mit en évidence l’analogie des idiomes océaniens avec
le malaïo et le madekass, à l’égard des noms de nombre
recueillis en quarante-deux dialectes différens.
Depuis ce temps, divers voyageurs ou écrivains
ont tour à tour signalé d’une manière générale ces
analogies, mais sans entrer dans aucuns dévelop-
pemens sur cet objet. Le docteur Martin nous parait
être le seul qui, à la suite de son excellent ouvrage
sur le séjour de Mariner à Tonga, ait présenté une
liste de cinquante-cinq mots en langue malaïo, qui se
retrouvent dans le tonga plus ou moins altérés. Suivant
nous, c’était là le meilleur moyen de faire apprécier
à toute leur valeur les rapports qui pouvaient
rapprocher les langues océaniennes des langues malaïo
et madekass c
C’est .pour remplir ce but, autant qu’il était possible,
que nous avons formé le vocabulaire comparatif
qui précède ces considérations. Nous avons choisi
de préférence les dialectes mawi, tonga, taïti et ba-
waii, pour les comparer au malaïo et au madekass,
par la double raison qu’ils régnent à peu près aux
quatre extrémités de la région polynésienne, et sur-
I Au moment même où nous livrons ces considérations à la presse, nous
venons d’avoir connaissance du savant travail qu’a publié tout récemment
M. Marsden sur les langues océaniennes. Tout en applaudissant à son
ouvrage, et partageant la plupart de ses opinions, nous regrettons qu’il ait
cru devoir borner ses comparaisons à vingl-qualre mots seulement en outre
des termes numériques. Nous sommes aussi étonné qu’il ait préféré employer
les mots provenant des Voyages de Cook, pour les langues de Tonga
et de la Nouvelle-Zélande, à ceux qu’on trouve dans les Vocabulaires bien
plus exacts de Martin et des Missionnaires.
tout parce que ce sont ceux que nous connaissons le
mieux jusqu’à présent.
La plupart des mots que nous donnons pour l’idiome
de la Nouvelle-Zélande sont tirés de la grammaire
publiée à Londres en 1820, et nous avons nous-
même vérifié leur exactitude sur les lieux en 1824
et 1827. La désignation de mawi, que nous assignons
à ce dialecte, nous a été fournie par la dernière partie
du nom de la grande lie du nord, Ika-na-Mawi,
comme par le nom du premier homme de cette race,
suivant l’opinion la plus commune des indigènes.
C’est dans l’ouvrage de Mariner que nous avons
puisé les expressions du langage de Tonga, et nous
avons reconnu leur parfaite précision durant notre
séjour à Tonga-Tabou en 1827.
Presque tous les mots taïtiens que nous présentons
ont été recueillis par nous-mème en 1823 à Taïti.
Les autres ont été extraits des divers vocabulaires
formés par Forster et Bougainville, ou bien d’une
petite grammaire imprimée à Taïti en 1823. Nous
avons apporté tous nos soins à leur donner une orthographe
propre à rendre convenablement leur prononciation.
Nos ressources pour le dialecte hawaii ou des iles
Sandwich ont été bien plus limitées. Il a fallu nous
contenter de ce que nous avons trouvé dans le vocabulaire
d’Anderson, et d’un certain nombre de mots
recueillis et communiqués par M. Gaimard. En compulsant
attentivement la narration d’Ellis sur son séjour
à Hawaii, nous avons réussi à ajouter une cen-
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