
nies dans les diptères de la seconde famille, tels que les
mu&cides, et y constituent la trompe univalve de leur
bouche, trompe qui correspond à une lèvre inférieure.
Souvent même les deux palpes labiaux se montrent à la
base de cette trompe ; mais le suçoir de ces insectes n’est
encore que de deux soies distinctes ou réunies, et ne représente
que des mâchoires. Ce n’est donc que dans les
syrphies que l’on commence à trouver des pièces qui
peuvent correspondre à des mandibules.
Nous manquerions encore des preuves propres à établir
les développemens successifs de cette unité de plan
pour la bouche des insectes, si M. Savigny., par ses
observations singulièrement délicates , ne nous lès avait
récemment fournies. Ce naturaliste, d’une sagacité et
d’une patience extraordinaires dans l’observation, a prouvé
que , dans les lépidoptères, où l’on ne connaissait
guères que la langue spirale et bilamellaire qui, dans leur
état parfait, constitue leur suçoir, il y avait réellement
deux lèvres ( une supérieure et une inférieure) , deux mandibules
, deux mâchoires-et quatre palpes, dont deilx
maxillaires et deux labiaux. Mais, dans ces insectes parfaits
la nature n’ayant besoin que d’établir un suçoir,
n’emploie que les deux mâchoires quelle développe et
allonge en lames linéaires, et laisse sans usage presque
toutes les autres parties. Aussi, à l’exception des deux palpes
labiaux qui étaient déjà connus, quoique la nature de
leur support ne le fût point, toutes les autres parties observées
dans la bouche de ces insectes par M. Sauigny, sont
restées sans usage, sans développement et d’une petitesse
extrême, qui les avait fait échapper à nos observations.
Les deux petits palpes maxillaires néanmoins avaient déjà
été aperçus par M. Latreille dans quelques lépidoptères
nocturnes ; mais on doit à M. Savigny de nous avoir montré
qu’ils existent dans toutes les races de l'ordre. Enfin ,
par une comparaison suivie des parties déliées de la bouche
des diptères avec celles de la bouche des insectt s
broyeurs, dans l’état parfait, M. Savigny nous a fait
voir enlr’elles une analogie si marquée, qu’on ne saurait
douter maintenant de celte conformité de plan pour la
bouche de tous les insectes, quoique ce plan n’ait pu recevoir
son exécution complète que dans la bouche des espèces
qui 'composent les derniers ordres de la classe.
Ce n'est, en effet, que dans les hyménoptères, que les
mandibules commencent à exécuter leurs fonctions naturelles
; et cependant la plupart de ces insectes offrent encore
, dans leur état parfait, une espèce de suçoir. Mais
dans les insectes des ordres suivans, les mâchoires sont
raccourcies ^ le suçoir n’existe plus , ces animaux ne sont
plus que des broyeurs, et le plan général de leur bouche
a reçu son exécution complète.
La nature, en donnant l’existence aux premiers insectes
n’ayant pu d’abord leur donner , dans l'état parfait
, la faculté de prendre des alimens solides , mais
seulement celle de pomper des liquides , on sent qu’elle a
dû débuter par en faire des suceurs. Par la suite son
plan d’organisation pour les insectes ayant reçu plus d»
développement, ses moyens se sont accrus, et elle a pu
amener les insectes parfaits à prendre des alimens solides
et à être dei broyeurs. Il ne lui a point fallu , pour cela,