INTRODUCTION AU VOCABULAmE.
publié jusqu’alors. Sur les renseigneniens qui me furent
donnés, je m’adressai à un respectable habitant '
de la colonie qui, depuis longues années , avait fait
son étude spéciale de cet objet. Il remit avec beaucoup
de complaisance à ma disposition un manuscrit
très-volumineux, qui renfermait tous les matériaux
propres à la confection d’un vocabulaire madekass et
français tres-détaillé ; il m’autorisa même à en tirer
tel parti que je jugerais convenable durant mon séjour
à riIe-de-France.
Je fis un choix des mots qui me parurent particulièrement
utiles à la connaissance du madekass, et je
les disposai dans un ordre inverse de celui où ils
étaient présentés, c’est-à-dire, de manière à former
un vocabulaire français et madekass. En outre, je
pris sur moi de faire subir diverses modifications à
l’orthographe suivie par l’auteur, afin de me rapprocher
le plus possible de celle que j’avais moi-même
adoptée pour les langues de l’Océanie.
Afin de rendre mon travail plus complet et plus
utile, j’ai jugé à propos de le faire précéder par les
notes grammaticales recueillies par Chapelier sur le
même objet, et publiées en 1827 , par M. Lesson,
^ > C’est d ’après sa prière inême que je laisse son nom sous le voile de
l'anonyme; je le ferai connaître aussitôt qu’il m’en aura exprimé le désir.
dans les Annales maritimes. J’ai reproduit textuellement
ces notes sans leur faire subir d’autre changement
que quelques corrections d’orthographe.
L’accord presque parfait qui l'ègne, pour les significations
et les prononciations, entre les mots donnés
par Chapelier et ceux qu’a signalés l’auteur du Vocabulaire,
est un sûr garant de l’authenticité et de l’exactitude
des uns et des autres.
Sans doute, les philologues sentiront particulièrement
l’intérêt de posséder un vocabulaire complet
d’une langue parlée par la population entière d’une
des plus grandes îles du globe, langue qui offre dans
la construction de ses mots des formes aussi simples
que riches et ingénieuses. Cependant, la marine
française ne peut elle-même oublier que son gouvernement
possède depuis long-temps des droits avoués
par l’Europe entière sur une grande partie de Madagascar,
et sous ce rapport la publication de ce vocabulaire
ne devra point lui être indifférente R
> Nous savons que Flaccourt et Challau ont déjà publié chacun un
Vocabulaire étendu sur le même su je t; mais ces ouvrages sonl devenus fort
rares. D ’ailleurs nous nous flattons de l ’espoir que celui que nous présentons
l’emportera d’une manière très-marquée sur les ouvrages de nos prédécesseurs,
pour la rédaction, pour la précision, et surtout pour l’orthographe
adoptée, alin de rendre convenablement la prononciation des naturels.