La bouche du polystome paraît multiple, comme celle de
la linguatule ; elle se compose de six ventouses divisées chacune
en deux cavités par une cloison, et le fond de chaque
cavité offre une ouverture que l’on peut regarder comme
une bouche. Ainsi le polystome a douze bouches qui s’ouvrent
dans le fond de six fossettes ou ventouses. Il s’allonge
et se contracte à la manière des sangsues et des fascioles.
On ne connaît encore qu’une espèce, qui est la suivante.
E S P È C E .
1. Polystome du thon. Polystoma thynni.
De Laroche, nouv. bullet. des sc. vol. 2. n.° 44* P* 27I* pl. a.
f. 3. a , b , c.
Il vit sur les branchies du thon, auxquelles il se fixe à l ’aide
de ses ventouses. I l est de couleur grise et de la longueur
de deux centimètres. Ce ver est mou, n’ a ni articulations
ni tentacules. Son extrémité antérieure est arrondie , et
dans le milieu son corps est é larg i, presqu’en fuseau.
PLANAIRE. ( Planaria. )
Corps oblong, un peu aplati, gélatineux, contractile^
nu, rarement divisé ou lobé.
Deux ouvertures sous le ventre (la bouche et l’anus).
Corpus oblongum , planiusculum , gelatinosum, nu-
dum , contractile, raro divisum aut lobatum.
Por i duo ventrales ( os et anus):
OBS E R V A T I O N S.
Je ne crois pas que les planaires soient des annelideS,
quoiqu’elles paraissent avoir des rapports avec les sangsues.
Elles en ont de plus grands avec les fascioles, et probablement
leur organisation n’est pas plus composée que celle
des vers les plus perfectionnés.
Cependant on prétend que plusieurs espèces sont munies
d’yeux : on leur a observé du moins des points noirs en
nombre et disposition variables, et ces points ont été regardés
comme des yeux» Sans doute on leur suppose en même
temps des nerfs optiques, aboutissant à un cerveau, condition
exigée pour que ces points soient des yeux. Ces attributions
de fonctions a des parties très-peu connues, ne me paraissent
point former une objection contre l’opinion de placer les
planaires dans la classe des vers.
On ne distingue ordinairement les planaires des fascioles
que parce que les premières sont des vers extérieurs, vivant
librement dans les eaux ; néanmoins leur bouche , non terminale
, les caractérise jusqu’à un certain point.
Les planaires n’ont point le corps véritablement annelé j
il est gélatineux, contractile , presque toujours simple, rarement
divisé ou muni de lobes, et en général dépourvu d’or-
gaiies particuliers, saillans à l’extérieur.
La bouche, quoique placée quelquefois très-près du bord
•antérieur, n’est point véritablement terminale 5 elle est, ainsi
que l’anus, sous le ventre de l’animal, variant dans sa position
selon les espèces.
Les intestins des planaires né consistent qu’en un canal
plus ou moins long, des côtés duquel partent souvent des
rameaux quelquefois très-nombreux.
Si, comme cela est probable, les planaires n’ont pas un
système de circulation, elles n’ont point de branchies. Il
paraît même qu’on ne leur connaît point de sexe ; les amas de
corpuscules oviformes qu’on voit en elles , ne seraient donc
que des gemmes amoncelés qui servent à les multiplier.
Tom. III. ia