
amène des résultats fort différens des produits de la première.
Tous les insectes se montrent dans différens âges , soit
sons plusieurs formes diverses , soit avec différentes sortes
de parties ; tous subissent donc des métamorphoses.
Cependant, comme ces métamorphoses varient, selon
les races, dans les ordres , et dans les familles mêmes ;
qu’elles sont grandes ou petites, et qu’elles paraissent tenir
à la manière dont les races se nourrissent ; il est nécessaire
de les distinguer en plusieurs sortes. En conséquence,
deux sortes principales de métamorphoses me paraissent
devoir être déterminées ; ce sont les suivantés :
La métamorphose générale ;
La métamorphose partielle.
La métamorphose générale est celle de l’insecte qui,
dans le cours de sa vie, subit des mutations dans sa forme
générale et dans toutes ses parties, surtout les extérieures.
La forme sous laquelle il naît est différente de celle qu’il
acquiert par la suite ; et aucune des parties qu’il avait dans
son premier état ne se conserve la même dans son état
dernier ou parfait. O r , de toutes les métamorphoses ,
celle-là est la plus grande , quoiqu’elle puisse offrir différens
degrés d’intensité.
Je remarque que tous les insectes assujettis à la méta-
morphose générale ont, dans leur dernier état, une manière
de se nourrir différente de celle du premier, ou
qu’ils prennent alors une autre sorte de nourriture.
Je vois en outre que les larves de tous ces insectes sont
généralement munies d’une peau molle, sauf sur la tête de
certaines d’entr’elles, et n’ont point d’yeux à réseau.
Ces deux particularités sont importantes à considérer,
soit pour juger la métamorphose que devront subir les
larves, soit pour saisir la cause même des métamorphoses
générales.
Dans tout insecte qui subit une métamorphose générale,
l’état moyen de l’animal entre celui qu’il obtient
en naissant, et celui où il parvient en dernier lieu, est
un état d’immobilité, durant lequel l’animal ne prend
aucune nourriture et semble presque mort : j’en parlerai
en traitant de la chrysalide.
La métamorphose partielle est celle de l’insecte qui ^
dans le cours de sa vie, ne subit point ou presque point
de mutation dans sa forme générale , mais seulement
acquiert à l’extérieur de nouvelles sortes de parties. Il
conserve dans son dernier état les parties qu’il avait en
naissant ; et lorsque son accroissement est sur le point de
se terminer, il en obtient de nouvelles qu’il n’avait pas
d’abord. Cette métamorphose est la plus petite ; mais c’en
est une , puisque l’animal possède dans son dernier âge,
des parties qu’il n’avait pas dans le premier.
I c i, au moins pour les insectes que j’ai observés, je
remarque le contraire de ce qui a lieu dans ceux qui sont
assujettis à la métamorphose générale. Les insectes qui ne
subissent qu’une métamorphose partielle n’ont pas, dans
leur dernier état, une manière de se nourrir différente
de celle du premier, et ne prennent point alors une autre
sorte de nourriture. Je vois aussi que la larve de ces insectes
est munie d’yeux à réseau et d’une peau cornée ou
coriace, comme l’insecte parfait, ou avec très-peu de
différence.