
veaux individus , l’état où se trouvait l'organisation de
ceux qui les ont produits. Il en résulte que ces mêmes pen-
chans existent déjà dans les nouveaux individus de chaque
race , avant même qu’ils les aient exercés : en sorte
que leurs actions ne sauraient s’exécuter que dans ce seul
sens. *
C’est ainsi que les mêmes habitudes et les mêmes pen-
chans se perpétuent de générations en générations dans
les différens individus des mêmes races d’animaux > et que
cet ordre de choses, dans les animaux qui ne sont que
sensibles , ne saurait offrir de variations notables, tant
qu’il ne survient pas de mutation dans les circonstances essentielles
à leur manière de vivre > et qui soit capable de
les force? peu-à-peu à changer' quelques-unes de leurs
actions.
Revenons à l’objet particulier qui nous occupe , à la
citation des principaux traits de l’organisation des insectes.
Du fluide principal des insectes.
Si l’on devait toujours nommer sang ce fluide principal
d’un corps vivant, qui fournit aux développemens et
aux sécrétions de ce corps , il s’ensuivrait que les insectes
auraient un véritable sang , que les vers > les radiaires ,
-les polypes et les infusoires en auraient pareillement,
enfin que les végétaux mêmes en seraient munis ; car dans
ces différens corps , il existe un fluide principal qui fournit
à leurs développemens , à leur nutrition et à leurs
diverses sécrétions. U ai 1 •; /> t ,
Mais , je pènse qu’on ne devrait donner le nom de
sang qu’au fluide principal des vertébrés , ou au moins
qu’à celui q u i, contenu dans des artères et des veines,
subit une véritable circulation. Il est ordinairement coloré
en rouge , comme on le voit dans tous lès animaux à
vertèbres ; dans les mollusques et les crustacés, il n’a plus
qu’une couleur blanchâtre. Cependant, comme dans ce
dernier cas ^ il circule encore dans un système d’artères
et de veines , il est convenable de lui donner encore le
nom de sang.
Quant aux insectes , ils n’ont aucun fluide propre qui
soit réellement dans le cas de porter le nom de sang. En
effet, le fluide des sécrétions chez eux est une sanie blanchâtre
qui ne circule point dans des artères et des veines,
mais qui est tenue en mouvement par d’autres voies que
par celles d’une circulation régulière.
J^aisseau dorsal des insectes.
Un long canal ou vaisseau transparent, subissant des
dilatations et des contractions ondulatoires et locales qui le
partagent instantanément en segmens divers par des étran-
glemens, s’étend immédiatement sous la peau du dos ,
depuis la tête jusqu’à l’extrémité postérieure du corps de
l'animal. Ce vaisseau serait le coeur de l’insecte, s’il se
ramifiait à ses extrémités , et s’il y donnait naissance à des
vaisseaux artériels et veineux , propres, à entretenir une
véritable circulation.
Mais, quelque soin qu’on ait pris pour l’observ.er, on ne
remarque rien de semblable à son égard. Ses extrémités
sont fermées et se terminent simplement., sans commu