu'on ne peu r reconnoître. Au delfus de 1 homme
couché,on voit des ailes attachées à un globe : ce qui eft ordinaire dans la
table Ifiaque, Çt fur la tête du lion une croix bien formée. Pignorius a crû
que cet homme couché étoit le petit Orus , & femble avoir pris pour une
Sphinx ce lion fur lequel il eft couché ; mais les autres images fi femblables à
celle-ci, ne nous permettent pas de douter que ce ne foit un mort étendu
fur un lion. Si dans la table Ifiaque il a la tête levée, cela ne dit pas qu il foit
vivant, on l’a mis ainfi ou par pur caprice , ou par quelque raifon qui nous eft
inconnue. Pour le relie il eft tout enveloppé, & a les mains cachées comme
un mort. Nous verrons plus bas la même image dans un Abraxas ; mais avec
des particularitez remarquables, & qu on n obferve pas dans les autres. Voila
donc déjà la quatrième image qui reprefente la même cho,fe, Ofiris mort étendu
fur un lion.
tuor fmit Canopi, quorum primus caput hominis
habet, fecundus animalis caput , quod vix inter-
nofei poffit, tertius caput accipitris , quartus avis
aut animalis cujufpiam, hie vero poftremus , a
leonis crure partim obtegitur.
1 1. Jam explicanda h xc imago eft , quam me
fateor principio non intellexiffe , fed aliis depre-
henfis huic fimilibus , demum ad rei qualemcum-
que notitiam perveni. Aliath pofui fimilem in
quinto Antiquitatis explanata tomoin Tabula Pyramid
um Aïgyptiacarum; ubi cadaver fupra leonem
extenfum, ut hie confpicitur ,* feu fupra fcamnum
caput, pedes , caudam leonis habens. Anubis corpus
illud mortuum ampleótitur. Nullam autem
explicationem emifi, quod putarem prudentius me
fa&urum firem ignotam filentio prseterirem, quam
li de ilia cum periculo errandi temere quidpiam
proferrem , quod poftea novis accedentibus ejus
generis monimentis repudiare cogerer. Aliam fimilem
deprehendi in ora infima menfa: Ifiaca:,Tabula
cxxxvin. fecundi Antiquitatis cxplanatze tomi, &
alia fpe&abilior eft in tabula Calendarii ^Egyptian],
quje infra dabitur.In ilia autem quam exhibet menfa
Ifiaca, vir ille fupra leonem extenfus pronus jacet
6 caput tarnen erigit ac fi viveret. Sub leone tres:
funt Canopi. Primus caput hominis habet, fècun-
dus accipitris, tertius cujufpiam ignoti mihi animalis.
Supra hominem ilium decumbentem alas
vifuntur globo affixae , quod frequentiflimum eft
in menfa Ifiaca. Supra caput autem leonis crux eft
optime delineata. Pignorius lib. de menfa Ifiaca p.
7 8. putavit hominem ilium decumbentem Orum
efle puerum , & leonem in quo decumbit pro
fphinge Habuiffe videtur : Verum alia; imagines
huic adeo fimiles , nullum relinquunt dubitandi
locum, quin fit cadaver mortui extenfum fupraleonem.
Si in Tabula. Ifiaca caput erigit , non inde
fequitur ipfum effe viventem. Ita namque pofitus
fuit, vel ex mero arbitrio, vel ob quamdam »obis
ignotam caufam. De reliquo autem obvolutus totus
eft manufque obteófcas habet ut mortuus. Infra
porro eamdem ipfam imaginem videbimus in
Abraxaso fchemate j fed fingulari adornatam modo
ab aliorum fchematum ritu divertente. En itaque
jam quartam imaginem idipfum referentem ,
nempe Ofirin mortuum fupra leonem extenfum.
III. Ofiris, dit D iod o re, régnant avec juftice & félon l’équité des Ioix ,
Typhon fon frere, homme violent & impie, le tua, divilà Ion corps en vingt-
fix parties, qu’il diftrihua à autant de conjurez, pour les engager par-là, en
les rendant également coupables, à le maintenir dans la poflellion duRoïaume
d’Egypte qu’il ufurpa, Mais Ifis femme & fosur d’Ofiris, & Orus leur fils , tirèrent
vengeance de ce crime, & firent mourir Typhon avec fes conjurez.
Ifis ra-maffa enfuite toutes les parties du corps de fon m ari, hors celles que la
pudeur cache. Elle fit faire avec de la cire & des aromates une ftatuëde la
taille d’Ofiris, l’a confia à des Prêtres, & les engagea par ferment de ne jamais
déclarera perfonne le lieu où elle avoit été dépofée. Cela eft rapporté bien
différemment par d’autres. Selon Plutarque p. 5 5 4 . quelques-uns difoient que.
