n’ont point de pattes, d’autres en ont six , d autres en ont
huit, d’autres douze, d’autres seize, d’autres enfin en
ont vingt-deux. Les uns alors ont des antennes et des yeux;
les autres en sont totalement dépourvus.
Cependant, parvenus à leur état parfait, tous les insectes
, sans exception, ont des caractères communs,
invariables et qui leur sont propres; ils ont tous :
Six pattes articulées (ni plus ni moins) ;
Deux antennes et deux yeux à la tete.
Or, si tous les insectes généralement ont dans leur état
parfait des caractères communs et invariables ; si, apres
avoir offert dans leur état de larve , de si grandes différences
dans le nombre de leurs pattes, dans la présence
ou l’absence des yeux et des antennes, tous se trouvent
avoir en dernier lieu six pattes articulées, et a la tête
deux yeux et deux antennes , c’est une preuve évidente
qu’ils constituent un groupe naturel, et conséquemment
une classe qui est tellement particulière, qu’en y réunissant
d’autres animaux , comme les arachnides et les crustacés
, l’on détruit aussitôt le caractère général et naturel
qui les distinguait.
Parmi les animaux sans vertèbres , ce n est effectivement
qu’après les insectes que le nombre des pattes peut
être porté au-delà de six, devenir même indéfiui, et que
celui des antennes peut être double.
Ainsi, les insectes sont les seuls animaux articulés qui,
manquant de circulation, ne naissent point sofas la forme,
ou avec toutes les sortes de parties qu’ils ont dans 1 état*
parfait : voilà leur définition.
. Cette détermination des caractères essentiels des insec~
tes, et des limites qui distinguent celte classe d’animaux
des autres classes qui en sont voisines, * me paraît à l’épreuve
du temps et des lumières , parce quelle est indiquée
par la nature même qui, par un système particulier
d’organisation, a en quelque sorte'détaché de la série des
animaux articulés , cette classe d’animaux singuliers.
J’ai dû présenter cette discussion à l’attention des naturalistes,
parce qu’il importe de fixer nos idées* sur les
vrais caractères des insectes; parce qufil est nécessaire
que l’on sache que la définition que j’ai exposée a été
long-temps examinée et soumise aux conséquences des lumières
acquises sur les insectes et sur les autres animaux
6ans vertèbres ; et qu’elle est fondée sur des motifs que
tout naturaliste sera toujours forcé de considérer:
Maintenant que nous connaissons ce que c’est qu’un insecte
, que nous avons déterminé les limites de la classe
nombreuse que composent ces animaux singuliers , et que
nous savons que les insectes sont des animaux articulés
qui ne naissent point avec toutes les parties qu’ils doivent
avoir ; qu’ils en acquièrent de nouvelles sortes ; que parvenus
à leur état parfait, ils ont tous six pattes articulées ,
deux antennes et deux yeux à la tête ; qu’enfin ils respirent
tous par des stigmates et des trachées, et que dans leurs
différensv états ils n’ont ni coeur, ni artères, ni veines;
nous allons nous occuper particulièrement de ce qu’il y
a de plus intéressant à considérer à leur égard.
Aux yeux de la plupart des hommes , les insectes ( dit
Olivier ) ne sont que des êtres vils, remarquables seulement
par leur multiplicité , et le plus souvent par leur iin