T R O I S I ÈM E SEC T ION .
LES F I S T U L ID ES.
Peau molle, mobile et irritable..
Corps allongé, cjlindracé , mollasse, tres-con~
tractile.
Les animaux de cette section appartiennent encore à
la classe des radiaires, et terminent effectivement l’ordre
des radiaires échinodermes. Leur peau en general est
opaque, le plus souvent coriace, irritable néanmoins $
et dans plusieurs elle est hérissée de tubercules et de tubes
rétractiles. Mais ces animaux doivent nécessairement
se troüver près de la limite supérieure delà classe, puisque
leur organisation est plus avancée en composition
qUe celle des radiaires mollasses, peut-être plus encore
que eelle des échinides, et qu'ils s’éloignent des antres
radiaires par leur forme générale , beaucoup n’offrant
plus dans leurs parties intérieures cette disposition rayon*
liante qui caractérise la grande généralité, des radiaires.
Les fistulides ont le corps plus ou moins allongé , cy-
lindracé, mou, fortement contractile, et semblent par
cette forme générale , annoncer en quelque sorte une tran-
sitio.n naturelle de la classe des radiaires à celle des vers..
Je ne crois pas néanmoins qu’il y ait.une véritable nuance
entre les animaux de ces deux classes ; je pense, au contraire,
que les radiaires terminent une branche isolée, qui
a commencé aux infusoires , et que les vers en composent
une autre.
Les radiaires fistulides possèdent à-peu-près tous les
progrès acquis jusqu’à elles dans la composition de l’organisation.
Toutes ont différens organes intérieurs , très-distincts,
et en général flottans dans la cavité du corps;
toutes aspirent l’eau pour leur respiration , soit par des
pores r soit par des tubes souvent rétractiles ; toutes encore
offrent des fibres qui paraissent musculaires ; enfin
toutes présentent des organes particuliers pour la reproduction,
quoique l'on ne puisse en trouver qui soient fécondateurs.
Mais ces fistulides n’ont, pas plus que les autres
radiaires, soit une tête, soit un cerveau et une moelle longitudinale,
soit des yeux ou autres sens particuliers. Elles
sont donc privées de même de la faculté de sentir, et ce
sont toujours des animaux apathiques.
Tout indique, en outre, qu’elles ne se régénèrent point
par la voie d’une fécondation sexuelle, mais que ce sont
des gemmipares internes ., dont les corpuscules réproductifs
et oviformes, constituent des amas en forme de
grappes, qui ressemblent à des ovaires.
Quoique les organes intérieurs des fistulides puissent
offrir un mode et une disposition qui leur soient particuliers,
ces animaux ne sont peut-être pas si éloignés de nos
tuniciers qu on pourrait le croire ; car probablement, la
distance parles rapports entre les holothuries et les asci-
dies} n’est pas aussi grande qu’on l’a pensé, et de part