Comparotson
DU MADEKASS AU MALATO.
Ainsi, en comparant directement le madekass au
malaïo, voici les mutations, qui viennent fixer l’attention
de l’observateur ;
Plusieurs mots sont identiques; d’autres n’ont que
de légères nuances dans les voyelles qui ne peuvent
déguiser l’origine commune; enfin, nombre d’autres
ont altéré leurs consonnes en passant dans les deux
langues ; c’est ce dernier cas que nous allons examiner
ici :
1°. On remarque d’abord que le B du malaïo est
le plus souvent rendu par V eu madekass. Exemple ;
Boulou, bambou, voulou. — Tebal, épais, tevo. —
Bouni, cacher, avouni. — Bouhi, écume, vouri. —
Bounga, fleur, vongh. — Oubi, igname, ouvi. —
Boulan, lune, voulan. ■— Bibou, mille, arivou. —
Bourong, oiseau, vourou. — Boutou, pénis, voutou.
— Batou, pierre, vatou. — Baboun, poumons, avouk
[VB a disparu en ouXie). — Biboul, tempête, rivout.
— Bounou, tuer, vounoni.
2®. Presque toujours la labiale P se change dans
l’aspirée/?. Exemple: Pana, ave, fa n a v a n .— Pouti,
blanc, foutsi. — P a ti, amer, mafaët. — Panas,
e\\a\xd,fan,— Pili, Oneiavc,fli. — Poulou, dix, fo u i.
Api, feu, af. — Pipi, joue, f f i . — Mipis, mince,
manifi. Lapi, natte, laß.— Papan, planche, fa -
J a n . — Penou, fime, fe n o u .— Ampat, quatre, efat.
— Passir, sable,/«w«. — Lapas, lâcher, alefal.
3°. Le K disparait ou se change en H. Exemple :
Kilat, éclair, helet. — Koulit, peau, houlits. — Takot,
effrayer, ta h o ts .-L a k i, mâle, la h e .-K o u p a s ,
peler, hofats. — Kentout, pet, hetout. — A ka r, racine,
vahats. — Tarek, tirer, tarihi, — Ankau, toi,
anau. Ako, moi, aho Bouket, mont, vouhits.
— Kalam, nuit, hal.
4 . La conversion du Z) en 1? se rencontre fréquemment.
Exemple: /?«««, deux, roua.— Dingar,
entendre, ring. — Daun, famille, rav. — Ldong, nez,
ouroun. — Dinding, mur, rinri.
Les quatre conversions précédentes nous paraissent
être celles qui établissent les différences les plus
caractéristiques entre le malaïo et le madekass, relativement
aux termes qu’ils ont puisés à une source
commune. Il faut ajouter à cela que la particule initiale
amp ou ampang du madekass indiquant l’agent d’une
action, est représentée dans le malaïo par l’affixe
pen ou peng, de même que l’initiale mang, caractéristique
du sens actif ou de l’acte même, est représentée
par meng, mem ou men. Le madekass a de
plus que le malaïo l’initiale fa n g , fa n o n /am pour
exprimer l’action même; il a aussi de plus les initiales
pour rendre le sens passif, mifan ou m if am pour
la réciprocité, ant pour la localité, z a f pour la descendance,
et surtout maha, mah ou ma pour la faculté,
comme tsi ou si pour la privation ou l’irapos-
sibilité. Sous ces divers rapports, la langue madekass