les caractères si important de la bouche ne furent nulle*
ment considérés et cédèrent leur prééminence aux organes
si variables de la locomotion dans l’air.
Les combinaisons arbitraires que cette,considération a
permises, ont donné lieu à différens systèmes de distribu-
ion a l’égard des insectes, dans lesquels la loi des rapports
fut évidemment compromise.
En effet, Linné, dans sa distribution des insectes,
fonda , uniquement sur la considération des ailes, le caractère
de presque tous les drdres. Il en établit sept,qu’il
distribua de la manière suivante ; savoir :
i . Les coléoptères ;
а. Les hémiptères ;
3. Les lépidoptères ;
4- Les névroptères ;
5. Les hyménoptères ;
б. Les diptères;.
y. Les aptères.
Dans celte distribution, les insectes suceurs, qui ne
prennent que des alimens liquides, sont mélangés parmi
les insectes broyeurs dont les habitudes sont très-différentes
; les orthoptères sont confondus avec les hémiptère
s , malgré les différences de leur bouche; enfin , les
aptères embrassent les arachnides et les crustacés, Ce qui
a été imité par presque tous les auteurs qui ont écrit depuisi
Je ne développerai point ce système, ni ceux des auteurs
les plus célèbres en entomologie, parce que ces systèmes
sont bien connus. Je vais donc passer de suite a la
méthode que j’emploie dans cet ouvrage«
Méthode employée dans cet ouvrage.
La méthode dont il est ici question est la même qu
celle que je me suis formée depuis long-temps, et que je
suis constamment dans mes cours, parce quelle me parait
la plus convenable, et quelle conserve mieux qu aucune
autre les rapports generaux entre les insectes.
Je la suivrai dans un sens inverse de celui dans lequel
elle a d’abord été présentée ; parce que, pour me con-<
former à l’ordre de la nature , je dois parcourir l’échelle
animale en avançant du plus simple au plus composé.
Avant d’exposer le principe qui m a guide dans la disposition
des ordres , il convient de présenter les considérations
suivantes.
Les ordres des insectes, considérés chacun particulièrement,
sont très-naturels, c’est-a-dire, embrassent des
animaux convenablement rapprochés d’après leurs rapports
; aussi ces ordres ont-ils maintenant l’assentiment de
tous les entomologistes. En effet, aucun entomologiste ne
pense à détruire l’ordre, soit des dipteres , soit desZe^i-
dopteres , etc. ; et ce n’est que dans la disposition de ces
ordres entr’eux que l’opinion des naturalistes offre des
variations arbitraires.
Puisque, comme je l’ai dit, la cause de ces variations
d’opinion réside dans la question de savoir si la considération
de la métamorphose doit l’emporter en valeur
sur celle des parties de la bouche des insectes ; examinons
s’il y a des moyens de résoudre cette question sans
arbitraire et sans employer le prestige de 1 autorité.
Je remarque d’abord que les ordres reconnus parmi