
referme ses tentacules en les repliant sur la bouche ; tout son
corps se contracte promptement , se raccourcit <1 une ma-
nière remarquable , et 1’extrémite superieure rentre et s enfonce
dans la masse raccourcie du corps comme dans un
fourreau. Ce mouvement s’exécute avec beaucoup de célérité
, et s’observe tout-'a-fait de même dans les holothuries.
On sait que ces animaux sont sensibles aux impressions de
la lumière, qu’ils en sont avantageusement affectés lorsqu’elle
n’est pas trop forte, mais qu’ils en sont incommodés
lorsqu’elle est trop vive. On a aussi remarqué, non seulement
qu’ils sont encore sensibles au bruit, mais en outre qu’ils
le sont à l’approche d’un corps qui ne les touche pas. Tous
ces faits résultent de leur grande irritabilité, et ne sont nullement
des preuves qu’ils éprouvent des sensations.
"Les'actinies font leur nourriture ordinaire de chevrettes,
de petits crabes, et de méduses bien plus grosses qu’elles.
Elles les saisissent avec leurs tentacules, les gardent dans
leur estomac pendant dix ou douze heures, et rejettent en-
cuite par leur bouche les parties qu elles n ont pu digerer.
Quelquefois les grandes actinies avalent les petites, ou les
individus d’une plus petite espèce 5 mais, après les avoir
gardés quelque temps dans leur'estomac, elles les rendent
en vie, n’ayant pu les digérer ni même les altérer.
O n peut se servir des actinies, en quelque sorte comme
d’un baromètre, lorsqu’on est à portée de les observer; car
selon qu’elles sont plus ou moins épanouies ou contractées
sans causes accidentelles, elles présagent un temps plus ou
moins orageux , une mer plus ou moins agitée, ou bien un
temps serein et une mer très-calme. On a observé que les
indications que fournissent a cet egard les actinies étaient
presqu’aussi sûres que celles du baromètre, et quelles les
devançaient dans bien des cas.
Les actinies ont, comme les hydres, la faculté de delacher
leur base, de change? de lieu, et d’aller se fixer ailleurs.
Les actinies se multiplient par des gemmes internes
qu’elles rejettent par leur bouche , comme autant de petits
vivans. Elles se reproduisent en outre quelquefois par des
gemmes qui percent latéralement le corps de leur mère, et
d’autres fois par des déchiremens naturels d’une partie des
ligamens de leur base ; déchiremens qui s’opèrent par la
contraction de ces parties. Dicquemare, qui a découvert
cette faculté des actinies, les multipliait à son gré, en coupant
avec un bistouri la base de ces animaux, ou quelque
partie de cette base.
D’après ces observations , on doit reconnaître que, dans
les animaux tres-imparfaits, la nature emploie, comme elle
l’a fait dans les végétaux , plusieurs moyens différens pour
la reproduction et la multiplication de ces êtres. Mais dans
les animaux plus parfaits, elle est réduite a l’emploi d’un
seul moyen pour leur rejiroduction.
Les actinies n’ont pas de mauvaises qualités : on en mange
certaines espèces dans le Levant, dans l’Italie , et même sur
les cotes de France qui bordent la Méditerranée! Leur chair
çst assez délicate, d’un goût et d’une odeur analogues h ceux
des crustacés. Elle peut offrir aux habitans des côtes une
ressource dans des temps de disette.
E S P E C E S .
1. Actinie ionise.' Actinia rufeu
A . semi-ovalis loeviuscula; cirris pallidis.
Mail. zool. dan. p. ^5. t. a3. f. 1— 5. Gmel. p. 3i 3i.
Actinia equina.lAn. Brug. n.° 1. Encycl. pl. 51. f. 6 à 10«
Habite l ’océan européen et la Méditerranée:
2. Actinie cornes-épaisses. Actinia crassicornis.
A et. substriata ; cirris crassis, conico-elongatis.
Actinia felina. Lin. Bru g. n.° t\.