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bord que le mur a été fait dans les bas tems. Ce qu’il y a ici de particulier
eft que,la tête du dieu Pan eft reprélentée.à côté,& tout-à fait hors du temple,
& que ni dans l’enceinte, ni à l’entrée du temple, on ne voit aucune ftatuë,
ni bufte de Pan , ni d’aucune autre divinité. L ’autel eft rond, & couronné de
feftons-.le viEtimaire porte fur fes épaules le belier qui va être immolé,il eft revêtu
d’une tunique,& tient d’une main un vafe plein,apparemment de quelque
liqueur, ou de fruits pour le facrifice: Le deftus de l’autel ne préfente qu’une
table rafe , .oùiln’y a ni bois ni feu : il femble pourtant que le viEtimaire va
jetter deftus l’autel ce.belier pour y être immolé. Nous avons vû ci-devant un
belier tiré d’un marbre Romain, qui a été immolé & mis fur un autel ou il ne
paroît ni bois ni flamme : ce n’étoif pas pourtant l’ufage ordinaire d’immoler
lut l'autel même, il faut que ce foit ici quelque coutume particulière : mais
donner raifon de tout dans ce s ceremonies dont il nous refte fi peu de mo-
nuniens , c’eft ce qu’on ne peut fans hazardér.
III . A l’autre côté de l’image eft comme un grand pieu fiché, qui s’élargit
en haut de telle maniéré que fa fùrface égale prefque celle d’un autel ordinaire
: on ne fait s’il eft de fe r , ou de cuivre, ou de pierre. Autre fingularité
que nous n’avons point encore vue ailleurs ; ç’eftfur cette fùrface qu’on voit
le feu & la flamme telle qu’on la remarque fur les autels ordinaires, & c’eft
apparemment fur cette efpece de fécond autel qu’on doit-brûler les. entrailles
de la bête, les fruits & les liqueurs. Le facrifice fe fait au dieu' Pan : ce que
marque fans doutela tête-de ce dieupofée fur une colonne à.côiédù temple ;
cette tête a quelque chofe d'affreux , des cornes naiflantes, des oreilles de
chevre, un air fetoce, des mouftaches qui débordent bien au de.-lâ dé toute
la largeur du vifage, une longue barbe. T in grand arbre auprès'de la colonne
& de là tête de Pan, nous défigne le dieu des Forêts Si des Campagnes.
IV. Outre le viEtimaire qui porte le belier fur les. épaules, il y a cinq, per-
fonnes qui affilient au facrifice., quatre hommes & une femme des quatre
hommes trois font couronnez de feüilles d’arbre : on ne fauroit dfftmguer de
quelle efpece : il y a apparence que celui qliiva faire lafonEtionde .Prêtre,
eft un jeune homme quife tient auprès del’autel, il tient à la main un inftru-
ment qu’il confidere attentivement ; c’eft une efpece de palette ronde,attacpnfpecfeti
infimis ÊecuI ïs .- fadti deprehenduntur.
Quodque hic fingulare occurrit, capuc Panos ad
latus templi, & extra limites eju’s ‘ pofitum fuit.
Neque in templi ingreflu vel; in tratemplumfaliqua
videtur ftatüa vel protome Panos vel alterius numi-
nis. Ara rótunda eft fertifque coronata, Yidtimarius
arfetem mox madfcandum humèris geftat. Tunica
autem indutus altera• manu-v as quodpiani tenet,
plenum, ut videtur, vel liquore quopiam, vel
fructibus ad iacrificium adhi bendis-. Ara fuperne
vacua ornnino e f t , non lignum ib i, nori flamma
confpicitur : videtur tarnen viótimarius in aram
illam arietem conjicere .veile, ut ibi madketur.,
Supra vidimus madkatum arietem arac impófitum ,.
in qua ara nee iigna, nee flamma comparebant.
Non erat tarnen hic confuetus ufus, ut vidtima;
flip ra aram ipfam madkarentur : erit hare fortafle
confuetudo quardam fpecialis. Verum inhifce riti—
bus quorum non tam multa fuppetunt monumenta,
omnium caulam & rationem afferre fin.e errandi-
periculo non poflumus.
I I I . In altera imaginis parte eft quidam feu
paxillus in terram de fixus , qui fenfim crefcendo
fuperne fic latus evadit a ut ejus fuperficies , arar
fuperficiem pene exæquet, fit ne porro ferreus,
an æneus an lapideus, illud certe ignoramus. Res
fane fingularis eft, quam alibi nufpiam obferva-
vimus. In hac porro luperficie ; ignis .& flamma
confpicitur, qualis in aliis aris obfervatur j & in
hac fecunda ara, fi tarnen fic appellare fas fit,
combtircnda, funt vidtima: vifeera., comburendi
frudtus & liquores; Sa'cnficium deo Pani offertur :
‘ id quod haud dubie indicat Panos caput columnar
a latere- templi im pofitum , quod Panos caput ali-*
quid petram & efferatpm præ fe fert : ex fumma
fronte cornua crumpunt, aures caprinæ funt ,1a-
brorum pili extra vultus latitudiiiem extenduntur,
barba admo.dum denfa lóngaque eft. Arbor magna
prope co 1 umnam, deum filvarum & agrorum haud
dubie defignat.
I Y'.• Printer vidtimarium ilium , qui arietem hu-
meris geftat, quatuorvi-ri mulierqueuna facrificio
interfunt ; ex viris porro tres coronam ex ram is
concinnatam geftant, cuius autem arboris fint rami
vix internofei pollit. Qui facrificuli officio fundku-
rus eft, uti quidem videtur, juvenis fpeciem prar le
fert, ftat propter aram : manuque tenet inftrumen-
tum 3 quod intends oculis difpicit : eft pa la parva