
Le dernier article des tarses est armé de deux ou de
quatre crochets menus, mais très-forts. Indépendamment
de ces crochets , on aperçoit encore sous les tarses de la
plupart des insectes, des espèces de poils courts et tres-
serrés , que Qeoffroi a comparés à de petites brosses ou
pelottes spongieuses, qui soutiennent l’insecte et l’aident à
se cramponner sur les corps, même sur ceux qui nous
paraissent lisses et polis.
Les ailes : Ces organes locomoteurs dans l’air ne servent1
qu’aux insectes dont les habitudes ne les dispensent point du
vol. O r , comme ces organes sont dans le plan d’organisation
de tout insecte parfait, depuis les diptères jusqu’aux
coléoptères inclusivement, tous ceux de ces insectes qui
ont besoin de voler, acquièrent des ailes dans leur dernier
âge ; tandis que ces ailes avortent plus ou moins complètement
dans les insectes de presque toutes les familles,
lorsque les habitudes qu’ils ont prises les soustraient au
besoin du vol.
Les organes dont il s’agit sont attachés à la partie postérieure
et latérale du corselet, et sont au nombre de deux
ou de quatre. Les ailes sont membraneuses, sèches, élastiques
, et parsemées de veines qui forment quelquefois un
joli réseau. Les supérieures, lorsqu’il y en a quatre , sont,
ou simplement membraneuses, comme les inférieures,
oit plus ou moins coriaces et différentes de celles-ci. On
leur a donné le nom d'élytre, qui signifie étui,lorsqu’elles
ont de la consistance, qu’elles sont plus coriaces ou plus
cornées, quelles ne servent point à voler, et quelles
font l’office d’étuis, en recouvrant et renfermant-, avant
l’action du vol, les ailes propres a cette action.
Les élytres sont dures, coriaces, et presque toujours
opaques dans les coléoptères : elles sont demi-membraneuses
dans les hémiptères et dans les orthoptères. Dans
les pucerons et quelques cigales, les élytres sont peu différentes
des ailes. Ce sont, en effet, des parties vivantes
et organisées, q u i, plus ou moins durcies, servent plus
ou moins au vol.
Les cuilleroiis et les balanciers sont des parties saillantes
qui semblent tenir quelque chose des organes du
vol y et que l’on n’observe que dans les diptères.
Les cuillerons [ squamoe ] sont deux pièces convexes
d’un côté , concaves de l’autre, qui ressemblent a de petites
écailles ayant la forme de cuillers. Ces cuillerons sont
placés un peu au-dessous de l’origine ou de l’attache des
ailes , un de chaque côté. Ce ne sont peut-être que des
ailes ébauchées ou commençantes, les insectes ailés devant
en avoir naturellement quatre, quelles que soient la
forme j la grandeur et la consistance de leurs ailes. Au
reste, les cuillerons manquent dans Certaines espèces,
tandis que les autres du même ordre en sont munies.
Les balanciers [halteres~\ sont de petits filets mobiles,
très-menus, plus ou moins allongés, et terminés par une
espèce de bouton arrondi. Ils sont placés sous les cuillerons
dans les espèces qui en sont pourvues, ou se trouvent
à ntf dans celles qui n’ont point de cuillerons.
Passons maintenant à la distribution des insectes, et aux
divisions qu’il est nécessaire d’établir parmi eux.
Distribution des insectes.
Jusqu’ici, nous nous sommes occupé des insectes en
Tome III. 21