
Tunique extérieure subcoriace, formant un sac irrégulier
, ovale ou cylindracé, terminé par deux ouvertures
inégales, dont une est moins élevée que l’autre.
Tunique intérieure ou propre, contenant les parties
du norps , ne remplissant point la cavité entière du sac ,
et n’adhérant à ce sac que par deux extrémités tubuleuses
qui viennent s’unir aux bords de ses deux ouvertures.
Corpus bitunicatum, corporibusmarinis basiafjixum.
7'unica exterior subcoriacea, sacculum irrègularem
ovatum ve l cjlindraceum , superne Jbraminibus duo-
bus incequalibus apertum efformans : foramine altero
humiliore.
Tunica interior x e l propria j corporis partes recon
dens j cavitatem intégrant sacculi non implens , ad
margines J'oraminum sacculi extremitatibus duabus
tubulosis tanthm adhcèrens.
o bs e rVax i ons .
Les ascidies sont des animaux singuliers , subcoriaces.,
fixés par leur base sur les corps marins , ordinairement rassemblés
en groupes plus ou moins considérables. Elles ont
peu de régularité dans leur forme , et offrent deux ouvertures
arrondies , nues , inégalés , situées dans leur partie
supérieure, et dont une est presque toujours un peu moins
élevée que l’autre.
Linné leur trouva de l’analogie avec les animaux des coquilles
bivalves , et depuis, tous les zoologistes les ont
considérées comme des mollusques. 11 a bien fallu dès lors
s’efforcer de leur trouver un coeur , des vaisseaux artériels
et veineux, en un mot, une véritable circulation ; il a fallu
de même leur trouver un cerveau , un foie , etc.
D’après les observations anatomiques faites récemment
par M. Cuvier sur les ascidies , observations dont l’extrait
se trouve inséré dans le bulletin des sciences ( année i 8i 5 ,
p. io ) , je vois dans l’organisation de ces animaux si peu
d’analogie avec celle des mollusques a coquille bivalve , et
meme si peu de preuves qu’ils soient réellement des mollusques
, que je doute très-fort du rang qu’on leur a assigné
dans l’échelle générale.
Des deux ouvertures du sac de Xascidie , la plus élevée,
en general , offrant l’orifice externe d’un tube qui aboutit
à une cavité antérieure treillissée , que l’on dit être branchiale
, et n’étant point la bouche de l’animal, quofque
l’eau qui y entre apporte les alimens. dont cet animal se
nourrit, enfin la véritable bouche se trouvant située au fond
même de cette cavité antérieure \ quel rapport peut-il se
trouver entre un pareil mode d’organisation, et celui d’un
mollusque a coquille bivalve , dont les branchies , hors du
trajet de l’eau qui-apporte les alimens , sont placées entre le
manteau et le corps !
M. Cuvier, pour confirmer l’analogie indiquée par Linné ,
compare l’enveloppe ou la tunique externe de Xascidie, à
la coquille d’un mollusque acéphale. Or , quel rapport peut-
il apercevoir entre cette tunique , véritable produit de l’organisation
, qu’il voit même vasculeuse en sa face interne,
et une coquille quelconque, corps parfaitement inorganique
, uniquement formé de matières exudées du corps de
l’animal?
Quoique fort différentes des holothuries , les ascidies
néanmoins me paraissent en être bien plus rapprochées,
sous différens rapports , que des mollusques : je me fortifiai
dans cette opinion lorsque j’eus connaissance des belles