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de la Louche à la seule fonction de sucer ou de prendre
des alimens liquides, accommodant ces parties aux besoins
de chaque cas particulier.
Ainsi , depuis que nous examinons ces animaux, tous
ceux que nous avons vus ont un suçoir de plusieurs pièces
; et ce suçoir, dans l’inaction , est renfermé dans une
gaîne que la nature a variée dans sa composition et sa forme
selon les besoins. Cette gaine du suçoir représente
la lèvre inférieure, ou du moins offre une partie qui,
après sa transformation, pourra la constituer. Nous la vons
trouvée bivalve dans les cipteres 5 elle 1 est encore dans
les deux premières familles des diptères [les coriaces et
les rhiprdopteres]; mais, dans tous les autres dipteres,
nous ne l’avons plus trouvée qu’univalve et inarticulée. Enfin
, dans les hémiptères dont il est ici questionna gaine
du suçoir se retrouve encore, et se montre univalve ,
comme dans la plupart des dipteres 5 mais elle est ici distinctement
articulée, et ce ne sera plus que dans cet ordre
que nous l'observerons. Effectivement, la nature se préparant
a rendre la bouche des insectes propre à d autres
fonctions, abandonne cette gaine du suçoir dans l’ordre
suivant [les lépidoptères], et laisse ce suçoir à nu jusqu’à
ce quelle l’ait fait entièrement disparaître.
Quant aux hémiptères dont il s'agit actuellement, la
gaine qui contient leur suçoir, se trouvant en général fort
. allongée et aiguë, a reçu le nom de bec ( rostrum) , pour
la distinguer de celle des diptères, qui ressemble plus à
une trompe.
Ce bec singulier, articulé, aigu, et abaissé ou recourbé
sous la poitrine, est composé de deux à cinq articulations.
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Il sert de gaine à un suçoir de quatre pièces, qui sont des
soies fines , roides et aiguës. Deux de ces quatre scies sont
souvent réunies, ce qui fait qu elles ne paraissent alors
qu’au nombre de trois. Ces pièces, en se réunissant, forment
un tube grêle que l’insecte introduit dans les vaisseaux
des animaux , ou dans le tissu des plantes, pour en
extraire les fluides qui peuvent le nourrir.
Il y a appareU.ee que les quatre soies fines qui composent
le suçoir des hémiptères, sont les pièces destinées
à produire les deux mandibules et les deux mâchoires des
insectes broyeurs, et que la gaine de ce suçoir, qui a ici
la forme d’un bec, servira à former la lèvre inférieure
de ces animaux. Pour cet objet, la nature n’aura qu’à
raccourcir et modifier la forme de ces parties.
Dané les insectes à quatre ailes, on a donné le nom
d’élytres aux deux ailes supérieures, lorsqu elles sont coriaces
ou crustacées , et qu’elles ne servent pas au vol.
Mais, comme tout est nuancé dans les opérations de la
nature , on rencontre nécessairement des cas où 1 arbitraire
décide à cet égard.
Lés élytres des hémiptères diffèrent tellement les uns
des autres, et offrent des nuances telles dans leurs différences,
qu’on voit clairement que ces élytres ne sont
que des ailes supérieures, plus ou moius utiles au vol.
En effet, dans les punaises, une partie de ces éiytres
est dure, coriace, opaque, et ressemble presque aux élytres
des orthoptères ou même des coléoptères 5 tandis que
l’autre partie est membraneuse et semblable à une partie
d’aile véritable.
Dans les cigales, les pücerons, les psylles, etc., les