se trouve l’insecte après la sortie de l’oeuf, je ne vois pas
la nécessité de ce nom particulier.
Troisième état des insectes.
Le troisième et dernier état sous lequel se montrent les
insectes, est celui auquel on a donné le nom Xinsecte
parfait. Dans ce dernier état , les insectes, en général,
ont alors, soit une forme tout-à-fait différente de celle
qu’ils avaient en naissant, soit des parties nouvelles qu’ils
ne possédaient point dans leur premier âge.
En effet, d’insectes ram pans qu’ils étaient, en général,
après leur sortie ded’oeuf, ils deviennent dans leur dernière
transformation , insectes volans , au moins pour la
plupart, et ont la faculté de reproduire leur espèce. C’est
la période la plus brillante de leur vie; ils semblent alors,
dit un célèbre entomologiste, ne respirer que la gaîté et
le plaisir ; enfin ils s’y livrent avec tant d’ardeur qu’épuisés
en peu de temps, ils perdent ordinairement la vie
avant la naissance de leur postérité. Ce qu’il y a de certain
à cet égard , c’est que eette période de leur vie est réellement
la pins courte, au moins pour la plupart. Ils ont
satisfait au voeu de la nature ; elle ne s’intéresse plus à
leur existence.
Sur la cause des métamorphoses des insectes.
Un des problèmes les plus curieux et les plus intéress
a i de l’histoire naturelle, mais aussi l’un des plus difficiles
à résoudre , c’est de savoir quelle est la cause qui a originairement
donné lieu au\ métamorphoses des insectes.
Sans doute, on a de la peine à se persuader que l ’on
puisse trouver des causes capables d’opérer , dans le cours
même de la vie d’un individu, des changemens aussi
grands que ceux que nous offrent les grandes métamorphoses
des insectes.
Cependant, si l’on fait attention, d’une part, à la nature
des tégumens que les insectes doivent avoir dans leur
état parfait j et de l’autre part, aux changemens singuliers
qu’éprouvent, en devenant adultes, tous les animaux dont
la reproduction exige une fécondation sexuelle ; il me
semble que l’on trouvera facilement dans l’examen de ces
deux considérations réunies, tout ce que l’on peut désirer
pour la solution du problème en question.
Par la première considération , je remarque que le
propre de tout insecte parvenu à l’état parfait, est d’avoir
des tégumens cornés. J’en ai déjà donné la raison et
j’ai fait voir que les insectes étant des animaux articulés ,
et ayant les organes du mouvement attachés sous la peau,
la nature avait dû solidifier leurs tégumens, la plupart
devant se mouvoir avec vivacité et célérité , s’élancer
même dans le sein de l’air , et y voltiger.
Mais, tout être vivant, depuis le premier instant de
sa naissance, devant s’accroître jusqu’à un certain terme
de sa v ie , et augmenter par conséquent les dimensions
de son corps et de ses parties ; comment opérer l’accroissement
d’un animal si, dans sa jeunesse même, ses tégumens
sont solides et cornés ! La nature fut donc obligée,
surtout pour ceux des insectes qui ont, pendant leur état
de larve , un accroissement un peu grand à subir, de tenir
le corps et les parties de l’animal dans un grand état
de mollesse, avec une peau seulement membraneuse et
extensible. C'est aussi ce qu’elle a fait à l’égard des insectes