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portunité, leurs dégâts , leur petitesse, et pûur lesquels
on conçoit en général du mépris et quelquefois dù dégoût.
Ce sont, au contraire, pour ceux qui en font une étude
particulière , des êtres très-intéressans, qu’on ne saurait
trop observer ; parce que, sous un volume plus petit que
celui de beaucoup d’autres animaux, ils présentent, soit
par les particularités de leur organisation et de leurs mé*
tamorplioses > soit par leurs moeurs, leurs habitudes et les
manoeuvres admirables de la plupart d'entr’eux, des faits
singuliers, propres à exciter en nous le désir de les con-
nSître.
Relativement à leurs habitudes, les uns marchent comme
les quadrupèdes ; d’autres volent comme les oiseaux ; quelques
uns nagent et vivent dans les eaux comme les poissons
; enfin , il en est qui sautent ou se traînent comme les
reptiles.
Supériorité des mouvemens dans les insectes , sur ceux
de presque tous les autres animaux.
Ce qui est bien digne de remarque, c’est que les insectes
doivent a leur système de mouvement toute la supériorité
d’action qu’on leur connaît, et qui les rend si
intéressans à observer ; supériorité qui leur donne sur les
autres animaux sans vertèbres , de grands avantages dont
ceux-ci ne sauraient jouir.
Leur système de sensibilité est encore fort imparfait
comme je le montrerai tout-k-l’heure ; mais leur système
de mouvement a toute la perfection qui peut être obtenue
sans le secours d’un squelette intérieur.
En effet, leur peau cornée les prive sans doute du sens
général du toucher , en sorte que la nature fut obligée de
particulariser ce sens en eux, en le réduisant atix extrémités
antérieures des antennes et des palpes ; extrémités qui
offrent dans cettepartie delà peau, des points tellement
amincis et délicats, qu’ils y obtiennent un tact très-fin,
en un mot, la sensation des objets touchés. Mais cette peau
cornée ayant juste la solidité qui donne aux muscles de
bons points d’appui, et étant rompue de distance en distance
en articulations assez nombreuses, donne un haut
degré de perfection à leur système de mouvement, et facilite
la célérité et la diversité des actions, selon la modi-
ficationque ce système a reçue dans chaque race. ’
Si l’on examine la forme générale des insectes , la première
considération qui nous frappe, c'est sans doute
celle que tout ici est articulé ; savoir : les pattes,
les antennes, les palpes, le corps même de l’animal ; et
l’on ne peut qu’être surpris de trouver tout-à-coup un
mode si nouveau, et en même temps si employé, puis-
qu il s étend non-seulement à tous les insectes, mais aussi
aux arachnides et aux crustacés. Ce mode ensuite se
îetrouve encore dans les annehdes et les cirrhipèdes
mais en s’y anéantissant graduellement ou par parties.
S i , dans les insectes, la supériorité et surtout la vivacité
des mouvemens sont dues, d’une part, à la solidité
de la peau qui fournit aux muscles des points d’appui suf-
fisans, et de l’autre part, aux parties rompues en articulations
mobiles ; pourquoi, demandera - 1-on , ce mode
étant pareillement employé dans les crustacés, ne donne-
t-il pas à ces derniers une égale vivacité de mouvement ?
A. cela je réponds que, dans les crustacés, qui en général
vivent habituellement dans'l’eau, la célérité des mouvc