Typhon pourfuivant un cochon lorfque la lune étoit pleine,trouva une biere
de bois ou étoit le corps d’Ofiris, qu’il le mit hors de la biere & le jetta
IV. D ’autres prenant l’Hiftoire dèsie commencement difoient que T y phon
qui dans l’abfençe d’Ofiris n’avoitofé rien entreprendre, parce qu’lfis
regnoit avec trop de vigilance, pour qu’on put cabaler ni rien faire contre
l’Etat; recommença lès menées après le retour d’Ofiris. Il attira a Idn parti
foixante-dix hommes, & la reine d’Ethiopie nommée A fo , qui vint elle-même
à Ion lècours, & étoit défia canlpiration pour fiirprendre Ofiris , & le faire
périr par trahifon ; il fit faire un coffré très-magnifique mefuré fur la taille
d’Ofiris, il l’invita à un repas, & il m ontra ce coffre à Ofiris , & aux autres convives
quiétoient de la confpiration, & comme par divertiflement il promit
de donner cet admirable coffre à celui des affiftans, a la taillé, duquel il conviendrait
, Ofiris fe mit dans le coffre & s’y coucha, & alors les conjurez y
accoururent y mirent un couvercle , qu’ils arrêtèrent avec des clous & du
plomb, & jetterent le coffre avec Ofiris dans le N i l , au canal & à l’embouchure
de Tan is, qui fut depuis à caufe de ce la , en abomination ; qu’après
bien des recherches,qu’il feroit trop long de rapporter ic i, Ifis trouvale côffre
& le cacha. Mais que Typhon chaflant la nuit à la clarté de la lu n e, trouva
le corps d’Ofiris, le tira du coffre, le coupa en quatorze parties & les difperfa
I I I . Ofiris , inquit Diodorus Siculus 1. _i. cüm
fecundum jufticiam & legum æquitatem imperium
moderaretur, a Typhone fratre fuo, violento im-
pioque homme ,'trucidatus eft. Typhon fratris corpus
viginti fex in partes divifîc, quas totidem con-
juratis diftribuit, ut hoc pignore vindtos, & quafi
cædis confortes ad ufurpati ab fe regni defenfionem
obftringeret. Verum Ifis Oficidis foror & Conjux ,
& Orus utriufque filius , hoc feelus ulti funt , &
Typhonem conjuratofque peremerunt. Ifis vero
poftea partes omnes corporis ejus collegit præter
eas quæ pudor obcegere jubet. Deindeque ex cera
& aromadbus ftatuam ad Oflridis menfuram effor-
mari jufïit, quam facerdotibus commifit ad juran-
dum coadtis, ne cuipiam revelarent quo area loco
pofita fiùlfen. Alii autem longe diverlo modo rem
narrant. Dicebant quidam telle Plutarcho eodem
libro p. Typhonem cum plenalunafuem per-
fequeretur, repentie ligneam arcam,in qüa Oflridis
corpus jacebat, idque difjeciffe Aêpp/rfsi'.
I V. Alii rem a principio narrantes dicebant, in-
quit idemfcriptor p. 357. Typhonem , qui abfente
Oflride res novas moliri nonfcffet aufus, quod Ifis
magno ftudio & attetitione iibi caveret, reverfo
infldias ftruxifle , adfeitis in conjurationem viris
feptuaginta duobus, & conatüm adjuvante Regina
./Ethiopia:, qua: ad ipfum fe contulerat pra:fenlque
erat: huic!autem Regina: nomen 'Afo erat. Typhonem
que ftaturae Oflridis menfuram nactum ad ma-
gnitudinem ejus arcam apparalle elegantem , egre-*
gieque ornatam, eamque in convivium intulille'.
Quam cum conViva: cum voluptate & admiratione
confpicerent, per jocum promififle Typhonem fe
dono arcam illi daturum , qui inclufus menfuram
ejus exa:quaret. Cum omnes periculüm feciflent,
ad neminemque quadraret, Ofirim in eam ingref-
fum decubuifte ; ibi eos qui intererant accurriffe,
& operculum area: injecifle, & cum eanl clavis externe
& liquido plumbo immiffo obfirmaffent, ad
Nilum detulille, ac in mare demififfe per Taniticum
oftium : quod eam ob rem hodie nominatu abo-
minabile eft. Ne vero fingula perfequentes lon-
giores aquo flmus, Ins diu multumque perquifitam
arcam invenit, atque occultavit. Typhon autem
cum nodlu vendretur ad illam arcam incidit, ca-
daverque in quatuordecim partes difeerpfit ac dif-
S iij