
veines pour les mouvemens de leurs fluides, et qui toute
leur vie ne respirent que par des branchies, et non par
des trachées aériennes , telles qu’elles existent dans tous
les insectes parvenus a l’état parfait.
Je n’ai pas dû de même m’en tenir à la considération
isolée d’avoir des antennes à la tête ; car en associant
par-là les crustacés aux insectes, je n’aurais pu y joindre
la plupart 'amefinidesïj qui, quoique formant un rameau
latéral, sont encore plus voisines des insectes que
les crustacés,, et qui, sans que ce soit l’effet d’aucun
avortement, n’ ont jamais d'antennes.
11 m’a donc fallu considérer cette particularité- admirable
des véritables insectes^ de subir des métamorphoses
éminentesc’est-à-dire , de grandes transformations, ou
d’acquérir dc nouvelles sortes de parties, et conséquent
ment de ne pas naître soit dans l’état qu’ils doivent- conserver
toute leur vie, soit avec toutes les portes de
parties qu’ils doivent avoir.
Cette faculté de ne pas naître avec toutes les sortes de
parties qu’ils doivent acquérir, et générale pour toiu$'les
insectes, n’est bien éminente que chez eux, et n,’offre
ailleurs que;, quelques exemples analogues et isolés ( les
daphnies dans les crustacés , les grenouilles dans les reptiles
, etc. )» Elle dépend, comme nous le verrons, du nouveau
mode pour la génération que la nature commence
en eux, et d’une particularité qui affecte leur organisation
au moment où la nature prépare les nouveaux organes
qu’exige ce mode. Il en résulte que les insectes parviennent
dans le cours de leur vie à un état particulier très-
prononeér qu’on nomme leur état parfait, et dans lequel
seul ils peuvent se reproduire, à moins qu’une cause d’avortement
de parties, n interrompe cet ordre de choses
en quelques-uns d’entr’eux.
Maintenant, s i , au caractère de subir des métamorphoses
ou d’acquérir de nouvelles sortes de parties, l’on
leunit la considération du defaut de système particulier
pour la circulation dans ces animaux, on aura,
dans cette réunion , un caractère distinctif et exclusif
pour les insectes ; caractère qui ne rencontre nulle
part aucune véritable exception , qui n’offre aucun
exemple analogue dans les autres animaux, et qui ,
circonscrivant -nettement la classe des insectes, montre
que, malgré leur diversité, le système général de leur
organisation leur est tout-à-fait particulier.
Qu il y ait des transitions des insectes à des animaux des
classes avoisinantes, parla considération de certaines parties
qui se transforment les unes dans les autres, ou dont
le nombre des unes augmente aux dépens de celui des
autres, ou enfin dont certaines de ces parties sont supprimées
par des avortemens constans ; ces faits sont in-
téressansà remarquer, parce qu’ils nous éclairent sur les
moyens qu emploie la nature en variant ses opérations
suivant les circonstances ; mais ils 11’affaiblissent nullement
les caractères distinctifs que je viens d’exposer, et
qui circonscrivent éminemment les insectes.
Le fait suivant prouve incontestablement le fondement
de ce que je viens d’avancer.
Les insectes# dans l’état de larve, c’est-à-dire , dans
leur état imparfait, ofïrent entr’eux une si grande diversité
, souvent même si peu de rapports, qu’alors les uns