
mais tons n’ont point à leur bouche toutes les parties qui,
malgré leurs modifications, appartiennent à ce plan.
Sans doute, la nature, selon les circonstances, approprie
les parties aux besoins, sans changer ses plans ; elle
agrandit ou allonge les unes, atténue ou raccourcit les
autres suivant leur emploi; et parvient, à travers toutes ses
variations, à exécuter les plans tracés par ses lois. Mais
avant tout, elle ne forme que successivement pour chacun
d’eux, les parties qui doivent les compléter.
Le plan de la bouche dés insectes, parvenus à l’état parfait
, consiste dans l’établissement de six sortes de parties
que la nature forme successivement, et qui constituent des
instrumens qu’elle emploie et approprie aux besoins de
ces animaux.
Ces six sortes de parties, qui ont été considérées^ d’après
leur forme et leurs usages, dans les insectes les plus
perfectionnés tels que les broyeurs, sont les suivantes
:
1 . ° Une lèvre inférieure ;
2. ° Des mâchoires ;
3. ° Des palpes labiaux ;
4-° Des palpes maxillaires;
5. ° Des mandibules ;
6. ° Une lèvre supérieure.
Dans les insectes broyeurs , ces six sortes de parties se
reconnaissent très-bien , soit qu’elles s’j trouvent toutes,
soit que quelqu’unes d’entr’elles manquent ou soient imperceptibles
j>ar avortement; mais, dans la plupart des
insectes suceurs, on ne trouve dans la bouche de ces
animaux que des pièces qui y correspondent / qui sont
appropriées à un autre emploi, et que la nature devra
modifier pour les amener à leur dernière destination.
Il y a donc un plan unique d’instrumens pour composer
la bouche de tout insecte parvenu à l’état parfait. Mais
ces instrumens, dans les premiers insectes, tels que les
suceurs, ne sont que des pièces préparées pour devenir
par la suite propres à composer la bouche des insectes
broyeurs. Et comme la nature les a formés successivement
, on ne les trouve pas tous à-la-fois dans la bouche
des premiers insectes.
En effet, les ayant ici présentés dans l'ordre de leur
formation, on peut voir que dans les aptères, premier
ordre des insectes, la bouche de ces suceurs ne présente
que deux sortes de pièces , savoir : les deux valves de la
trompe, qui sont des élémens pour former une lèvre inférieure
, et les deux pièces du suçoir, qui en sont d’autres
pour constituer des mâchoires. En vain chercherait-on,
dans ces insectes, des pièces qui soient correspondantes
aux mandibules on n’en trouverait point. Peut-être néanmoins
que les palpes labiaux sont déjà ébauchés dans les
deux écailles qui se trouvent à la base de la trompe de ces
aptères.
Dans les premiers diptères, c’est la même chose que
dans les aptères ; il n’y a d’autres pièces que celles qui
correspondent à une lèvre inférieure et à des mâchoires.
Effectivement, dans la première famille [les coriaces] ,
les deux valves du b e c , non encore réunies, correspondent
à une lèvre inférieure ; et les deux soies distinctes
ou réunies du suçoir correspondent aux mâchoires.
Les deux valves dont je viens de parler se trouvent réu