général, de leur définition, de leur organisation, de leurs
singulières métamorphoses, de la source de leurs habitudes
, enfin de leurs parties extérieures.
Maintenant il s’agit de les distribuer, de les diviser pour
en faciliter l’étude, en un mot,- de les distinguer les uns
des autres.
. Les insectes, si nombreux, si diversifiés dans leurs
caractères , si élégans même et si variés dans leurs couleurs,
enfin si singuliers dans leurs actions habituelles, ont
tellement intéressé sous ces différens rapports, que, de tous
les animaux, ce sont ceux qui ont été le plus observés, le
plus étudiés, et sur lesquels les travaux des naturalistes se
sont le plus exercés. Cependant, jusqu’à ce jour on a
toujours varié dans la manière de les distribuer , de les
diviser , d’établir leurs genres, et par conséquent dans
les méthodes qui ont été successivement proposées pour
les faire connaître èt faciliter leur étude.
A la vérité, nos idées sont à-peu-près fixées maintenant
snr le caractère général et essentiel des insectes , et sur le
rang qu’il faut leur assigner parmi les antres classés du
règne animal ; mais cela ne suffit pas. Il faut1 encore établir
parmi eux l’ordre le plus conforme à la loi des rapports
, et à celle du perfectionnement croissant de l’Organisation
; ensuite, sans intervertir cet o r d r e i l faut-diviser
et sous-diviser leur série de manière qu’à l’aide dîme
méthode en quelque sorte simple et fondée sur des caractères
faciles à saisir, l’on puisse arriver presque sans obstacle
jusqu’aux espèces.
Tel est le problème à résoudre pour toutes les parties
de l’histoire naturelle ; et, dans les insectes, c’est celui qui
exige le plus de mesure et de discernement dans l’emploi
des considérations , et qui , par là même présente le
plus de difficultés.
A l’égard des insectes, il paraît que les entomologistes
se sont en général plus occupés de l’art d’accroître et d’étendre
les distinctions, que de l’importance de conserver à
la méthode la' clarté et la facilité qui peuvent seules la
rendre utile, et surtout de celle de conserver à la série ,
la plus grande conformité avec le plan des opérations de
la nature.
Ceux qui, dans l’art des distinctions, se sont occupés
de la formation des genres , n’ont eu presqu aucun égard
à ce qu’exige la philosophie de la science, et ne se sont
nullement mis en peine de syassujétir à aucune règle , ni à
mettre de la mesure dans leur travail. Ils n’ont vu que de
petites divisions à multiplier tant qu’ils en trouveraient la
possibilité, et qu’une immense nomenclature à étendre.
Cet abus de l’une des plus importantes parties de l’art,
ne cessera probablement que lorsque la science sera tellement
encombrée qu’il ne sera plus possible d’y pénétrer,
et qu’il faudra consacrer sa vie entière à étudier la stérile
nomenclature des objets.
Parmi les insectes , la.détermination des ordres n’a pas
heureusement subi autant d’écarts inconsidérés que la
formation des genres; mais on n’est point d’accord sur
les principes qui doivent diriger dans cette détermination.
Dans les premières distributions , les divisions qui forment
les ordres ont été fondées sur la considération des
ailes , soit quant à leur présence, leur nombre et les caractères
qu elles offrent, soit quant à leur absence. Ainsi