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instituer de nouvelles sortes de parties dans la bouche >
mais seulement modifier celles qui existaient, et les approprier
à de nouveaux usages.
Ainsi, la bouche des insectes, parvenus à l’état parfait,
présente six sortes de parties essentielles, plus ou moins
distinctes, lesquelles, malgré la différence de leurs fonctions
, appartiennent à un plan uniforme, et sont toutes
appropriées aux diverses manières de se nourrir des animaux
qui les possèdent.
Ces parties ne se trouvent point toutes à-la-fois, dans
tous les insectes et elles n y sont jamais mélangées avec
d autres. Elles ne sont pas toujours reconnaissables^ tant
elles varient dans leur forme et leur grandeur.
Maintenant, donnons une définition succincte de chacune
de ces parties, au moins de celles connues généralement
des entomologistes, et considérons-les successivement
, dans l’état de leur dernière destination :
i.° La lèvre inférieure [ labium inferius] est une pièce
transversale, mobile, coriace ou membraneuse, souvent
échancrée, velue ou ciliée à son bord antérieur, terminant
inferieurement la bouche, et se mouvant de haut en
bas ou de bas en haut. Elle sert à la déglutition par ses
mouvemens, et donne naissance aux palpes'labiaux. Cette
pièce s’appuie sur le menton de l’animal, et ce menton
est une pièce dure, non mobile, qui ne fait point partie
de la bouche. Dans la plupart des insectes suceurs, cette
lèvre est représentée, d’abord par deux vajves distinctes ^
ensuite par deux valves réunies formant, soit une trompe
inarticulée, soit un bec articulé j
Les mâchoires £ maxilice J sont deux pièces minces,
presque membraneuses , quelquefois .un peu coriaces,
presque toujours ciliées en leur bord interne , et terminées
en général par des dentelures assez solides. On les
trouve au-dessus de la lèvre inférieure , et au-dessous des
mandibules , lorsque celles-ci existent. Leur mouvement
s’exécute latéralement, et leur consistance est toujours
moins solide que celle des mandibules. Elles donnent
naissance aux palpes maxillaires. Dans les insectes suceurs,
les mâchoires sont représentées par des soies ou
des lames étroites qui forment ou concourent à former
le suçoir j
3.° Les palpes labiaux [palpi labiales j sont au nombre
de deux seulement : ce sont des filets articulés, mobiles,
et qui ressemblent à de petites antennes. Us ont leur attache
aux parties latérales de la lèvre inférieure. On les voit
facilement dans la bouche de tous les insectes broyeurs,
et néanmoins ces parties existent dans celle de presque
tous les autres insectes. Ces palpes sont les premiers que
la nature forme. Ils paraissent déjà exister dans les aptèresi
On les reconnaît très-bien dans les muscides où les palpes
maxillaires ne se. montrent pas encore. Ils* n’ont guères
plus de deux à cinq articles $
4-° Les palpes maxillaires [palpi maxillares] sont au
nombre de deux ou de quatre : en sorte que dans la bouche
d’un ihsecte il n’y a jamais pluy de six palpes. Ce
sont aussi de petits filets articulés et mobiles ; mais ceux-ci
ont leur attache à la partie extérieure des mâchoires. Leurs
articles sont pareillement au nombre de deux à cinq>
rarement de six.
On les aperçoit aisément dans la bouche des insectes
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