
leil, & Diane de la Lune ; quoique dans le fond ils fuiTenc les mêmes. Ce qui
m’empêçlieroit de croire que ce foit Serapis ; c’eft que je ne l’ai jamais vû
dans les images puremenc Egyptiennes comme l’eft celle-ci : Serapis eft ordinairement
d'un goût Grec ou Romain, & je fuis du fentiment de ceux qui
croient que Serapis n’etoit point connu en Egypte avant les Ptolemées, comme
je l’ai prouvé au fécond tome de l’Antiquité. Le boiffcau qu’ii a fur
la tête ne prouve pas qu’il foit Serapis ; car il n’a que cela qui piaffe fe rapporter
à lui 3 & c’eft peut-être par accident que cevafealaforme duboiffeau.
C’eft plutôt un de ces vafes que les plus anciens des dieux Egyptiens portent
fi ordinairement fur la tête. Il a comme des cornes far le front; la penféeme
vient que ce poürroit bien être un Prêtre. Il eft en effet fort femblable à un Prêtre
que nous donnons plus bas, & qui a un haut de chauffe prefque de même,
VII. Je prens auflî pourunelfisla ftatuë fuivante, qui ne différé pas beaucoup
d’une que nous venons de voir. Elle a fur la tête comme un petit tronçon
de colonne ronde. Les Hiéroglyphes font ici conformes à ceux que nous avons
vus ci-devant.Le boeuf Apis s’y trouve : ce qu’il y a de particulier ce font trois
croix bien formées pofees de niveau fur trois efpeces de piedeftaux', ou de
monticules. Voir des croix dans des monumens Egyptiens, cela n’eft pas rare.
Il y en a de très bien formées dans l’image d’Ifis donnée à la planche cvi.dufe-
cod tome de l’Antiquité : l’on en voit aufli dans la même table Ifiaque : mais
en voir trois en même ligne & fur le même niveau pûféesfur dés piedeftaux;
c’eft ce que je n’avois point encore obfervé : cela eft tout nouveau pour moi
& peut donner lieu à bien des reflexions. On ne peut pas rapporter cela à là
Croix de Jefus-Chrift & des deux larrons, ni dire que les Egyptiens ont imité
cela de nôtre religion. Ces figures là font plus anciennes que le Chriftianifme,
& faites même félon toutes les apparences,avant les Ptolemées. Les autres Hie-
roglyphes font ordinaires, & fe trouvent répétez en beaucoup d’autres monumens.
quemadmodum Apollo a Sole , Diana a Luna di-
ftin£fca fuit, etli reapfe eadem client: numina. Quad
autem mihi eile alium a Serapide fuadet, illud eft,
quod nunquam Serapidem viderim in monumentis
pure Aigyptiacis, nihil Grieci vel Romani cultus
priE fe ferentibus, ut hoc eft quod jam pra? manibus
habemus: Serapis quippe vulgo Romani quidpiam
aut Gra?ci pice fe fere fchematis. Cumque aliis
do6tis viris exiftimo Serapidem in Aigypto notum
non fuifle ante Pcolemams , ut in fecundo Antique,
tatis explanatJE tomo probavi. Modius feu calathus
quem capite geftat minime probat eile Serapidem s
nihil enim praeterea habet ad Serapidis formam 8c
cultum accedens , & quod calami formam ha-
beat illud quod capite geftat, cafu accidille videtur:
aliunde vero tritares eft ALgyptios deos,eofque an-
tiquiftimi cultus , vas aliquod capite geftare. Ex
ejus fronte hie qiuedam ceu cornua erumpere vi-
dentur. In mentem fubit efle forte facerdotem.
Et vero facerdotem huic vere fimiJem infra dabinius
3 femoralibus pene iifdem inftruótum.
V I I . Ifidem etiam feqdentem figuram agriofeo ,
qua? parum differt ab alia quam paulo ante vidimus*
Hieroglyphici charaóteres coniimiles funt iis qui
ante conlpeóti nobis funt. Hie Apis comparer*
Quod autem fingulare eft : Tres ordine politie cruces
optime efformatie vifuntur, tribus ftylobatis
feu monticulis impolitic. In monumentis quippe
Aigyptiis cruces videre , id vulgare , id tritum eft ;
Cruces e’nim habentur in tabula Ilidis cvi.fecundi
Antiquitatis explanatie tomi , cruces quoque funt
in menfa Iliaca. Sed tres una cruces confpicere 8c
quidem e regione 8c ordine politas ; id certe novum
atque mirandum eft. Hiec quippe non poftiint ad
Crudes Chrifti & latronum referri, neque hinc
omnino vel originem fumfille, vel ufurpatas ab
i£gyptiis inde fuifle , ut in profana ipforum my-»
fteria inducerentur. Imo ante Ptolemams faóta
fuilfe videntur. Alii hieroglyphici charaóteres yield
gati funt, inque diverlis obfervantur monimentis.
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