O B S E R V A T I O N S .
Qui se serait douté que le pyrosome, observé d’abord par
MM. Péron e t le Sueur dans la mer atlantique , fut un assemblage
de petits animaux agrégés ! on le p rit donc alors
p o u r un seul animal. E t en effet, sa forme g én é rale, le rapprochant
jusqu’k un certain point de celle des béroës , je
pensai de même et le plaçai dans la classe des radiaires.
Ce fut M. le Sueur q u i, le premier , découvrit l’e rreur ,
et qui reconnut que chacun des tubercules qui hérissent la
surface extérieure du pyrosome, appartenait à un animal
particulier.
E nsuite , les observations de M. Sav.igny sur différens
animaux que l’on rangeait parmi les alcyons et sur le pyrosome
même, nous apprirent que tous ces animaux étaient
du même ordre : ils appartiennent tous effectivement à nos
botryllides.
Maintenant, il n ’est plus question que de d é c id e r, d’après
des motifs non a rb itra ire s, si l’organisation réelle de ces animaux
exige leur réunion avec les mollusques , comme le
pensent MM. Cuvier, Savigny , le Sueur et Desmarest. On
a vu que je ne partage nullement cette opinion.
Ainsi, les pyrosomes offrent chacun un assemblage de
petits animaux très-singuliers, sous la. forme d ’un cylindre
creu x , fermé à une ex trém ité, tronqué et ouvert à l’a u tre ,
et hérissé en dehors par une multitude de tubercules tantôt
disposés par anneaux, et tantôt irrégulièrement.
Quoique leur masse commune soit gélatineuse et transparente
, les tubercules de sa surface extérieure sont plus fermes
que le reste de sa substance. Néanmoins, ils sont diaphanes
, brillans et polis. Au sommet de chaque tubercule
se trouve l’oscule où aboutit la-bouche de l'animalcule, et
quelquefois cet oscule offre d’un côté une pièce lancéolée
qui le dépasse.
Disposes horizontalement dans la m e r, les pyrosomes y
paraissent exécuter de légers mouvemens qui les déplacent.
On les y rencontre souvent p a r bandes composées d’une innombrable
quantité d’individus.
Par leur grande phosphorescence, ils font la nuit paraître
la mer comme embrasée dans les espaces qu’ils occupent.
E t en effet, rien n’est plus remarquable que l’éclat lumineux
et les couleurs brillantes qu’offrent alors ces masses flottantes.
Mais leurs couleurs varient instantanément, et passent
rapidement d’un rouge vif a l’au ro re , à l’o ra n g é , au v erdâtre
et au bleu d’azur , d’une manière vraiment admirable.
E S P È C E S .
1. P y ro som e atlantique. Pyrosoma atlantiça,
P ■ tuberculis irregularibus , confert.is , apice mulicis.
Pyrosoma. Pérou et le Sueur , voyage , p. 488. t. 3o. f. 1.
Annales du tnu-s. v. 4. p. 44°-
Habi te la mer .-atlantique équatoriale.
2. Pyro som e élégant. Pyrosoma elegans.
P . subconica , granulala ; fasciis tuberculosis , transversis:
tuberculis nudis annulatis.
Pyrosoma elegans. Le Sueur, nouv. bull, des sc. vol. 3.
p. a83. i •:
■ Habite dans la Méditerranée. Espèce plus petite que les deux
autres.
3 . P y ro som e géant. Pyrosomà gigdntea.
P . grandis, subcylindrica ; tuberculis inoequalibus , con-
fitrtis ,' inordinatis■ , apice lanceolatis.
Pyrosoma gignntea.Le Sueur, ib id , et voyage , pl. pénultième.
Habite la Méditerranée. Les animalcules sont déprimés; leur
oscule extérieur • se trouve à la base de la pièce lancéolée qui
surmonte le tubercule.
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