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quité. Le voici en épervier tel que me l'a envoie' M.le premier Prefident Bon.
L’original qui efl: dans Ton cabinet, une fçisplus grand qu’on ne le voit ici,
cil de bois peint & doré, trouvé parmi cette quantité immenfe de figures
qu’on déterre tous les jours en Egypté y 6 t qu’on voit répandues au champ des
Mumies. C’eft le premier que j’ai vû, en relief : mais on le trouve fouvent
figuré dans les obelifques & dans les autres rtionumens Egyptiens.
III. L’Ofiris à figure humaine, qu’on voit là même, efl fort femblable à
celui que nous avons donné à la planche exx.du même tome, horslama-
chine qu’il porte fur la tête. Là c’ell une cruche alfez bien formée. Icic’elt
d abord un panier furhauffé d’une elpece de cruche avec quelques orne-
mens. J’ai dit là-même quon ne pouvoir pas bien diftinguer fi c’étoit Ofiris
ou Orus : ici les deux chiens qu’on voit aux deux cotez de la bafe, me déterminent
à le prendre pour Ofiris. On y met apparemment ces chiens parce
que félon Elien, lorfque Ifis cherchoit Ofiris, des chiens cherchoient avec
elle, & écartoient les bêtes feroces qui fe trouvoient fur leur chemin. Diô-
dore qui dit à peu-prés la même chofe, ajoute au,même endroit 1. c. p. 77.
qu’Anubis, dieu à tête de chien, étoit le garde de corps d’Ifis & d’Ofiris. Ce
qui faifoit que les chiens étoient en grand honneur dans l’Egypte. Mais, die
Plutarque dans Ion livre d’Ifis & d’Ofiris,'la vénération des Egyptiens pour
les chiens plus que pour tous les autres animaux, diminua beaucoup lorfque
Cambyfe aïant tué Apis, & l’ayant fait jetter à la voirie 5 il n’y eut que le
chien entre tous les animaux, qui alla fe repaître de loti cadavre.
Secundi Antiquitatis explanatæ tomi.En ilium acci-
pitrem , qualem cran fmi fit Monfpelienfis Curiæ
Princeps D.BonusArchetypum in ejus Mufco duplo
grandius quam hic confpicitur,pi6turis ornatum au-
ratumque eft,repertum naud dubie inter illas figno-
rum, infinitasimmenfafque ftrues, quæ quotidie ex
Ægypto in hafce regiones tranfportantur, quas in
campis etiam Mumiarum ftratas jacentefque in dies
colligunt noftrates, atque alii Europæi illo peregri-
nantes. Hune primum Ofiridem accipitrem quafi
ftatuam vidi $ at fæpe in Obelifcis in aliifque mo-
numentis Ægyptiacis depinguntur accipicres.
, I I I . Ofiris autem ille humana forma qui hic
eadem in tabula adjicitur, admodum fimilis illi efl:,
quem dedimus in Tabula c x x . fecundi Antiquitatis
tom i, una excepta machina ilia , quam capite
geftat. In ilia imagine amphora eft confpicua &
Cola y hic Yero ftatim caniftrum feu calathus eft
cui impofita amphôræ quædam • fpecies* De ilia
imagine ibidem dixi vix interiiofci polie an Ofiris
an Orus effet ; hic vero canes duo âd bafis latera
po fiti, Ofiridem omnino effe fuadent. Hi canes s
ut verifîmile eft , hic apponuntur, quoniam, ut ait-
Ælianus Hift. Animal» 10. 45. quando Ifis Ofiridem
quærebat s canes cum illafimul inveftigabant >
& occurrences feras abigebant. Qui idipfum fere
dicic Diodorus SiculüSjhocadjititl. ï. p .7 7 . Anubift
deum canino capite, Ifidis & Ofiridis effe corporis
euftodem , hineque canes per Ægyptum magno in
honore haberi. Verum , inquit Plutarchuslib. de
Ifide & Ofîride , venératio ilia Ægyptiorum ero-a
canes , plufqüam ergacæteraanimalia, admodum
diminüta eft , quando Cambyfe occifum ab fe
Apim disjici jubente, ex omnibus animalibus folus
canis carnes ejus efum accurrit.